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Procès Karim Wade, comptes à julius Baer Bank de Monaco : Un flux de 99 milliards de FCfa entre 2002 et 2013, relevé par l’expert-comptable Abo Mbaye Sall
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Le Soleil
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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.




Quatre-vingt-dix-neuf milliards de FCfa, c’est le montant des crédits versés dans 30 comptes bancaires à Julius Baer Bank de Monaco entre 2002 et 2013. Le chiffre a été donné hier par l’expert-comptable Abo Mbaye Sall désigné par le Commission d’instruction de la Crei pour faire l’analyse financière et comptable de ces comptes. Il dit avoir travaillé uniquement sur les relevés bancaires qui étaient à sa disposition.
L’expert-comptable Abo Mbaye Sall désigné par le Commission d’instruction de la Crei pour faire l’analyse comptable et financière de 30 comptes bancaires ouverts à Julius Baer Bank de Monaco, a révélé que les sommes versées dans ces comptes s’élèvent à plus de 99 milliards de FCfa sur la période 2002-2013. Ce montant, a-t-il souligné, ne concerne pas les mouvements de crédits inférieurs à 2000 euros. Parmi les personnes morales concernées par ces comptes, il a cité Ibrahim Aboukhalil, Karim Aboukhalil, Karim Meïssa Wade et Mamadou Pouye. S’agissant de la démarche, explique l’expert-comptable, ils ont étudié les mouvements de crédits et ont mis l’accent sur les opérations de flux pour comprendre leur nature, leur provenance, leur montant et les bénéficiaires. « Elles sont de nature différente », a précisé Abo Mbaye Sall. Selon lui, il y a des mouvements effectués entre certaines personnes physiques, des mouvements de personnes physiques vers des personnes morales et des mouvements de personnes morales vers des personnes physiques. « Nous avons uniquement travaillé sur les relevés bancaires dont nous disposons. Nous avons transcrit de façon fidèle les informations que nous avons trouvées sur ces relevés », a soutenu M. Sall. Il souligne, en outre, que les placements d’argent dans des paradis fiscaux peuvent s’expliquer par la volonté de ne pas verser d’impôts ou de ne pas être connu. A son avis, le bénéficiaire économique d’une société, c’est la personne au nom de qui le compte est ouvert ou celui au nom de qui le compte n’est pas ouvert mais qui y effectue des retraits.

1,2 milliard de FCfa dans le compte de Karim
En ce qui concerne le compte de Karim Wade, a noté l’expert, deux versements y ont été d’abord effectués en 2003 et ensuite en 2007 pour un montant global de 1,2 milliard de FCfa. Seul un prélèvement d’impôt a été effectué sur ce compte pour un montant de 1,8 million de FCfa. « Nous n’avons vu aucune opération entre le compte de Karim Wade et les autres comptes », a affirmé l’expert. Pour Ibrahim Aboukhalil, les versements effectués dans son compte de 2002 à 2013 s’élèvent à plus de 17 milliards de FCfa et viennent principalement de personnes morales. Le montant des retraits s’élève à 15 milliards de FCfa au profit de personnes morales, mais aussi de personnes physiques telles que Mamadou Pouye, Karim Aboukhalil et Ibrahim Aboukhalil. Pour Karim Aboukhalil, les versements effectués dans son compte sont évalués par M. Sall à près de 4 milliards de FCfa et viennent essentiellement de personnes morales. Les retraits d’un montant de 1,9 milliard ont profité à des personnes physiques. Dans le compte de Mamadou Pouye, une somme de plus de 2,6 milliards de FCfa y a été versée entre 2006 et 2013. Elle provient essentiellement de personnes morales. Un retrait de plus de 1,3 milliard de FCfa effectué dans ce compte a profité à une personne physique qui s’est révélée être l’épouse de M. Pouye.
Toutefois, Mamadou Pouye pense qu’il y a des doublons sur les chiffres fournis par l’expert dans son rapport. Il dit ne pas être sûr d’avoir versé dans le compte de son épouse une somme de plus d’un milliard de FCfa. La même remarque a été faite par Ibrahim Aboukhalil, selon qui l’approche utilisée par l’expert-comptable pose problème. « Même si le travail a été fait selon la méthodologie demandée, on a noté des doublons », a relevé Bibo Bourgi.

IBRAHIMA DIOP, ADMINISTRATEUR PROVISOIRE DE HARDSTAND : « Une économie de 6,3 milliards de FCfa avec l’acquisition du terrain sur la corniche »
Après Abo Mbaye Sall, l’expert-comptable Ibrahima Diop, administrateur provisoire de la société Hardstand Sa, a aussi présenté son rapport d’expertise concernant cette société.
Ibrahima Diop a soutenu que la société Hardstand Sa a dépensé 376 millions de FCfa pour acquérir le terrain d’Abdou Mody Ndiaye situé sur la corniche dont la valeur est estimée à plus de 6,6 milliards de FCfa. A l’en croire, à travers cette opération d’achat, la société Hardstand a fait une économie de 6,3 milliards de FCfa. Ibrahima Diop explique, en outre, que l’échange du terrain situé sur la corniche ouest appartenant au domaine maritime de l’Etat contre l’immeuble d’Abdou Mody Ndiaye à Rufisque est énigmatique. « L’échange à l’air d’être provoqué. Le centre des impôts de Rufisque avait déménagé sur un nouveau bâtiment situé à la périphérie de cette ville trois mois avant que la Commission de contrôle des opérations domaniales ne se réunisse pour se prononcer sur l’opération d’échange. Le rapport de la Ccod est un rapport tronqué », a déclaré l’expert-comptable. Par ailleurs, il a fait savoir qu’avant d’acquérir le terrain d’Abdou Mody Ndiaye, la société Hardstand avait demandé un bail sur ce terrain du Plateau. Il relève également une absence d’expertise pour évaluer l’immeuble d’Abdou Mody Ndiaye à Rufisque avant de procéder à l’échange.
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