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Sénégal : l’opposition dirigée par Wade réchauffe le climat politique (SYNTHESE)
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Xinhua
Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Wade réaffirme ses accusations envers le frère du président Sall
Dakar, le 27 Novembre 2014 - L`ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s`est exprimé sur la sommation interpelative qui lui a été adressée. Il a réaffirmé ses accusations envers le frère du président.




Le climat politique s'est réchauffé ces derniers jours, suite à la ferme décision de l' ancien président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012) d'organiser, malgré le refus des autorités, des rassemblements publics pour dénoncer la restriction aux libertés de manifester, sur fond d'un procès contre son fils, Karim, en prison pour enrichissement illicite supposé.
La semaine dernière, à deux reprises, les forces de l'ordre ont dispersé, à coup de grenades lacrymogènes, des tentatives de rassemblement organisé par Abdoulaye Wade et ses partisans pour dénoncer "la restriction des libertés de manifester" au Sénégal. Le préfet de Dakar avait interdit ces manifestations.
Vendredi dernier, la police avait en outre interpelé huit opposants dont Toussaint Manga, secrétaire général des jeunesses libérales du président Wade. Ils ont été déférés devant la justice pour troubles à l'ordre public.
Dans ce climat de tension, les avocats de Karim Wade, ancien tout-puissant ministre d'Etat dans le régime de son père, ont annoncé leur décision de bouder définitivement son procès, accusant la Cour de répression contre l'enrichissement illicite ( CREI) de vouloir à tout prix condamner leur client.
"Les prévenus vont inéluctablement vers leur condamnation (par la CREI). Quelle serait la place de l'avocat s'il n'a plus le pouvoir de convaincre ou de faire éclater la vérité ?" s'est interrogé, Me Madické Niang, l'un des avocats du fils de l'ancien chef de l'Etat.
Abdoulaye Wade, qui avait fait part samedi dernier de sa volonté de dialoguer avec le président Macky Sall et son régime en vue de trouver des solutions pour la bonne marche du pays, a durcit le ton.
Lundi en conférence de presse, il a affirmé qu'il ne cédera pas "d'un pouce" sur ses droits constitutionnels (de manifester) et appelé à un rassemblement ce mercredi, à Dakar.
"Que Macky Sall ne s'avise pas à interdire cette réunion. S'il l'interdit, je vous demande d'aller devant la présidence de la République, devant les grilles. Nous y resterons jusqu'à ce qu'il daigne sortir et nous donner des réponses", a-t-il menacé.
Depuis lors, de hauts responsables du régime du président Macky Sall et plusieurs structures de son parti ont multiplié leurs sorties pour dénoncer la démarche de l'ancien chef de l'Etat sénégalais.
"Je ne connais pas un seul pays au monde où on peut manifester comme on veut tous les jours. C'est une stratégie de déstabilisation", a dit l'ancien Premier ministre Aminata Touré, haut responsable du parti au pouvoir, dans le quotidien privé Walfadjri.
Mme Touré a admis que le dialogue est une vertu de la démocratie, mais, a-t-elle ajouté, "retenez-moi ou je fais un malheur ne peut pas fonctionner".
"Le droit (de manifester) est consacré (par la constitution), mais cela ne doit pas être synonyme de désordre, il faut un calendrier de marche afin que les travailleurs puissent aller au lieu de travail et que les riverains de la place de l'Obélisque ( endroit où les contestataires manifestent d'habitude) puissent vivre dans la quiétude", a-t-elle fait savoir.
Plusieurs structures du parti au pouvoir ont dénoncé ce lundi la démarche de l'ancien président sénégalais, qui selon eux, ne vise qu'à faire libérer son fils Karim Wade de prison alors que son procès se poursuit actuellement à Dakar.
De nombreux experts dont des organisations des droits de l' homme, pensent cependant que les autorités devraient autoriser cette marche de l'opposition comme le garantit la constitution de la République du Sénégal.
Le journaliste et analyste politique, Mame Less Camara, est de cet avis, mais regrette l'attitude de l'ancien président Wade.
"L'excuse de l'âge (Wade a près de 90 ans) est insignifiante pour expliquer (son attitude). Et ce qui est assez grave, c'est que dans son discours, Wade en appelle à l'intervention de l'armée ", a-t-il déclaré au journal l'Observateur.
Pour sa part, le président sénégalais Macky Sall s'est dit disposé à discuter avec toute la classe politique de son pays.
"Je voudrais donner l'assurance à toute la communauté nationale, à la classe politique que je reste absolument ouvert, ma porte reste ouverte à tout le monde y compris l'opposition", a-t-il soutenu Macky Sall en marge d'une cérémonie de montée des couleurs.
Il a cependant précisé qu'il va dialoguer dans le respect de la séparation des pouvoirs, une manière de dire qu'il ne compte pas interférer dans le fonctionnement de la Justice dans l'affaire Karim Wade.
Dans ce climat politique "très tendu", les forces de sécurité restent en alerte maximale et sont déployées partout pour sécuriser certains sites de la capitale dont la place de l' Obélisque, endroit qui abrite régulièrement les manifestations des contestataires. F
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