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Dialogue politique : Pouvoir et opposition posent leurs conditions
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Le Soleil
Vaste
© aDakar.com par DF
Vaste mobilisation et un meeting réussi pour Abdoulaye Wade et le PDS
Dakar, le 21 Novembre 2014- Le Parti Démocratique Sénégalais et ses alliés ont réussi leur mobilisation à l`occasion du meeting organisé à la Place de l`Obélisque. Devant une foule compacte, Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, s`est longuement exprimé.




Suite à l’appel de Me Wade et la réponse du chef de l’Etat, Macky Sall pour un dialogue dans le respect de la séparation des pouvoirs, responsables de la majorité présidentielle et de l’opposition donnent leur point de vue. Si pour certains, le dialogue est nécessaire pour d’autres, l’heure est au travail pour permettre au président de la République de réaliser ses ambitions. Si pour Babacar Gaye aucun sujet n’est tabou, El hadji Mbow de l’Union citoyenne, membre de la coalition Macky 2012 juge intolérable que le Pds et ses alliés tiennent en otage le peuple sénégalais. Le Pds et ses alliés campent toujours sur leur position avec le maintien des manifestations avec ou sans autorisation de l’autorité administrative.

MANIFESTATIONS TOUS AZIMUTS : Des citoyens se prononcent
La capitale vit, depuis quelques jours, sous le grand bruit des manifestations de l’opposition, du reste non autorisées. Entre évocations de «droit constitutionnel», «manifestations à caractère purement politique», de «perturbations» …, les positions de certains citoyens interpellés sur la question restent diverses et variées.
Devant la détermination du Pds et du Front patriotique pour la défense de la République de tenir des manifestations, de meeting et de sit-in, la capitale connait, depuis quelques temps, un regain de perturbations et d’arrestations de certains dignitaires et militants de l’opposition. Une situation qui ne laisse pas indifférents bon nombre de citoyens. A ce titre, pour Moussa Cissokho, étudiant en Licence 3 au département d’anglais, «ce n’est pas bon de tenir des manifestations tous les jours. Cela empêche les citoyens de se consacrer au travail.» Mais il tempère, «l’Etat doit laisser l’opposition faire sa marche. Le pouvoir craint sûrement que l’opposition fasse des dégâts ou des saccages. Certes l’opposition est dans son droit de marcher mais elle doit le faire de façon pacifique et non violente », commente-t-il. Toutefois, Baly Biagui lui se veut plus radical, « ce sont des manifestations purement politiques. Tout tourne autour de Karim», fait-il valoir. Il estime tout de même qu’il y a une part de responsabilité des deux parties (Pouvoir et opposition). «Pour le gouvernement, l’opposition veut toujours semer des troubles. Ces manifestations ne sont pas bonnes car ne sont pas organisées pour parler de problèmes cruciaux qui interpellent le peuple. Ils ne luttent pas pour l’intérêt commun. Mais le refus d’autoriser toute manifestation, c’est une manière de priver l’opposition de s’exprimer. Seulement, c’est à cause des violences qu’elles sont interdites», souligne-t-il. Tout au plus, pour Baye Koro Diallo, étudiant en droit, dans un pays démocratique, les manifestations sont autorisées. Mais il faut prendre des mesures. Cependant, a-t-il poursuivi, l’opposition doit se conformer, tenir compte des lois du pays et les respecter. «Si tout le monde doit faire ce qu’il veut, on ne sait pas ce que deviendra le pays. Ce sont des violences entre les mêmes frères. Il faut une issue autre que la violence», invite-t-il. Pour se faire, il estime que l’opposition et le pouvoir doivent trouver un terrain d’entente pour éviter le pire. «Que chacun soit responsable» s’est-il exclamé. Si de nombreux opposants parlent « du droit constitutionnel » pour légitimer la marche de l’opposition, Ousmane Kanté lui considère que l’opposition a décidé de défier l’autorité. «Ce qui est inacceptable dans un pays démocratique comme le Sénégal. Le but n’a pas été notifié donc je trouve pertinent la décision du préfet d’interdire. Ils veulent défier l’autorité, Ce sont des perturbateurs », a-t-il lancé. « Toutefois, a-t-il continué, si ces libéraux précisent l’objet de leur manifestation, je ne vois pas la raison de l’interdire. C’est un droit.» Pour sa part, Djibril Cissokho trouve tout simplement que «normalement, on doit autoriser une manifestation tant qu’elle ne pose pas de souci à l’ordre public. Mais si l’Etat décide de l’interdire, il a ses raisons. L’opposition est dans son droit tout de même.» Avant d’avertir, « si le préfet décide d’outrepasser leur droit, je pense que violer la décision du préfet ne leur pose pas problème.» Loin de ces considérations, Mohammed dit Momo se veut plus rassurant, « Abdoulaye Wade a construit ce pays, donc je ne vois pas d’intérêt à ce qu’il le détruise. C’est un homme sage et la marche est un droit constitutionnel», insiste-t-il.

Amadou DIOP

ABDOU MBOW, LEADER DES JEUNES DE L’APR : « Il faut respecter la séparation des pouvoirs »
Le président de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer), Abdou Mbow, dit approuver toute démarche visant à nouer un dialogue entre le pouvoir et l’opposition, mais il estime que cela doit se faire dans le respect de la séparation des pouvoirs.
« Le président, Macky Sall, est un républicain. On peut dialoguer, mais il faudrait qu’on respecte la séparation des pouvoirs », a souligné le 3ème vice-président de l’Assemblée nationale. Abdou Mbow indique que « le président Sall ne donne pas des ordres à la justice ou au pouvoir législatif et cela montre que c’est quelqu’un qui respecte les individus ». Pour Abdou Mbow, la libération des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) arrêtés dans la traque des biens présumés mal acquis ne doit pas être au menu du dialogue si les deux parties acceptent de se rencontrer. « Ce n’est pas le président de la République qui libère ou qui condamne. La justice est en train de faire son travail », a dit Abdou Mbow.
Le député est d’avis que le « dialogue est toujours positif », mais il déplore le fait que Wade ait appelé aux discussions après avoir tenté de mettre le pays sous tension. Le leader des jeunesses républicaines exprime sa satisfaction sur la réponse du président Sall. « Ce qui est heureux, est que le président de la République a encore montré sa grandeur. Il a montré que ce qui l’intéresse, c’est le Sénégal. Ce qui intéresse le président Sall est la paix sociale et que le Sénégal puisse aller de l’avant », a-t-il dit. Abdou Mbow a poursuivi : « aujourd’hui, on n’est plus dans le temps de la politique, mais du travail avec notamment la mise en place du Plan Sénégal émergent ». Pour le responsable de l’Apr à Thiès, le président Sall « est favorable au dialogue politique ». « Sa porte est ouverte à tout le monde, y compris l’opposition. Je prie le bon Dieu pour que ce dialogue puisse ratisser large et toutes les composantes de la nation se retrouvent autour du président de la République pour un pays stable », a-t-il martelé. M. Mbow a ajouté : « le président travaille à ce que ce pays ne puisse jamais connaître une insurrection. La sécurité des personnes et des biens sera toujours assurée. Les Sénégalais ont besoin du dialogue, parce qu’ils n’ont plus le temps de faire de la politique politicienne ».
Il appelle les responsables du Pds de « respecter les Lois et règlements du pays ». « Le droit de marche existe dans la Constitution, mais aussi démocratie n’est pas anarchie. Chaque camp doit respecter ses prérogatives. Le Sénégal ira de l’avant », a dit Abdou Mbow.

Babacar DIONE



BABACAR GAYE, PORTE-PAROLE DU PDS : « Aucun sujet n’est tabou si nous voulons promouvoir des solutions durables »
Le porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds), Babacar Gaye, estime que le dialogue doit porter sur tous les sujets, y compris les dossiers judiciaires.
Quelle appréciation faites de l’appel au dialogue lancé par Me Wade au président Sall?
Au Pds et pour tous les démocrates, le dialogue politique est consubstantiel à une démocratie. Il est indispensable à une cohabitation harmonieuse, entre une majorité électorale qui gouverne et une minorité qui s'oppose en préparant son retour démocratique aux affaires. Entre deux séquences électorales, seul un dialogue politique inclusif, permanent et non contingenté, sur la gouvernance politique peut créer les conditions d'une paix civile et par conséquent les bases d'un développement économique et social. L'appel au dialogue du président Wade est à apprécier à l'aune de ses convictions politiques et de son parcours exceptionnel, ponctué par des cycles de crises-décrispations avec Senghor d'abord, ensuite avec Diouf et enfin avec son opposition quand il a pris le pouvoir. Il a fait son devoir en toute responsabilité et en toute humilité. C'est ce que notre histoire politique dicte à Macky Sall qui devrait être l'initiateur d'un tel appel. Cependant, il ne faudrait pas que l'autre camp y perçoit un acte de faiblesse ou une volonté de nouer systématiquement une coopération politique avec l'Apr. Tendre la perche à Macky Sall est la seule motivation qui guide le choix de Me Wade qui a théorisé dans un "Destin pour l'Afrique", l'absolue nécessité du dialogue entre la majorité et l'opposition dans les pays africains qui sont à l'apprentissage de la démocratie. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il va renier ses convictions alors que celui qui est au pouvoir actuellement est un produit "made by Wade".

Sur quoi l'opposition et le pouvoir pourraient dialoguer?
De tout avec un grand T, pour parler comme Me Wade quand il sortait d'une rencontre avec Diouf qui venait de lancer un appel à un dialogue politique. La "Table ronde" qui s'en est suivie a abouti à un Code électoral consensuel de 1992. A chaque époque, ses contradictions. Aujourd'hui, les divergences portent sur la gouvernance démocratique, sur l'état des libertés et des droits de l'homme, sur la gouvernance judiciaire et sur les dossiers de corruption qui font la une des journaux et à propos desquels, majorité, opposition et société civile ne parlent pas le même langage. Pour qu'il ait une volonté de briser cette chienlit, le dialogue dont il s'agit doit être inclusif, permanent et non contingenté. Aucun sujet n'est tabou si nous voulons promouvoir des solutions durables.

Que pensez-vous de la réponse du président Sall?
J'ai l'impression que le président Macky Sall a répondu à la main tendue par Me Wade qui parle au nom du Front patriotique pour la défense de la République par convenance démocratique et non par conviction.
Sinon, il est incompréhensible de noter dans son discours des réserves comme s'il voulait répondre à l'offre de dialogue avec un poignard entre les dents. Le Pds n'est pas dans cet état d'esprit. Le président de la République est la clé de voûte des institutions; il est garant de la paix civile et de la stabilité du pays. Et sous ce rapport, la recherche du consensus le plus large est de sa responsabilité et de son intérêt. S'il ne prend pas le dessus sur les faucons de son camp, un dialogue sincère et fructueux ne pourrait être envisagé.

Me Wade demande la libération des responsables détenus alors que leprésident Sall évoque le principe de la séparation des pouvoirs. Ces positions ne risquent-elles pas de plomber le dialogue?
La libération des responsables du Pds, arbitrairement détenus, n'est pas une demande exclusive de Me Wade. Mêmes les organisations des droits de l'homme ont demandé que les détenus politiques soient élargis.
Qui plus est, l'offre de dialogue de Me Wade répond à un constat de blocage consécutivement au bâillonnement des libertés publiques, à la négation des droits des personnes, aux interdictions systématiques des manifestations pacifiques de l'opposition et à une mauvaise administration de la justice dans le procès de Karim Wade et consorts. Si le président invoque le principe de la séparation des pouvoirs (législatif et judiciaire) c'est parce qu'il a quelque chose à se reprocher. Macky Sall ne croit pas au principe de la séparation des pouvoirs ou du moins il n'en fait pas bon usage. D'abord c'est lui qui a demandé aux députés membres de « Bennoo Bokk Yaakaar » de voter pour Moustapha Niasse comme président de l'Assemblée nationale. Ensuite c'est toujours lui qui a avoué avoir mis sous le coude des dossiers qui concernent des mis en cause pour enrichissement illicite en tant que chef indirect des poursuites. Monsieur Macky Sall gagnerait à assumer son statut de chef de l'Etat et clé de voûte de nos institutions et se comporter en arbitre. Mais c'est une posture impossible pour un président qui pense à sa réélection, à quatre ans de la fin de son mandat. Si l'offre de dialogue politique est plombée, le président de la République qui aurait dû en être l'initiateur, en serait le seul responsable.


Propos recueillis par Babacar DIONE

EL HADJI MOMAR SAMBE, SG RTA-S/PeNCOO ReEW : « Bennoo Bokk Yaakaar » doit se réunir de toute urgence pour examiner la question
Avec la réponse positive du chef de l’Etat pour un dialogue avec l’opposition, le secrétaire général du Rassemblement des travailleurs africains (Rtas/Pencoo Rew), trouve qu’il est évident que la situation à laquelle nous faisons face, actuellement, avec les agissements du Pds et du Fpdr, est bien singulière. Face à cette nouvelle donne, ce membre de « Bennoo Bokk Yaakaar » juge que la coalition doit se réunir de toute urgence pour examiner la question.
Selon Momar Samb, les opposants donnent l’impression de devoir, dans l’urgence, faire plier le régime.
« Wade lui-même parlait, dernièrement, d’élections anticipées pour débouter Macky Sall et, ces jours derniers, il pousse à l’affrontement, à la confrontation avec les forces de l’ordre », a ajouté M. Samb. Le responsable politique pense qu’il y a comme une sorte d’hystérie qui s’est emparée du Pds. « Disons de ce qu’il en reste pour être plus conforme à la réalité, et qui leur ôte définitivement cette dose de lucidité qui pourrait conférer une certaine lucidité à leur comportement », a-t-il poursuivi. Il ajoute : « mimant les actions dernières qui ont secoué son régime d’alors, Wade pense qu’il peut, par la seule magie de ce qu’il a été (président de la République) mobiliser les masses et faire plier le régime actuel ».
Selon M. Samb, Me Wade est dans une sorte de bulle qui lui fait voir dans un attroupement de militants inconditionnels des millions de personnes, le peuple.



D’après lui, tout cela placé dans le contexte du procès de son fils, Karim, peut être lu comme les actes désespérés d’un père qui sait son fils condamné. Et Momar Samb note : « la défense a rendu les armes, Karim lui-même a abdiqué, alors que les témoins continuent de l’accabler et que le droit sera sûrement dit. Alors, dans un ultime baroud d’honneur, on essaie le soulèvement populaire, après avoir échoué dans d’autres domaines, par d’autres moyens, à politiser l’affaire ou à exercer sur le président de la République, par réseau interposé, une pression décisive ».
Interpellé sur la décision de l’autorité administrative d’interdire une manifestation au nom de la république, le leader du Rta/s déclare que « du point de vue des principes qui organisent la République, lorsque l’autorité interdit une manifestation, les organisateurs devraient se plier, à moins qu’ils décident de contrevenir à la règle et de choisir volontairement l’affrontement avec les forces en charge de faire respecter le règlement ou l’interdit ». Selon lui, quand l’interdiction est arbitraire, il est tout à fait justifié de la dénoncer, mieux de recourir aux voies de droit pour se faire rétablir dans ses droits.
« C’est dans ce cadre qu’il importe de noter toute la pertinence des propositions faites par la Cnri dans l’avant projet de Constitution préconisé. En effet, dans cet avant-projet, il est dit à l’article 51, alinéa 1 et 2 « Toute atteinte aux droits et libertés ci-dessus énumérés et toute entrave volontaire à leur exercice sont punies par la loi », a-t-il révélé. Dans ce projet, a-t-il ajouté, il est nommé, à cet effet, un juge des libertés chargé de statuer, dans les meilleurs délais, sur les actes suspectés d’illégalité ou d’atteinte aux libertés fondamentales », comme cela se fait dans certains pays. Mais dans le cas qui nous occupe, Momar Samb pense qu’il faudrait que l’on comprenne ce que veut Wade et comment il peut user de ce droit à la marche pour provoquer une situation subversive. Il a demandé à l’opinion de se rappeler la tuerie de policiers aux Allées du Centenaire (actuel Boulevard Général De Gaulle), après une manifestation de l’opposition de l’époque sous la direction de Wade. Il évoque aussi ce qui s’est passé tout dernièrement, avec les jeunes qui seraient affiliés au Pds pour infiltrer le mouvement des étudiants de la Fastef pour brûler un bus de Dakar Dem Dikk. Pour toutes ces raisons, il souligne qu’il est donc du devoir de l’autorité de préserver l’ordre et la sécurité publique. Face à cette nouvelle donne, ce membre de « Bennoo Bokk Yaakaar » juge que la coalition doit se réunir de toute urgence pour examiner la question et prendre la pleine mesure de la situation en vue d’y apporter les réponses idoines. « Cette situation permet de comprendre pourquoi il est une nécessité que la coalition se structure et fonctionne dans la durée, sans être obligée de rester dans une situation réactive, défensive », a dit M. Samb. Au lieu de s’occuper de positionnement électoral pour 2017, il souhaite que Bby comprenne définitivement que la confiance que les populations ont placée en elle mérite qu’elle s’occupe de leur sécurité, de leur paix, de la stabilité et du développement du pays, somme toutes, des préoccupations au quotidien de celles-ci jusqu’en 2017.

El H. Abdoulaye THIAM

Peut-on s’opposer par tous les moyens ?
La réponse à une telle question coule de source dans un Etat démocratique comme le Sénégal car elle est évidemment non. Mais si elle se pose aujourd’hui dans notre pays, c’est parce que les déclarations du Front patriotique pour la défense de la République (Fdpr) et de sa principale composante le Pds ont créé des vagues dans l’opinion. Quand dans le discours politique, un responsable, en l’occurrence l’ancien président Wade, fait ouvertement appel à l’armée pour le départager dans le combat qu’il mène contre l’actuel président de la République Macky Sall, cela doit interpeller tout le monde. Au Sénégal, ce sont les électeurs qui départagent deux leaders politiques dans la conquête du pouvoir et non l’armée nationale dont le caractère républicain est salué partout et nous a mis à l’abri des coups d’Etat qu’ont connus beaucoup de pays africains. Dernièrement, des fidèles musulmans ont marché pour dire qu’ils n’étaient pas Charlie, mais je pense que cette fois-ci les citoyens devraient marcher pour manifester leur attachement à la République et contre les appels répétés à l’armée dans l’arène politique. Notre système politique est en train de prendre une déviation dangereuse et il faut que tous les démocrates se lèvent comme un seul homme pour dire stop. Dans quel pays peut-on accepter qu’un leader de parti appelle l’armée à intervenir dans le débat politique ? Apparemment, le Sénégal est en train de devenir un objet politique non identifié. Une République qui se respecte ne peut accepter qu’on utilise contre elle la politique du bâton et de la carotte. Cette forme d’opposition qui avait cours sous le règne du président Diouf, ne peut plus et ne doit plus prospérer. Les citoyens sont devenus matures et savent distinguer ceux qui se servent d’eux et ceux qui les servent. L’opposition a le droit de se battre en démocratie pour conquérir le pouvoir mais elle est astreinte à une certaine éthique politique, en dehors des règles qui organisent son action. Il y a des droits qui garantissent celle-ci dans la Constitution, telles que la liberté d’expression, la liberté de manifester… Et dans le principe, tous les démocrates doivent se battre pour leur respect. Toutefois, là où le bât blesse, c’est lorsque le Fdpr déclare que de « gré ou de force », il va marcher. Ce langage n’est pas tolérable en démocratie car il s’agit d’une défiance ouverte aux lois de la République. Si dans ce pays, aucune règle n’est plus respectée, ce sera alors l’avènement de la république de Ndoumbélane, cette fameuse contrée dans nos contes où les animaux vivaient dans une harmonie qui a fini par éclater à cause du non respect des règles communes par l’hyène, le fourbe. Qui plus est, si l’on peut exercer un droit, en abuser est condamnable et le fait de vouloir manifester en permanence dans les rues de Dakar avec les désagréments inhérents pour le déplacement des personnes, n’est pas loin de l’abus de droit. Tous les régimes qui se sont succédé au Sénégal ont eu à interdire des marches et celui de Me Wade ne faisait pas exception, bien au contraire. On se souvient de l’avertissement qu’il avait lancé à Benno Siggil Sénégal de Moustapha Niasse : « Si vous marchez, il y aura des morts ». En ce moment dans notre pays, les libertés ne sont pas menacées au point de justifier cette agitation tous azimuts de certains opposants qui sont les seuls à voir le diable partout. On comprend leur stratégie consistant à brasser large en essayant de faire croire qu’ils se battent pour la défense des libertés, contre la vie chère. En quelque sorte on veut utiliser la méthode Coué, celle de l’autosuggestion pour nous faire penser par nous mêmes que rien ne marche dans le pays. Même si nous vivons dans un pays pauvre donc confronté à des manques, la vie n’est pas plus chère aujourd’hui qu’en 2010 ou 2011. Bien au contraire, on ne connaît plus la flambée continuelle des prix comme pendant ces années et les prix du loyer ont baissé… La morale de toute cette histoire, c’est qu’en politique comme dans la vie, il faut accepter d’être et de ne plus être. Refuser cette réalité mène tout droit au ridicule et au déshonneur.

Par Ibrahima MBODJ


EL HADJI MBOW, PRESIDENT UNION CITOYENNE-MEMBRE DE «MACKY 2012» : « Il est intolérable que le Pds tienne en haleine le peuple »

Depuis quelques semaines, le Fpdr et le Pds agitent des mouvements. Est-ce le moment alors qu'on sait que Macky Sall a été démocratiquement élu?
Wade et ses principaux lieutenants vivent perpétuellement un drame et tombent des nues depuis leur défaite de mars 2012. Ils n’ont toujours pas digéré cette historique déconvenue infligée par le peuple dans une écrasante majorité. Ils vivent ce traumatisme. M. Wade supporte mal les conséquences de sa mal gouvernance. Ses propos sont inadmissibles et ses agitations ne prospéreront pas. Le peuple sénégalais a fait un choix lucide, serein et cohérent en élisant Macky Sall président de la République à l’issue d’élections libres et transparentes. C’est le président le mieux élu de notre histoire avec plus de 65 % de voix et qui pourtant accepte de réduire son mandat de 7 à 5 ans, acte inédit ! Notre démocratie est citée en exemple dans le monde. Il est donc intolérable qu’après seulement deux ans et demi de mandat que le Pds tienne en haleine le peuple sénégalais en voulant imposer son rythme et dicter, je ne sais quelle marche au pays. Wade n’a plus aucune légitimité. Il n’est plus aux commandes. La démocratie, ce n’est pas l’anarchie. Nous appelons le Pds au calme et à la sérénité. Le peuple n’acceptera pas que cette opposition déliquescente, en quête de survie, puisse troubler la quiétude de nos compatriotes et réduire à néant nos acquis démocratiques et valeurs républicaines au seul motif exclusif et entièrement assumé à savoir la libération de Karim Wade sans que justice ne délibère. C’est ahurissant et indigne d’une démocratie comme la nôtre et le peuple n’est pas dupe et n’a surtout pas oublié le passage des Wade au pouvoir. Le président Sall a hérité d’un chaos social, économique, politique avec comme corollaires une perte de valeurs morales, civiques et de repères de citoyenneté jamais égalée dans l’histoire de notre pays. Ce gâchis doit cesser !


Selon vous lorsqu'une autorité interdit une manifestation, est-ce qu'on devrait pas se plier à la décision ?
Sur le principe, les marches doivent être autorisées et nous sommes fondamentalement pour la préservation des acquis démocratiques et des libertés publiques obtenus de haute lutte, c’est le prix à payer dans une démocratie majeure et notre administration doit s’y conformer. Bien entendu, les conditions administratives de forme et de fond doivent être respectées intégralement par les initiateurs de ces manifestations et par les manifestants eux-mêmes. De même, l’administration doit veiller à la sécurité des citoyens et éviter des troubles à l’ordre public car la liberté des autres est tout aussi importante que celle des manifestants. Nos populations doivent aller au travail et vaquer librement à leurs occupations quotidiennes sans entraves, ni blocages par quelques manifestations que ce soit.
Cependant, le plus important, et c’est en cela que notre administration se doit d’anticiper sur le niveau de risques de troubles à l’ordre public et de tentatives de déstabilisation du régime en place. En outre, compte tenu des déclarations incendiaires entendues et des actes d’un niveau de gravité extrême posés par Wade lui-même et ses proches, il est important de redoubler de vigilance. En effet, après avoir, forcé des barrages de police et menacé des vies humaines, de ceux-là mêmes qui sont des agents au service de tous, ils projettent d’aller au Palais de la République ou même de demander l’arbitrage des Forces armées. Wade n’exclut pas de s’armer pour faire face au régime choisi par le peuple. A ce niveau de violence, d’irresponsabilité agissante et menaces graves pour notre pays, l’administration doit, en tout état de cause, contrecarrer ces agissements et si les renseignements sont fondés sur le niveau de risque, elle se doit d’interdire les manifestations. Savoir anticiper est aussi essentiel et constitue un acte de bonne gouvernance administrative.


En tant que membre de la Coalition Macky 2012, comptez-vous apporter la riposte et sous quelle forme?
-Nous refusons la violence et les débats vains. Notre réplique est sur le terrain de la construction de notre pays. Echanger et partager avec les populations les réalisations majeures du gouvernement. Enrichir le débat démocratique et élever le niveau de la citoyenneté active. Ainsi appelons-nous à une mobilisation du peuple sénégalais pour continuer le travail. La Coalition «Macky 2012» prône le retour aux vraies valeurs qui fondent ce pays. Le régime de Wade nous a distraits pendant 12 ans et il est temps qu’on se concentre sur l’essentiel. Jamais, dans l’histoire de notre pays, un président de la République n’a eu une ambition si bien fondée et un engagement si prompt à accompagner, sur le terrain, son programme de développement qu’il partage avec les populations. Les efforts déjà déployés, dans tous les domaines, donnent des résultats concrets et visibles au grand bénéfice de nos compatriotes.


Sur l'appel au dialogue accepté par Macky Sall, selon vous, quel contenu lui donner ?
Le président de la République est un homme de dialogue et de consensus. C’est indéniable. Il est très au-dessus de ces tiraillements de politiciens perdus et aigris.
En effet, il est nécessaire de poursuivre et de renforcer le dialogue car source de vitalité démocratique. Le dialogue, s’il est bien mené, est enrichissant. Il ne faut pas, cependant, inverser les rôles, dialoguer ne veut pas dire gouverner avec l’opposition. La majorité gouverne et l’opposition s’oppose, vieil adage ! Les thèmes de dialogue Pouvoir-Opposition ne manquent pas. La prospective, la citoyenneté et la transformation structurelle et sociale de notre société doivent être objet de dialogue. Les partis politiques et leur financement, les campagnes électorales… sont autant de thèmes de dialogue.

Recueillis par El H. Abdoulaye THIAM

WADE PERE ET FILS : Le feu d’une dévorante ambition
Alors que l’actualité rebondit sur un Wade qui préfère sa posture d’opposant à son statut d’ancien chef de l’Etat, le bruit de l’accusation a cédé la place à la certitude. Le secrétaire général du Pds est plus que jamais déterminé à porter son fils au sommet de l’Etat.
«Il n’y a pas de Wade face à Wade ». La belle trouvaille du journaliste Cheikh Yérim Seck pour caractériser la « mollesse » de l’opposition sénégalaise n’était pas pour déplaire au président. Ce dernier a, en effet, toujours considéré ses détracteurs comme de seconds couteaux. « Non, mais il y a un Wade à côté de Wade », analysait, avec malice, un observateur de la vie politique nationale. L’autre Wade, c’est Karim. Le fils du président. Karim Meïssa Wade est, sans doute, l’un des hommes politiques les plus célèbres depuis l’accession de son père au pouvoir. On lui prêtait mille vertus. On lui trouvait mille défauts. On écoutait son silence, on détricotait son discours, on fouillait ses ressorts intimes. L’objectif est connu d’avance : débusquer, chez ce « fils de », la moindre galanterie avec le pouvoir, la plus petite empathie pour le fauteuil occupé par son père.
C’est d’abord l’ancien Premier ministre Idrissa Seck qui allume un feu de cheminée. Un ami français lui aurait confié ceci :
« Tu as été un fils de substitution pendant la maturation du vrai fils. Maintenant qu’il est majeur, il va vouloir toute sa place, sa mère l’y aidera. Mais Abou t’aime trop. Ne t’inquiète pas, mais veille. »
« Il », c’est Karim. Le « vrai fils » encore méconnu du grand public. Ce dernier avait répondu à l’appel du président Wade lancé aux cadres sénégalais de la diaspora et il travaillait comme conseiller au Palais de l’avenue Senghor. Le feu allumé, c’est la presse qui enfourne les bûches. L’homme sera « analysé » sous toutes les coutures. Un feu continu qui atteindra son summum avec sa nomination, en juin 2004, à la tête l’Agence nationale pour l’organisation du sommet de la conférence islamique (Anoci) pour piloter l’événement qui devait se tenir à Dakar du 8 au 13 mars 2008.
(CD n° 1, « Lui et moi », diffusé en juillet 2005 au plus fort de la brouille entre Wade et Idy)
La gestion de l’Anoci est critiquée et le choix des infrastructures construites pour l’occasion contesté. Ses détracteurs s’insurgent contre sa trop grande influence auprès de son père. Ils l’accusent de bénéficier de sa proximité avec le président pour faire preuve d’affairisme. La reconnaissance officielle de la « Génération du concret » en mai 2007 ne fait pas taire la critique et l’on soupçonne alors le fils de vouloir succéder au père.


CRITIQUES
Malgré les dénégations de l’intéressé, l’opposition trouvait là un bon sujet de campagne électorale contre le candidat libéral. Le volubile leader du Jëf Jël, Talla Sylla ira jusqu’à indexer une logique de « kariminalisation ». Le jeu de mot n’est pas innocent. Abdoulaye Bathily, le secrétaire général de la Ld aussi y allait de son péan : « Ce n’est pas une rumeur, nous avons des informations précises. Je crois que c’est de la folie politique. Dans le Sénégal de 2007, penser qu’un Abdoulaye Wade, venu au pouvoir en 2000 dans les conditions démocratiques que l’on sait, veuille installer son fils comme son successeur… S’il le fait, les conséquences seront catastrophiques pour lui et pour cet enfant-là. Je crois que ce garçon-là doit se ressaisir ». Pourtant, malgré la critique, Karim Wade donne corps à son « ambition pour le Sénégal ». Son entrée dans le gouvernement étoffe sa carrure républicaine. Cette volonté de se rapprocher de ce peuple qu’il s’est jusqu’alors contenté de toiser à travers les vitres teintés de son bureau cossu de l’immeuble Tamaro, quartier général de l’Anoci devenu le siège de son ministère explique, sans doute, sa présence au combat de lutte opposant Moustapha Guèye à Balla Gaye 2, le 4 mai 2009 au stade Demba Diop. La lutte n’est pas sa tasse de thé, mais le pouvoir appartient aux plus apparents.
(2. Le Populaire du 28 mai 2007)
(3.« J’ai de l’ambition pour le Sénégal comme les autres onze millions de Sénégalais », Karim Wade face au public, Rts, vendredi 23 mars 2007.)
De fait, Karim Wade était un resquilleur de la République tant qu’il ne gérait que l’Anoci. En entrant au gouvernement, il obtient son ticket d’entrée dans le wagon de la République. Le nouveau ministre ne recule devant aucun défi : les infrastructures, le transport aérien, l’embêtante question de l’énergie. Karim était en quête de légitimité. Le but, pour celui que le tonitruant Babacar Justin Ndiaye a appelé le « ministre du ciel et de la terre » avant de l’affubler du qualificatif de « ministre du Sénégal » était de parvenir à des résultats appréciables pour que sa nouvelle légitimité puisse créer une véritable adhésion autour de sa personne. Avec autant de super ministères et près du quart du budget national, les résultats obtenus ont été, pour le moins, très critiqués.
On le voit, dans cet entrelacement de défis multiples à relever, de réalisations à parachever, d’expérience gouvernementale à engranger et de légitimité à conquérir, se dessinaient les contours d’une ambition nationale. Les pièces du puzzle se sont agrégés un à un pour révéler, progressivement, une forte envie de jouer sa musique personnelle. Son père, auteur, compositeur, musicien et chef d’orchestre, y aidait avec une fureur déconcertante.


AFFRANCHISSEMENT
Lancé dans le bain politique, le fils du président a posé, un à un, les jalons de son affranchissement des légitimités historiques du PDS. En mai 2007, il est porté à la tête de la « Génération du concret » (GC), une « association à vocation politique », comme le laisse entendre certains analystes. Pourtant, agissant comme une structure de soutien du Pds, la GC recrute beaucoup au sein de la formation libérale. Elle étend ses tentacules à Dakar et dans les régions et ses membres qui surfent sur les réalisations de Wade fils, ne font guère mystère de leur volonté de porter ce dernier à la Présidence. Le journal « Le Populaire » a pu arracher un aveu au très réservé Abdoulaye Baldé : « La Génération du concret est dans la dynamique de faire de Karim Wade le quatrième président du Sénégal. Quand le débat sur les candidatures se posera, nous aviserons. » Le principal intéressé, lui, n’a jamais ouvertement assumé cette ambition. On ne l’a jamais entendu dire qu’il voulait se lancer à la conquête du pouvoir après son père. « Il faut que tout le monde comprenne d’abord que personne ne peut imaginer arriver au pouvoir sans passer par des élections démocratiques, précise-t-il à Jeune Afrique. Donc, si jamais l’envie me prenait de me porter candidat, je ne bénéficierais d’aucun passe-droit. (…) La seule constante, dans ce pays, c’est Abdoulaye Wade. On parle d’Idrissa Seck, de Macky Sall ou de moi, mais nous n’existerions pas sans lui. L’intérêt qu’on nous porte vient du fait qu’il nous a confiés, à un moment ou à un autre, de hautes responsabilités. » Le président Wade lui-même a volé, à plusieurs reprises, au secours de son fils, accusé de vouloir profiter de la position de son père pour lui succéder à la tête de l’Etat sénégalais. Répondant à un journaliste de Radio France internationale, le 1er février 2009, lors du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, le chef de l’Etat sénégalais s’est voulu catégorique : « Personne ne m’a jamais entendu parler de Karim Wade en ce qui concerne ma succession. Le fait est que ce sont les journalistes qui, à force de parler de lui, l’ont imposé à l’opinion. Ce sont eux qui font sa campagne électorale. Une chose est sûre, ma succession se fera à la suite d’élections libres et transparentes. »
Que faut-il alors penser de cette présentation qu’il fait de son fils une semaine plus tard, le 9 février 2009, au khalife général des mourides : « Je vous présente mon fils Karim. C’est une personne qui gérait ses propres affaires mais qui a accepté de tout laisser pour venir à mes côtés. Il a les mains propres, il est jeune, poli et fait partie des personnes en qui j’ai entièrement confiance. »


INTRONISATION
Nombre d’observateurs ont vu, dans cette sortie, une « intronisation ». Même la défaite de 2009 aux élections locales n’a pas été, loin s’en faut, un frein à la montée de Karim vers « le sommet ». Le bilan officiel des élections régionales, municipales et rurales du 22 mars 2009 indique, en effet, une défaite du camp présidentiel. Karim Wade, malgré son engagement dans la campagne, est battu dans son propre bureau de vote. Il est nommé ministre d'État par son père, en mai 2009, malgré ses déboires électoraux. Le 5 octobre 2010, il est nommé ministre de l'Énergie par son père, en remplacement de Samuel Sarr qui occupait ce poste depuis 3 ans. Le président Wade, si prompt à réserver les élans du cœur à son fils et les fulminations aux autres, garde-t-il encore l’option Karim pour sa succession? Amath Dansokho en est en tout cas persuadé : « Je ne peux pas croire que Wade ait écarté définitivement son fils de sa succession...
C’est une hypothèse vraisemblable. Quand il dit que son fils ne sera pas son héritier, c’est pour faire savoir que ce n’est pas lui qui va le choisir, mais le peuple qui le fera... On mettra à contribution des chefs religieux à qui on donnera beaucoup d’argent et qui diront que c’est un bon Musulman et qu’il connaît parfaitement le Coran... ». L’ex-leader du Pit avait révélé aussi que Me Wade avait eu l’intention de nommer Karim Wade au poste de ministre des Finances au tout début de l’Alternance mais que Niasse, alors Premier ministre, l’en avait dissuadé. (Wal Fadjiri du 21 mars 2007)
Aujourd’hui encore, alors que l’actualité rebondit sur un Wade qui préfère sa posture d’opposant à son statut d’ancien chef de l’Etat, le bruit de l’accusation a cédé la place à la certitude. Le secrétaire général du Pds ne reculera pas dans sa volonté de porter son fils au sommet de l’Etat. Il ne craint pas les sauts d’obstacles, au risque de sacrifier tout ce qu’il fut et tout ce qu’il a incarné. En mars 2012, son forcing pour un troisième mandat s’est cassé sur les barricades dressées par le peuple. Leçon non retenue.
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