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Dépenses publiques: L’Education, la Santé, l’Énergie et l’Agriculture inefficientes
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Enquête Plus
élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra




L’étude réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques sur 5 secteurs prioritaires montre que les dépenses publiques au bénéfice des secteurs de l’éducation, de la santé, de l’énergie et de l’agriculture sont restées inefficientes. Les pertes occasionnées par l’inefficience technique sont estimées à 9,7 tonnes de céréales pour l’agriculture, 13 mégawatts pour l’énergie, 21,8% de taux d’achèvement du primaire pour le secteur de l’Éducation et deux années de baisse sur l’espérance de vie dans le secteur sanitaire. Seul le secteur des infrastructures routières sort du lot.



Les dépenses publiques du gouvernement dans certains secteurs de l’économie nationale sont frappées par une ‘’inefficience’’. Cette hypothèse qui a toujours été véhiculée de part et d’autre, est confirmée par une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE). D’après l’étude intitulée ‘’efficience des dépenses au Sénégal’’ et réalisée par Youssoupha Sakrya Diagne, Hamat Sy et Dame Thiam, les dépenses du gouvernement dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’énergie, de l’agriculture ‘’sont affectées par l’inefficience’’. L’étude porte sur ces 4 secteurs majeurs et sur celui des infrastructures routières. Mais seul ce dernier secteur est proche de l’efficience. Le document parcouru par EnQuête souligne que ‘’le secteur des infrastructures routières a un impact avéré en tant que moteur de la croissance et du développement économique’’.

L’éducation est le secteur ‘’le plus éloigné de la frontière de l’efficience’’. L’étude lui décerne un ‘’coefficient technique de 39,5%’’. Pourtant, l’éducation, d’après toujours le document, ‘’occupe 33% du budget de fonctionnement de l’Etat et 4% de son budget d’investissement’’. Malgré des investissements lourds entre 20 et 50 milliards par an sur la période 2004-2013, le taux d’alphabétisation (49,7%) et le taux d’achèvement de la scolarité au primaire (55%) restent relativement faibles’’. Ainsi, la note de la DPEE révèle que cette inefficience technique, notée dans les dépenses, fait perdre au secteur 21,8% sur le taux d’achèvement du primaire. ‘’Le taux d’achèvement de la scolarité situé en moyenne à 55% sur la période d’estimation aurait pu être porté à 77%, n’eût été l’inefficience technique’’, estime la note.

Energie : 13 mégawatts perdus dans le réseau

Après l’éducation, la santé est le deuxième secteur frappé par l’inefficience de ses dépenses. Du fait de son importance stratégique, les dépenses publiques sanitaires ont augmenté sur la période 2007-2013, passant de 11 milliards à 23 milliards de F CFA. Malgré tout, l’étude décerne à ce secteur un coefficient d’inefficience de 3%, c’est-à-dire, grâce à une production techniquement efficiente, ‘’deux années auraient pu s’ajouter à l’espérance de vie à la naissance en moyenne sur la période’’.

Concernant l’énergie, l’inefficacité dans les dépenses publiques a fait perdre au secteur un coefficient de 2%, surtout sur la période 2004-2007 où les ‘’dépenses publiques se sont accrues en moyenne de 193,1%’’. En d’autres termes, souligne l’étude de la DPEE, ‘’l’État aurait pu installer 13 mégawatts additionnels sur le réseau électrique avec combinaison optimale des facteurs de production’’, s’il y avait une efficience dans les dépenses allouées à ce secteur. Surtout que ces dernières années, d’importantes subventions ont été affectées à l’énergie.

Par ailleurs, les études menées par la DPEE montrent que ‘’ces mesures sont non seulement coûteuses pour l’Etat, pis, elles souffrent d’un défaut de ciblage et profitent davantage aux plus riches’’. A titre d’exemple, le document cite les 50,6 milliards que l’État du Sénégal avait injecté pour soutenir le sous-secteur de l’électricité. Une somme qui représente 1% du PIB, alors que ‘’la population sénégalaise ayant accès à l’électricité ne s’élève qu’à 33%’’, avec 57% en milieu urbain et 10% en zone rurale.

Agriculture : un manque à gagner de 9,7 tonnes de céréales

Autre secteur qui souffre aussi d’une inefficience de ses dépenses, l’Agriculture d’après la DPEE. Le manque à gagner causé par l’inefficience technique (0,7%) dans les dépenses publiques est évalué par l’étude réalisée par Youssoupha Sakrya Diagne, Hamat Sy et Dame Thiam à ‘’9,7 tonnes de céréales’’. Avec une politique efficiente des ressources, explique le document, ‘’l’État du Sénégal aurait pu produire 9,7 tonnes de céréales’’.

Au chapitre des recommandations, la DPEE soutient qu’une ‘’amélioration de la qualité dans les dépenses publiques s’impose’’. Ainsi, elle invite les ‘’structures du gouvernement en charge d’exécuter les dépenses dans les domaines les plus touchés par l’inefficience technique’’ à ‘’s’inspirer du comportement adopté dans les infrastructures routières qui présentent un profil plus rationnel en matière d’utilisation des ressources’’.
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