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Enquête Plus N° 1086 du 30/1/2015

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ABS, Dahlia: Manœuvres équivoques
Publié le samedi 31 janvier 2015   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Les opérations des sociétés d’Ibrahim Aboukhalil dit Bibo et de ses partenaires et associés étaient au centre des débats d’hier. Les tractations directes ou indirectes de ces entreprises ont suscité incompréhension et suspicion de la Cour. Le prévenu pour complicité d’enrichissement illicite est formel : ‘‘Karim Wade n’a rien à y voir.’’



Karim Wade, Mamadou Pouye, Alioune Samba Diassé et Ibrahim Aboukhalil... Toutes ces personnes visées dans la procédure d’enrichissement illicite et de corruption possèdent un compte à la banque Julius Baer de Monaco, anciennement banque ING. La Cour a tenté de s’imprégner de l’alimentation de ces comptes, hier, après avoir relevé un enchevêtrement entre des sociétés ayant des actionnaires communs.

Écrans pour couvrir les traces ou stratégie de confidentialité pour endormir la concurrence ? Ibrahim Aboukhalil a systématiquement pris la précaution, ou commis l’imprudence, de créer une structure qui a englouti l’entreprise initiale. Abs Corporate qui coopte Abs Sa, Ahs logé chez Menzies, Dahlia Limited société-mère de Dahlia Sa... Les manœuvres de ‘‘discrétion’’ de Bibo ont suscité l’incompréhension de la cour.

Toujours est-il que leurs activités ont généré des revenus importants placés dans une banque à Monaco. Une remarque du juge Henri Grégoire Diop que le prévenu pour complicité illicite a expliqué : ‘‘J’ai demandé à Mamadou Pouye d’y ouvrir un compte, car c’est mon coactionnaire. En ce qui concerne Karim Wade, je l’ai appris comme tout le monde. Il n’y a jamais eu un quelconque flux financier entre les comptes dont je suis propriétaire’’, s’est défendu Ibrahim Aboukhalil. Bibo a déclaré détenir une vingtaine de comptes, mais il a nié tout versement en espèces. L’alimentation viendrait des revenus d’activités de banques.

Cas pratique d’Abs ! Alioune Samba Diassé a implanté la société Aéroport bus service (Abs), le 19 juillet 2002. Le 24 mars 2003, il a acheté l’utilisation du même sigle qui est devenu Airport bus services (Abs sa). Il a cédé, par la suite, un contrat d’exclusivité de vente de bus de piste, sans aucune contrepartie, à Abs Corporate, nouvelle société, dont l’unique actionnaire est...

Ibrahim Aboukhalil. Samba Diassé demeurait pourtant directeur général de Abs sa, tout en étant directeur commercial de Abs corporate, avec une indemnité mensuelle d’un million de francs Cfa. La société a rapporté gros. ‘‘Abs corporate a généré des revenus et bénéfices qui n’ont pas été distribués ; logés dans le compte à Monaco approximativement entre 300 et 400 mille dollars, (180 millions Fcfa). Diassé y aura droit, quand la cession des 50 % sera formalisée par le fiduciaire. Actuellement, il a un engagement formalisé. Il reste à finir les documents de bénéficiaires économiques, rencontrer la fiduciaire, et les gens de la banque’’, a fait savoir Bibo.

L’offensive d’Antoine Félix Diome

Le prévenu a eu fort à faire avec le substitut du procureur, Antoine Félix Diome. Après sa déposition de la matinée où il s’est montré volontariste face à Henri Grégoire Diop, Bibo s’est recroquevillé face aux offensives du parquet spécial. Antoine Diome a tenté d’établir la nature récidiviste du prévenu, en essayant de lui faire avouer la ‘‘banqueroute frauduleuse’’ dont il a fait l’objet en 1998, malgré une cassation de la Cour suprême. Sans succès, Ibrahim Aboukhalil n’a voulu piper mot. Le substitut a alors pris un autre cas pratique, la société immobilière Dahlia.

Quatre ans avant sa constitution, Dahlia Sa a bénéficié d’un avis favorable sur un contrat de bail d’un terrain de 33 000 m², alors que c’est... Dahlia limited qui en avait fait la demande en 2000. Les deux structures ont un actionnaire commun qui se trouve être Ibrahim Aboukhalil. Dahlia limited, détenant à 99,98 % la filiale Dahlia Sa, obéit dans son fonctionnement au droit BVI (Îles vierges britanniques), une juridiction de transmission successorale. Des opérations du prévenu qui ont intrigué le parquet spécial. ‘‘Donc, il y a une déclaration inexacte dans le contrat de bail ?’’ a demandé le substitut du procureur, Félix Diome. ‘‘Je ne pense pas. Je ne suis pas un juriste. Je vous réponds dans le cadre général de ma compréhension de la chose. Les gens de l’administration connaissent bien leur métier’’, s’est-il défendu.

Exproprié de ce terrain sur la base de l’utilité publique, en 2013, Bibo a expliqué la création de la filiale par la nécessité de ‘‘formaliser son accord avec Bara Tall’’, son associé dans Dahlia Sa, à 33 % de parts. ‘‘Avez-vous demandé à l’administration de mettre Dahlia Sa à la place Dahlia Ltd ?’’ s’est enquis le procureur. Une question faisant suite aux déclarations d’Ibrahim Aboukhalil, sur l’intervention d’Abdoulaye Diop, ministre de l’Économie et des Finances de l’époque. ‘‘Ce n’est pas moi qui ai préparé le dossier, ou qui ai mis les préambules’’, a lancé Bibo. Le parquet spécial a fini son interrogatoire à une dizaine de minutes de la fin de l’audience. Le temps pour Me Simon Ndiaye, de la partie civile, de lancer les premières piques, sur l’absence de Karim Aboukhalil.

Des débats qui s’annoncent houleux lundi.

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