Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Enquête Plus N° 779 du 18/1/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Langue française obligatoire pour les futurs maires et adjoints : les partis politiques dénoncent une loi de «précipitation»
Publié le dimanche 19 janvier 2014   |  Enquête Plus


Moustapha
© Autre presse par DR
Moustapha Diakhaté, Président du Groupe parlementaire BBY


 Vos outils




Aux élections municipales et départementales du 29 juin prochain, il ne sera pas possible d'être maire ou maire-adjoint sans savoir lire et écrire en langue française. C'est l'article 95 du nouveau code des collectivités locales qui le stipulent. La classe politique s'insurge, de Djibo Kâ à Moustapha Diakhaté.


La Direction politique exécutive (DPE) de l’Union pour le Renouveau Démocratique (URD) «récuse unanimement et formellement» l’article 95 de l’Acte 3 de la Décentralisation qui exige que les futurs maires et/ou adjoints aux maires des communes rurales sachent nécessairement lire et écrire dans la langue officielle du pays, le français.

Dans un communiqué parvenu à EnQuête, Djibo Leyti Ka et ses camarades pensent que cette ‘’mesure constituerait (…) un grand recul de la démocratie dans notre pays’’ puisque ‘’seule la capacité de lire et écrire devrait être exigée des futurs édiles locaux’’.

Pour les ‘’rénovateurs’’, ‘’l’usage écrit des langues sénégalaises’’ ainsi que ‘’la langue arabe, largement maîtrisée par les populations’’ est le ‘’seul gage d’une émergence inclusive de tous les segments de la population’’. Dès lors qu’elle s’inscrit dans ‘’la perspective de renforcement du lettrisme intégral dans notre pays’’.

Un avis partagé par Mamadou Diop qui parle de mesure ‘’anticonstitutionnelle’’. ‘’C’est à l’Etat de créer les conditions pour que les élus sachent lire et écrire (en français)’’ plutôt que de chercher à les exclure du système. ‘’Je ne peux pas comprendre que 50 ans après notre indépendance, on en soit là (à débattre du niveau d’étude des élus locaux). Cela prouve qu’on est en recul’’, ajoute le député non inscrit.

Mais un haut responsable libéral contacté par EnQuête se dit ‘’mitigé’’ sur la question. Pour lui, autant l’article 95 va à l’encontre de ‘’la promotion des langues nationales’’, autant il va rectifier un dysfonctionnement administratif. Car, explique-t-il, la responsabilité des présidents de communauté rurale sera désormais directement engagée en cas de malversations. Ce qui n’était pas le cas avec l’ancien code des collectivités locales où les agissements du PCR engageaient les sous préfets ‘’qui valident le budget’’.

Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, lui, par contre, n’y trouve aucun avantage. Au contraire, dit-il, ‘’cet article est la seule faille’’ qui existe dans le nouveau code général des collectivités locales voté il y a quelques semaines. ‘’Je crois que c’est une insulte que de faire du français notre langue nationale, dixit le député de la majorité. Malheureusement on a voté (la loi) dans la précipitation’’.

Moustapha Diakhaté dit ne pas comprendre que seule l’Afrique noire conserve encore la langue étrangère comme langue officielle. ‘’Aucun pays ne s’est développé avec la langue étrangère’’, dit-il. Mais son collègue Thierno Bocoum en impute la responsabilité à «la précipitation», comme Diakhaté.

‘’Nous avons, depuis le début, demandé des concertations autour du nouveau code général des collectivités locales. Mais on ne nous a pas suivis. Malheureusement, on l’a voté et il va être appliqué’’. Pas si vite, semble dire le parti de Djibo Ka qui «fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire revenir sur cette disposition.»


DAOUDA GBAYA

 Commentaires