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Sud Quotidien N° du 8/11/2013

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«C’est de l’urbanisme mercantile», selon Mamadou Berthé
Publié le samedi 9 novembre 2013   |  Sud Quotidien




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«L’occupation des marchands ambulants des rues est ce que j’appellerai de l’urbanisme mercantile». Le président de la Commission de l’Aménagement du territoire de la Marie de Dakar, Mamadou Berthé, campe d’emblée le décor. Dans cet entretien qu’il nous a accordé hier vendredi, il prône la création de pôles d’activités commerciales tout en supprimant les excroissances. Pour l’architecte de métier, une ville s’organise, se structure permettant le déroulement de toutes les activités urbaines.

Quelle appréciation faites-vous de la mesure de la Mairie de Dakar de déguerpir les tabliers?

Il faut se féliciter de cette décision qui aurait pu intervenir il y a longtemps. Dakar a été ces derniers temps inondé par l’activité de commerce. L’activité de commerce n’est pas la seule qui doit s’exercer dans la ville. Dakar doit être le support de plusieurs activités concomitantes qui se déroulent en même temps, dans les mêmes lieux, sans qu’elles ne gênent. Tout le département de Dakar étouffe de l’activité commerciale. C’est comme si le Dakarois, pour ne pas dire le Sénégalais, ne connait pas d’autres activités que le commerce. Ce qui fait que nous vivons ce que j’appellerai l’urbanisme mercantile. Or, en principe, le plan directeur de l’urbanisme qui planifie l’occupation urbaine définit des zones dédiées. Des zones pour le sport, la santé, l’éducation, le culte, les loisirs. Aujourd’hui, le commerce est entrain de phagocyter toutes les autres activités. Ce n’est pas vivable. Ce qui fait qu'en un moment donné, vous ne pouvez pas circuler dans la ville parce que l’activité commerciale déborde. Elle a débordé de ses limites physiques, étouffe les quartiers, phagocyte les domiciles et maintenant la rue. Il y a des rues qui sont fermées par les activités de commerce. Une ville s’organise, se structure permettant le déroulement de toutes les activités urbaines. On constate que tous les marchés ont débordé de leur cadre normal. Il faut je pense, en un moment qu’on en arrive à mettre de l’ordre. C’est une question d’ordonnancement, de redistribution des espaces par rapport à des fonctions dévolues. Les gens utilisent le trottoir pour stocker la marchandise. Ce n’est pas admissible. On ne peut pas être dans un magasin de 4m2, et occupé 60m2 de trottoir. Le stockage, c’est dans les magasins. Remettre de l’ordre en cela est salutaire. Nous l’encourageons. C’est indispensable pour avoir une ville qui fonctionne.

Comment en est-on arrivé à cette situation avec les marchands, les mécaniciens et autres gargotes qui occupent la rue ?

D’ordinaire il y a ce qu’on appelle les marchés. Ce sont des lieux où on achète des condiments pour préparer l’alimentation. Le poisson, les légumes, les fruits, les céréales, viandes, ces produits se vendaient dans les marchés. Et ce marché là avait une porte d’entrée et une porte de sortie. Si vous regardez ce marché, il était organisé avec des horaires d’ouverture et de fermeture. Il y avait les marchés Kermel, Sandaga et Tilène. A 13 heures, ces marchés étaient fermés. Le développement de l’activité Hifi (radios, les transistors) et le secteur cosmétique, marquent le début des kiosques. Ceci a commencé à Sandaga. Depuis on n'a plus eu la spécialisation des marchés. Nous avons eu un semblant de marché. Sandaga est resté un marché traditionnel où il y a des condiments et toute la périphérie est composée de tailleurs, vendeurs de tissus, de cosmétiques. On a eu la même croissance du coté des HLM ; Tilène a tenu le coup jusqu’à ce que les gens viennent occuper le trottoir sur l’avenue. Le long de l’école. Est-ce qu’il fallait créer une spécialisation de plus ? Parce qu’à l’origine le marché Castors était le marché des légumes. Il tient encore le coup. Les autres marchés ont eu une reconversion partielle. HLM est réputé pour les tissus et encens. Puisque ce n’était pas prévu dans l’espace, les gens étalent leurs marchandises dans les excroissances. Il aurait fallu créer un autre marché qui recevrait les cosmétiques, les hifi. Mais on ne l’a malheureusement pas fait. Les autres activités se déroulent dans la rue, sur les trottoirs ou dans les maisons avoisinantes. Sur les allées du Centenaire, ce sont les propriétaires des maisons qui louent ou qui font l’activité. Mettre de l’ordre dans ça est une nécessité.

Quelle solution pour redonner à Dakar son lustre d’antan ?

D’abord il faut enlever tout ce qui est excroissance, ensuite créer de nouveaux pôles d’activités, en l’occurrence des pôles d’activités commerciales. Il faut redonner aux autres centres d’activités commerciales, notamment marchandes, leurs vocations premières qui étaient le commerce. Sandaga peut-être a trouvé une autre vocation puisqu’il va être transféré du côté du pôle Petersen, ce pôle sera agrandi du côté de Félix Eboué qui va créer un nouveau pôle marchand qui ne sera pas loin des 4C et du champ de courses.

Cette liaison est plus fonctionnelle et s’intègre davantage vers la modernité de la ville de Dakar à laquelle nous aspirons tous. Nous voulons une ville moderne qui fonctionne. Malheureusement telle qu’elle est aujourd’hui, cela ne nous permet pas de le faire. Une mesure chirurgicale est extrêmement nécessaire parce qu’elle permet à la ville de mieux fonctionner, de se valoriser. C’est extrêmement salutaire.

Ibrahima BALDE
et Fatou NDIAYE (Stagiaire)

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