Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Résolution du conflit casamançais : La soft intervention américaine
Publié le mardi 3 fevrier 2015  |  Le Quotidien
Un
© Autre presse par DR
Un terrain en chantier




Le chercheur Jean-Claude Marut, auteur de Ce que disent les armes, dissèque l’implication américaine dans la résolution de la crise casamançaise. Il estime, qu’à défaut d’avoir contribué à mettre fin rapidement au conflit, les Etats-Unis ont, au moins, ramené Salif Sadio au centre du jeu en lui faisant proclamer un cessez-le feu unilatéral en vigueur toujours sur le terrain.

Le chercheur au Centre national de recherche scientifique en France (Cnrs), Jean-Claude Marut, est venu pour la troisième fois devant les étudiants du Centre d’enseignement des sciences et techniques de l’information. Cette rencontre dont le thème est «Le rôle de la diplomatie américaine dans la crise casamançaise», a permis de replacer dans le contexte actuel l’action des Etats-Unis d’Amérique dans le conflit armé en Casamance. A ce titre, il a mis en avant les raisons qui ont poussé ce pays à s’impliquer. Remontant à la visite de Bill Clinton à Dakar en 1998, les Usa se sont échinés depuis à libérer le «pilier de l’Occident dans le Sahel» de cette épine qui mobilise une grande partie de son Armée et freine le développement d’une région entière. Si on rapporte cette situation à la sous-région, les Usa ont vu dans cette crise un foyer d’instabilité qui doit être éradiqué rapidement.

Avec l’aide militaire apportée sur le terrain par la formation et la logistique américaine qui s’est doublée de l’action de l’Usaid sur le plan de développement local, l’action des Etats-Unis s’est renforcée avec l’arrivée de Me Abdoulaye Wade au Palais. Soutien inconditionnel de la lutte américaine contre le terrorisme, la gouvernance Wade a tiré les marrons du feu avec les accords de paix «parcellaires» de 2004 qui, selon le chercheur, ont eu au moins le mérite de capter davantage d’aides. Cette politique étatsunienne a été freinée par l’arrivée de Barak Obama à la Maison blanche. Beaucoup moins conciliant avec la gestion «opaque» de Abdoulaye Wade en particulier dans la médiation au Sud, il s’était abstenu de poser quelques actes.
L’arrivée de Macky Sall à la présidence de la République a rassuré ses interlocuteurs d’Outre-Atlantique avec sa traque des biens mal acquis et sa nouvelle approche de la crise méridionale. Concrétisé en juillet 2012 avec la visite de Hillary Clinton, ex-Secrétaire d’Etat, et l’acceptation officielle par Dakar de la médiation américaine dans les négociations, ce réchauffement diplomatique va permettre, grâce au poids diplomatique et à leur financement, des négociations de Rome sous l’égide de Saint Egidio. De plus, Jean-Claude Marut souligne le fait que «les Américains ont appuyé le déminage. Ils ont fait revenir des réfugiés et ils ont fait revenir la Gambie, protectrice de Salif Sadio dans le jeu». Salif Sadio, représentant de la seule branche armée qui se battait de manière effective depuis 2000, est revenu depuis cette implication des Usa au centre des négociations alors que depuis 2006 il devait lui-même faire à un front anti-Sadio au sein du Mfdc. Cette division des chefs constitue un blocage pour le chercheur du même que la faible concrétisation du plan de développement de la Casamance lancé il y a presque un an par Macky Sall. Selon le chercheur : «Aux yeux des Américains, le conflit est toujours là, les Forces sénégalaises sont toujours mobilisées et il y a toujours un risque de déstabilisation sous-régionale avec la menace terroriste extérieure.» Il souligne encore que la première tentative de nommer pour les Usa un Conseiller spécial pour la Casamance remonte à 2004 puis 2007, et donc bien antérieure à l’administration Obama. Pour rappel, les Usa avaient nommé dans un premier temps, l’ambassadeur James Bullington, représentant américain en Casamance. Ce dernier a été remplacé par Mark Boulware, en janvier 2014.
Commentaires

Dans le dossier

Société Civile (2015)
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment