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Sud Quotidien N° 6211 du 10/1/2014

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Campagne de commercialisation arachidière: Les ruraux subodorent le ratage
Publié le vendredi 10 janvier 2014   |  Sud Quotidien


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© Autre presse
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La campagne arachidière au Sénégal


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Face à ce que les acteurs du secteur de l’agriculture appellent ‘’Mbapat’’, c'est-à-dire la création de marchés parallèles de l’arachide avec la vente du kilogramme entre 130 FCfa et 180 FCfa, contrairement au prix officiel fixé par l’Etat à 200 FCfa le Kg, le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (Cncr) dénonce les pratiques des opérateurs et interpelle le chef de l’Etat.

Le Conseil National de Concertation des Ruraux (Cncr) a tenu ce jeudi une conférence de presse pour se prononcer sur le déroulement de la campagne de commercialisation de l’arachide. Dénonçant la manière dont les autorités gèrent cette campagne, les représentants des ruraux interpellent le chef de l’Etat, l’invitant à ouvrir des concertations et discutions sérieuses afin de régler définitivement ce problème. «Les difficultés de la campagne de commercialisation arachidière se répercutent sur les paysans». Ce sont là les propos tenus par El Ndiol Loum, membre du Conseil Economique Social et Environnemental et non moins sociétaire du Cncr. Le Président du Cncr, Samba Guèye, lui, déclare «les producteurs affirment que la plupart des opérateurs achètent les graines d’arachide entre 130 FCfa et 180 FCfa le Kg». Un prix qu’il qualifie de «vil», car étant en deçà des 200 FCfa, le prix officiel décrété par l’Etat sur proposition du Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (Cnia). Ainsi, le Cncr qui qualifie la situation de « Mbapat », décrie avec la dernière énergie les pratiques de ces opérateurs.

Abondant dans le même sens, le Secrétaire Général du Cncr, Baba Ngom estime que «l’organisation de la campagne n’est pas ce qu’elle doit être, les financements ne viennent pas, les acteurs ne sont pas au même point concernant le prix fixé par l’Etat». Aussi il considère que « cela concourt à la perte du producteur qui ne fixe pas le prix de sa production. »
Samba Guèye et compagnie jugent que ce comportement ne participe pas au développement de la filière arachidière et que les paysans en pâtissent.

Le Cncr qui tient à sauver la campagne arachidière, «partie sur un mauvais pied», appelle l’Etat à organiser une concertation quadripartite qui regroupera les huiliers, les producteurs l’Etat autour d’une table ronde. « Il est temps qu’on puisse s’asseoir autour d’une table avec toutes les personnes impliquées dans le secteur rural et notamment dans la commercialisation, la distribution des semences et des engrais, sur les subventions pour mieux cerner ces problèmes. Si l’Etat ne met pas la main le dessus, c’est complètement ratée pour cette année-ci », a lancé le président Cncr, Samba Guèye. Cette rencontre, selon Baba Ngom, permettra de décanter la situation aux fins de permettre aux producteurs de vendre leurs graines. Issa Ndiaye, producteur à Tambacounda et membre du Cncr, confirme qu’ils sont prêts pour les concertations avec les opérateurs et le gouvernement, mais qu’ « il n’est pas question de diminuer le prix officiel fixé par l’Etat sur proposition du Cnia. » Abondant dans le même sens, Baba Ngom estime que la subvention de l’arachide, tel que proposé par les huiliers, pourrait être « une aubaine ». Mais il s’empresse de préciser que pour autant, «tout cela doit se faire autour d’un dialogue».

Pour rappel, le Cncr a pour finalité de contribuer au développement d’une agriculture paysanne qui assure une promotion socio-économique durable des exploitations familiales. Il a participé en 2012 à la réflexion sur le foncier pour une réforme sur la base des propositions paysannes. Aussi l’organisation faîtière se considère t-elle comme « une sentinelle et une avant-gardiste de la cause paysanne ».

Macky réagit

Le Président Macky Sall semble voir entendu la complainte des ruraux. Se prononçant en conseil des ministres sur la campagne arachidière, le président de la République a préconisé la mise en place « en urgence » d’un comité de réflexion et d’action, sous la conduite du Premier ministre, pour corriger les dits manquements.
Auparavant, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rendu compte au Conseil de ses visites à l’intérieur du pays, qui lui ont, entre autres, permis de constater l’état d’évolution de la campagne de commercialisation. A ce sujet, le Ministre a relevé le niveau insuffisant du financement de la campagne.

Le Ministre a regretté les dysfonctionnements notés qui, selon lui, « ne sont pas à l’avantage du producteur », avant de préconiser un changement de méthode et de stratégie dans la mobilisation des fonds et leur allocation à travers les différents points de collecte du pays. A cet effet, les Gouverneurs de régions ont été saisis, selon le ministre, pour une régulation rigoureuse de la situation sur le terrain, afin d’éviter aux producteurs d’être les « victimes des spéculateurs ».

La Suneor : le bilan !

Dans le même sillage, le Cncr et ses membres producteurs interpellent le Gouvernement et lui demandent de faire le bilan de la mise en œuvre des engagements pris par le repreneur de la Suneor. Ils réclament ainsi la clarification des investissements qui ont été réalisés et les bénéfices que la Suneor réalise sur «l’importation de l’huile brute végétale au détriment de la transformation des graines produites par les producteurs sénégalais». Pour cause, le Cncr estime qu’après 8 ans, «la Suneor a largement eu le temps de faire ses preuves». Dans la même veine, il estime que l’huilier, repreneur de la Sonacos, « a montré ses limites».

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