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Le Soleil N° 13090 du 13/1/2014

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Le président de la république sur TV5 : « faire de 2014 l’année de la réalisation des projets ambitieux »
Publié le mercredi 15 janvier 2014   |  Le Soleil


Le
© AFP par SEYLLOU
Le président Macky Sall rend hommage aux soldats de la paix sénégalais tués au Mali
Jeudi 19 decembre 2013. DAKAR. Le président Macky Sall a rendu hommage hommage aux soldats de la paix sénégalais tués lors d`une attaque dans la ville malienne de Kidal (Nord-Est du Mali)


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Le président de la République Macky Sall était, hier, l’invité du premier numéro de l’année de l’émission « Et si vous me disiez toute la vérité » de la Télévision Tv5. Face à notre consœur Dénise Epoté, il a répondu à plusieurs questions d’actualité portant sur la sécurité en Afrique, la situation en Rca, ses relations avec les présidents Wade et Diouf, le Plan Sénégal Emergent, etc.


Sécurité en Afrique : « Une situation préoccupante »
Interpellé sur la question de la sécurité en Afrique, le chef de l’Etat a indiqué qu’elle reste « préoccupante puisque le continent est un vaste territoire composé d’Etats en construction avec des fortunes diverses selon les pays, et l’Afrique a été livrée à des forces symétriques qui ont pu développer ça et là des trafics divers (trafic de drogue, trafic d’armes, mais également le terrorisme) », a-t-il indiqué. Par ailleurs, après avoir durement frappé en Asie, en Europe, le terrorisme s’est replié en Afrique où la présence des Etats n’a pas été toujours forte. « C’est ce qui explique le fait que le Sahel a été une zone de faiblesse puisque ce sont des pays très vastes et sans moyens. C’est ce qui explique ce qui est arrivé au Mali, mais également ce qui se passe actuellement en Somalie et dans d’autres espaces africains », a dit le chef de l’Etat, rappelant que « le début de l’opération Serval a été salué, pour la première fois, à l’unanimité par l’ensemble du continent africain ».
Avec le positionnement de drones au Niger depuis quelques jours, Macky Sall a estimé que la zone sahélo-sahélienne est « sous contrôle » même s’il y a encore « des reliques puisqu’il y a les conséquences du conflit libyen ». A l’en croire, « l’effondrement du système politique et de l’Etat libyen a entraîné la pénétration en masse de forces armées en Afrique, à travers le Niger, le Nord du Mali, le Sud algérien. Donc, c’est une zone de haute préoccupation en plus des réseaux dormants qui ont pu s’infiltrer dans les différents pays et contre lesquels nos gouvernements essaient de faire face au quotidien ». Selon Macky Sall, « le terrorisme, aujourd’hui, n’épargne aucun pays au monde ». « N’importe quel pays peut être frappé à tout moment puisque ce sont des nationaux qui sont impliqués, que ce soit des Américains, des Français, des Libanais ou autres, et qui peuvent être enrôlés dans ces phénomènes. Par conséquent, il faut que tout le monde se mobilise, que nous coopérions tant dans la surveillance des frontières que dans les moyens d’intervention rapides. Et justement, le sommet de l’Elysée a beaucoup réfléchi sur les questions de mise en œuvre des forces de réaction rapide pour l’Afrique », a-t-il suggéré.


Centrafique : Une situation regretable
S’agissant de la situation en Centrafrique où le Sénégal a rapatrié ses ressortissants, malgré la présence des forces françaises et africaines, Macky Sall a qualifié de « regrettable » la situation dans ce pays. « Avec l’arrivée de la Séléka, le départ du président François Bozizé, nous avons suivi l’escalade d’un conflit politico-militaire ; et la situation s’est transformée en un conflit religieux ; ce qui est très déplorable. Et à partir du moment où il devient un conflit religieux, cela vire à la guerre civile. Ce qu’il fallait redouter ; malheureusement c’est ce qui est arrivé à la République centrafricaine. Il faudrait appeler le peuple centrafricain et ses dirigeants surtout à la raison, pour que la réconciliation soit engagée, que la stabilité soit assurée afin que le pays s’oriente vers sa mission fondamentale, celle d’assurer le développement du peuple centrafricain », a-t-il indiqué. Il ajoute : « En ce qui nous concerne, nous avions à peu près 600 compatriotes. Nous avions affrété deux avions qui ont dû atterrir d’ailleurs dans des conditions très difficiles, mais nous avons rapatrié sains et saufs nos compatriotes. Ils sont tous rentrés au pays ». Répondant à la question de savoir si le choix du président Michel Djotodia n’était pas une erreur, le chef de l’Etat de préciser : « D’abord, on ne l’a pas choisi. La conférence de Libreville a apprécié une situation et a réagi par rapport à la donne réelle. Il était sur place à Bangui, il avait une milice, il avait des hommes armés, il avait le pouvoir ». Un peu avant sa prise de pouvoir, a-t-il rappelé, « on avait essayé de mettre en place un gouvernement d’union nationale, mais cela n’avait pas fonctionné ».


Investissement : « L’Afrique est un continent ouvert »
Concernant du taux moyen de croissance de l’Afrique (5%) qui fait du continent un continent « courtisé », selon Mme Epoté, eu égard à l’appel au secours lancé par les entreprises françaises qui, ces dernières années, ont perdu d’importantes parts de marché en Afrique, le chef de l’Etat sénégalais se réjouit que la France ait commandité une étude pour voir ce qui se passe réellement sur le continent. « Très souvent, depuis Paris, on a des lectures parfois biaisées. Et la France a compris que les choses sont en train de bouger en Afrique, de bouger pas toujours dans le sens de ses intérêts, malgré sa présence par voie militaire, politique et historique. Mais, la France aussi n’avait pas les outils qui lui permettaient d’être compétitive sur le continent. Et le président François Hollande a bien pris conscience de ce fait, en disant que nos entreprises n’arrivent pas à prospérer puisque nous n’avons pas les mécanismes financiers appropriés et donc il faut que la France intervienne dans ce cadre pour permettre à ces produits qui sont souvent de bonne qualité, mais qui ont la réputation d’être chers, de pouvoir accéder au marché africain », a-t-il noté. Pour lui, le fonds d’accompagnement de 20 milliards d’Euros que le chef de l’Etat français vient de mettre en place « va certainement relancer la présence des entreprises françaises en Afrique puisqu’elles ont l’avantage de connaître l’Afrique, les hommes, les réseaux ». Et Macky Sall de dire : « Je suis convaincu qu’après ce sommet de l’Elysée et la rencontre économique qui l’a précédé à Bercy, nous verrons entre secteurs privés africains et français une relance et une présence beaucoup plus grande de la France dans le domaine économique ».
Il a affirmé que l’Afrique est ouverte. Autrement dit, « l’Afrique traitera aussi avec de nouveaux partenaires comme la Chine, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ». Non sans préciser que « la politique sénégalaise, c’est la conservation des relations traditionnelles privilégiées avec la France, naturellement, mais aussi avec les Etats-Unis, l’Angleterre et les partenaires historiques traditionnels ».


Situation nationale : « Nous avons d’abord voulu nous attaquer à la pauvreté »
Interpellé sur la situation nationale marquée par le retard dans l’exécution des promesses après 21 mois de magistère, selon notre consœur qui cite la campagne du mouvement « Y’en a marre », le président de la République Macky Sall dit comprendre « l’impatience » des Sénégalais, non sans appeler à « relativiser ». « Dire que les choses tardent à venir, c’est vraiment ne pas nous juger selon les réalités de ce que nous faisons au quotidien. Il est vrai que lorsqu’un pouvoir arrive, on attend tout tout de suite; ce n’est pas possible. Il faut dire aux gens ce qui est possible », a-t-il indiqué. Il continue en disant : « En 21 mois, la première urgence, pour moi, c’était d’abord de restaurer l’Etat de droit, de faire en sorte que les citoyens soient égaux devant la loi, de combattre une certaine injustice sociale et veiller à ce que le peu de richesses qui existent dans ce pays soient équitablement réparties. C’est ce que j’ai appelé comme premier point de mon programme à l’époque la lutte contre les inégalités sociales. Quand on parle de pauvreté en Afrique, il faut voir la cartographie de cette pauvreté dans chaque pays. Vous verrez que dans certaines zones, dans certaines villes, dans certaines capitales, certes il y a une pauvreté, mais elle se dessine ; il y a des zones d’extrême pauvreté ».
Il a rappelé qu’il a voulu d’abord s’attaquer à cette extrême pauvreté en mettant en place des dispositifs sociaux très clairs. Il s’agit d’abord d’une politique de bourses pour les familles pauvres qui ont des revenus inférieurs à 200 Euros par an. « J’ai lancé, en même temps, une politique de Couverture de maladie universelle (Cmu) puisqu’au Sénégal, sur 100 personnes, il n’y a que 20 qui ont une couverture maladie, les 80% n’ont aucune possibilité de se faire soigner », a noté Macky Sall. Il a avancé qu’aujourd’hui, au Sénégal, « l’argent facile ne peut pas prospérer », soulignant que les Sénégalais doivent comprendre que « le développement du ce pays se fera par le travail et non pas par des raccourcis ».


« La lutte contre la corruption n’est pas de l’acharnement »
S’agissant de la lutte contre la corruption qui s’est traduite par la relance de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, considérée par certains partisans de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, comme de l’acharnement et Macky Sall de préciser d’emblée que le principe est qu’une fois cette Cour qui a vocation de réprimer l’enrichissement illicite est mise en place, elle s’autosaisit et elle a eu à instruire un certain nombre de dossiers dont celui de M. Wade. « Parallèlement à l’action de la Cour de répression, j’ai engagé d’autres actions. La première est que nous avons la Haute Cour de Justice qui est compétente pour juger des anciens ministres qui ont le privilège de juridiction. Ceux qui n’ont pas bénéficié de ce privilège de juridiction sont pour le moment arrêtés et mis en prison. Donc, il y a plusieurs personnes qui ont été arrêtées et non une seule personne. C’est tout à fait faux », a-t-il martelé.
Ensuite, a-t-il poursuivi, « il n’est pas juste de dire que tout le monde est inquiété parmi les anciens dignitaires du Pds. Je ne le pense pas. Le Pds a eu plus de 100 ministres dans le passé, pendant les 12 années de gestion par ce parti. Je ne crois pas que ce soit un acharnement ». Macky Sall a dit faire « fondamentalement confiance à la justice du Sénégal ». « Je ne le dis pas simplement parce que je suis aujourd’hui président de la République. Moi-même, j’ai été accusé de blanchiment d’argent par le Pds quand j’étais opposant ; et le dossier ce sont les juges qui l’ont traité », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Je lui fais totalement confiance et je la laisse travailler ».


Me Wade : « j’ai toujours de l’affection pour lui, mais il a raté sa sortie »
Répondant à l’interpellation de la journaliste qui présume que l’arrestation de Karim Wade n’a pas amélioré ses relations avec Abdoulaye Wade, le chef de l’Etat a répondu tout de go : « Oui, certainement », affirmant cependant avoir « beaucoup d’affection pour le président Wade » dont il était « le fils spirituel ». « Absolument, j’ai été son fils spirituel et ça je ne peux pas le refuser », a-t-il répondu à la journaliste. « J’ai toujours de l’affection pour lui, pour ce qu’il a fait pour ce pays, pour son combat dans la vie, parce qu’il a eu quand même un parcours exceptionnel », a avancé Macky Sall. Mais pour lui, malheureusement, « ce dernier a raté sa sortie ». Mais, a-t-il ajouté, « cela n’enlève en rien son mérite, son combat de 26 ans d’opposition. Etant président aussi, il a fait ce qu’il a pu. Il a fait sa part de travail. Aujourd’hui, c’est à moi de continuer ce travail et demain mon successeur continuera. Ainsi va la vie », a-t-il ajouté.

Abdou Diouf : « Nous avons d’excellents rapports »
En revanche, avec le président Abdou Diouf, les rapports sont excellents. « Oui, je crois qu’il a beaucoup d’affection pour moi. Ce que j’apprécie hautement et j’ai la même affection pour lui. Avec le président Diouf, le courant est tout de suite passé. Avant même que je ne sois président, nous avions eu ces rapports. Déjà, quand j’étais à l’Assemblée nationale, à chaque fois qu’on se rencontrait, il me prodiguait des conseils. Par rapport à son style, nous nous sommes apprécié naturellement », a-t-il avancé.


Sortie d’Idrissa Seck de la coalition : « On ne peut pas faire l’unanimité »
Concernant la sortie d’Idrissa Seck de la coalition «Benno Bokk Yaakar le chef de l’Etat a dit la déplorer. Mais, a-t-il souligné, « en même temps, je l’accepte puisque c’est ce qui devait se passer ». Pour lui, en politique aussi, « on ne peut pas faire l’unanimité », non sans noter qu’il a « beaucoup de respect » pour Idrissa Seck. Il ne semble pas considérer ses adversaires comme des ennemis. « Ce ne sont pas des ennemis mais des adversaires. En politique, il faut des adversaires de taille. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Le sens d’une belle victoire c’est d’avoir en face des adversaires de taille et je crois qu’il en est un. Il a accompagné ma candidature au second tour comme l’ensemble des candidats. Nous tous, du reste, nous nous étions engagés pour le départ du président Wade à accompagner le candidat qui arriverait en tête. J’ai été ce candidat et il a rejoint le peloton de tous les candidats et ensemble, nous avons été au second tour, mais très vite il est apparu des divergences. On ne peut pas aussi accompagner un pouvoir et le critiquer en même temps. Autant constater que cela ne peut pas continuer et que chacun reprenne sa liberté ; tout cela dans une adversité républicaine et saine », a estimé Macky Sall.


« Juger Hissein Habré au Sénégal, lui permet d’avoir la dignité »
S’agissant du cas Hissein Habré, le chef de l’Etat a noté que le dossier est pendant devant la justice et que le Sénégal a été mandaté par l’Union africaine et le président Abdoulaye Wade s’était engagé à exécuter ce mandat de l’Union africaine. « Ce mandat disait que nous en avons assez de voir nos dirigeants jugés à l’extérieur et il fallait que l’Afrique s’en mêle. Et comme il était en asile au Sénégal et que la législation sénégalaise a été modifiée pour intégrer dans son droit positif les nouvelles dispositions de lutte contre le crime contre l’humanité, crime de guerre, génocide et que ces dispositifs permettaient la rétroactivité. Autrement, ces principes n’étaient pas appliqués. Il y avait la Belgique qui avait demandé l’extradition du président Habré, ce que j’ai refusé catégoriquement. Et je considère que nous n’avons pas à extrader un président africain dans ces conditions ». Pour lui, au Tchad, où il a été jugé et condamné à mort. Il aurait été simplement exécuté. « Le juger au Sénégal, lui permet au moins d’avoir la dignité, d’avoir un procès équitable et je veillerais personnellement à ce que tous ses droits soient respectés dans un procès équitable. Je pense qu’on devait plutôt féliciter le Sénégal », a dit le chef de l’Etat.


Cas Amadou Toumani Touré : Le Sénégal, un pays d’accueil et d’asile
« Je n’ai pas d’appréciation à faire sur la position du gouvernement malien par rapport à l’ancien président. Le Sénégal est un pays d’accueil et d’asile. J’espère simplement que les choses se fassent sans remettre en cause la stabilité au Mali. Ce qui se passe au Mali nous importe. Mais, je crois savoir qu’on aura des solutions qui seront trouvées et qui éviteront au Sénégal et au Mali d’avoir la moindre divergence sur ce dossier », a soutenu Macky Sall.


L’avenir de la Francophonie passera par l’Afrique
Pour ce qui est de la Francophonie, le chef de l’Etat dira «Je me réjouis de cet héritage ». Pour lui, l’avenir de la Francophonie passera certainement par l’Afrique. « Après le président Senghor pour son apport très qualitatif dans le développement de la langue française et de la Francophonie, le président Abdou Diouf a porté très haut le flambeau et permis à l’Organisation d’être quasiment, après l’Onu, l’organisation internationale la plus importante. Pendant 12 ans, il a porté ce flambeau et au moment où il doit la quitter, j’avais souhaité que le Sénégal accueille le Sommet pour lui rendre l’hommage mérité», a ajouté le chef de l’Etat.


Plan Sénégal émergent, une version accélérée de tous les autres programmes
Le président de la République fonde beaucoup d’espoirs sur le Plan Sénégal émergent. « Nous devons faire de 2014 l’année de la réalisation des projets ambitieux. Je viens de lancer le Programme Sénégal Emergent. Il y a mon programme le « Yonou Yokuté », la Stratégie nationale de développement économique et social, dont le Sénégal émergent est la version accélérée. Il y a eu aussi la mise en place de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) qui sera présenté au Club de Paris les 24 et 25 février prochains. Je formule des vœux de santé et de lucidité pour conduire le Sénégal à bon port. Nous avons beaucoup de richesses, des talents et des opportunités pour conduire cette dynamique que je veux animer en bon capitaine ».


Diégane SARR et Amadou DIOP (avec Tv5 Monde)

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