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Pour caser sa clientèle politique - Macky Sall veut ressusciter le Sénat
Publié le jeudi 16 janvier 2014   |  Autre presse


Macky
© Autre presse
Macky et ses alliés de benno bokk yakar


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Il l’avait supprimé. Il se pourrait qu’il le rétablisse. Le président de la République, Macky Sall, serait très favorable au retour du Sénat dans l’ordonnancement institutionnel du pays. Une manière pour lui de caser les responsables politiques qui ne tarderont pas à élever la voix s’ils ne sont pas investis pour les élections locales à venir.

Comme Abdou Diouf l’avait théorisé, Macky Sall ne veut pas scier la branche sur laquelle il est assis. Et cette branche-là, c’est celle de l’arbre de son parti, l’Alliance pour la République (Apr). Pour le renforcer et élargir ses prairies, il bénit la transhumance et compte créer une Alliance pour la majorité présidentielle (Amp). Macky Sall sait aujourd’hui que c’est impératif pour lui de reconquérir l’espace politique sénégalais local et même international, avec les émigrés, dans la perspective d’une massification de l’Apr. Et pour cela, il sait qu’il a l’obligation, matérielle et morale, de trouver des canevas pour satisfaire la multitude de doléances politico administratives de certains alliés et autres partenaires stratégiques qui s’estiment oubliés. Cet impératif est accru par l’afflux des transhumants, de la première comme de la dernière heure. C’est pour cette raison que la nouvelle vague d’arrivants est très sérieusement prise en compte, dans le sillage de son appel récent pour un plus vaste rassemblement autour de sa personne. Macky Sall comprend qu’il est en politique et que les soutiens n’y sont jamais gratuits. Autant dire que la politique fonctionne suivant la loi du donner et du recevoir.

Macky Sall : «Un Sénat dans une démocratie peut parfaitement se comprendre»

Selon nos sources, le chef de l’Etat entend mettre tous les atouts de son côté. Quitte à ressusciter le Sénat. Ce que beaucoup de membres de son parti s’évertuent à théoriser. Selon nos sources, l’entourage politique immédiat du Président manœuvre pour maximiser les chances de leur futur candidat sortant en 2017, tout en ayant en tête les coûts élevés de la tenue d’une élection sénatoriale peu de temps après des compétitions locales. L’on redoute des manifestations d’humeur, des bouderies et états d’âme dès l’entame des opérations de structuration du parti, de mise en place des instances dirigeantes et des investitures pour le contrôle des collectivités locales. Et pour parer à toutes les éventualités, il est recommandé au chef de l’Etat de ressusciter le Sénat pour caser les recalés et autres frustrés des Locales, ainsi que ceux parmi les alliés du moment, ou à venir, qui accepteront de se fondre dans l’Apr.

MACKY FAVORABLE - Macky Sall n’est pas tout à fait contre. D’ailleurs, en juillet 2013 lors d’une visite au Burkina Faso, il déclarait : «Le Sénégal a supprimé son Sénat et ce n’est pas la première fois d’ailleurs, puisque l’institution a été créée deux fois, supprimée deux fois et rien ne dit qu’elle ne sera pas réinstaurée. Au moment même où je vous parle, j’ai institué une Commission nationale de réforme des institutions qui doit voir quelles sont les institutions les plus appropriées, sous quelle forme et comment revoir notre Constitution pour la stabiliser (…) Un Sénat dans une démocratie peut parfaitement se comprendre. Dans les plus grandes démocraties comme la France ou les Etats-Unis, cette chambre parlementaire existe…».

DIFFICULTES - Mais la difficulté pour Macky Sall et ses conseillers est de savoir comment faire avaler la pilule aux populations, en proie à de sérieuses difficultés, et comment obtenir ensuite l’onction politique des alliés les plus représentatifs.

Un budget de 8 milliards pour le Sénat

Rappelons que le Sénat a été créé au Sénégal le 21 Janvier 1999 sous le magistère du Président Diouf. Puis, elle fut supprimée une première fois le 7 Janvier 2001 pour des raisons économiques, avant d’être rétabli en 2007. En fin 2012, alors que l’institution était dirigée par le président Pape Diop sous la bannière du Parti démocratique sénégalais (Pds), le président de la République, Macky Sall, avait annoncé son souhait de la supprimer pour allouer son budget de huit milliards de francs Cfa à la lutte contre les inondations hivernales. Le Sénégal était en proie à des intempéries et le Président, qui était alors en Afrique du Sud, avait dû rappliquer dare-dare en août 2012 pour annoncer la suppression du Sénat. Ainsi, dans le préambule du texte soumis aux parlementaires, les inondations auxquelles il fallait apporter une solution ponctuelle compte tenu de la gravité et de la situation de précarité dans laquelle vivaient de nombreuses familles de la banlieue dakaroise, ont été les motifs invoqués pour un enterrement officiel de cette institution. Ainsi, le Sénat disparut de l’architecture institutionnelle de notre pays, surtout qu’il a été longtemps perçu, à tort ou à raison, comme une entité budgétivore et de surcroît, ne servant qu’à caser un clientélisme politique en errance. Rejetée une première fois par le Sénat, la loi sur la suppression fut finalement adoptée par le parlement le 19 Septembre 2012.

REMOUS POLITIQUES - Le régime en place aura donc fort à faire avec l’opinion, devant qui le président du Groupe parlementaire «Benno Bokk Yaakaar», Moustapha Diakhaté, avait soutenu que «la suppression du Sénat est une demande sociale», comme il le clame souvent au sujet de la traque des biens supposés mal acquis. Au risque de faire du «wax waxète», comme c’est le cas pour la tenue des Locales à date échue, le chef de l’Etat aura du mal à expliquer un tel revirement.

De plus, si la volonté prêtée au Président Sall se confirmait, c’est sûr que des divergences politiques vont renaître entre adversaires politiques et même entre alliés. Déjà en son temps, à l’annonce de la suppression du Sénat par le patron de l’Apr, le maire de Thiès et non moins président du «Rewmi» (membre d’alors de la coalition «Benno Bokk Yaakaar») avait apprécié la mesure en ces termes : «Je pense que c’est une bonne chose». On peut déjà préjuger de sa réaction si la 2e chambre du Parlement était réintroduite dans notre ordonnancement institutionnel.

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