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Sud Quotidien N° 6516 du 23/1/2015

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Enseignement supérieur: Des réformes universitaires endeuillées
Publié le samedi 24 janvier 2015   |  Sud Quotidien


Ucad:
© aDakar.com par MBN
Ucad: Le SAES et les étudiants ont participé à une procession silencieuse à la mémoire de Bassirou Faye
Dakar, le 21 Août 2014- Une semaine après la mort de l`étudiant Bassirou Faye à l`université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Syndicat Autonome de l`Enseignement Supérieur (SAES) a organisé une procession silencieuse à la mémoire du défunt étudiant. Ce Rassemblement a été l`occasion pour étudiants professeurs et syndicalistes de plaider pour une Université sans violence.


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L’année universitaire 2014 marquée par les réformes s’est déroulée sur fond de contestations. Chaque réforme engagée par les autorités fait l’objet de fortes résistances de la part des acteurs, notamment le Syndicat autonome sur l’Enseignement supérieur (Saes). Ce qui a motivé à des sources de tensions partout dans les universités publiques poussant les étudiants à déverser leur bile à la moindre occasion.

La manifestation des étudiants pour fustiger le retard des bourses, le 14 août, a été celle de trop. Elle a conduit à la mort de Bassirou Faye, étudiant de première année à la faculté des Sciences et Techniques (Fst), tué par balle. La résistance des réformes universitaires atteint son paroxysme. Retour sur les péripéties d’une crise sans précédent où toutes les réformes ont connu des désapprobations, même si l’esprit de celles-ci trouve consensus.

Des réformes «en deuil»

La nouvelle tombe. Comme un couperet. Un étudiant a été tué par balle réelle à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). C’est un jeune étudiant de première année inscrit à la faculté des Sciences et Techniques, Bassirou Faye. Son nom fait rapidement le tour du Sénégal et à l’étranger. Il a été atteint par balle lors des affrontements entre les étudiants qui réclamaient le paiement des bourses et la police. La violence venait encore d’atteindre son paroxysme à l’UCAD. Les circonstances de la mort de l’étudiant occupent l’actualité au point de faire oublier aux Sénégalais la fête d’assomption. Macky a eu son Bassirou, Abdoulaye son Balla Gaye en janvier 2001.

Une assertion qui conforte la position de certains observateurs qui soutiennent mordicus que les régimes changent, les pratiques demeurent. Le temple du savoir est comparé à la bande de Gaza où les forces israéliennes armées jusqu’aux dents et les populations civiles armées de pierres s’affrontent mutuellement. Une véritable levée de bouclier ne s’est pas faite attendre où les acteurs de tout bord se sont levés pour dénoncer «l’acte barbare » des policiers.

Les étudiants et le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) exigent le départ immédiat du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de son collègue de l’Intérieur. La tension monte. La délégation gouvernementale envoyée à Diourbel pour présenter les condoléances de l’Etat à la famille du défunt a été même éconduite. Le président de la République fait une sortie pour réaffirmer sa volonté de faire toute la lumière sur la mort de Bassirou. L’enquête est très vite ouverte. Avec suffisamment d’indices, le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye annonce un présumé coupable, Tombong Oualy. La thèse de l’infiltration policière est avancée soulignant que le présumé est un intrus. L’enquête suit toujours son cours et tarde à situer les responsabilités. D’autres suspects sont arrêtés il y a quelques jours. Jugeant inacceptable le retard des bourses, les acteurs du monde universitaire réclament toujours justice.

Les péripéties d’une crise

Pourtant la mort de Bassirou a été le point culminant d’une crise universitaire récurrente émaillée par plusieurs perturbations. Tous les ingrédients étaient réunis pour que l’université publique sénégalaise continue de se mouvoir dans une crise profonde. L’augmentation des droits d’inscription a fini par être le point de blocage d’une année académique apaisée. Sur fond de contestations, les étudiants avaient fini par saccager le Rectorat pour exiger la baisse des frais d’inscription. Pendant ce temps, autre catégorie de la population estudiantine faisait observer à leurs camarades de la faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh) un arrêt total des cours pendant plusieurs semaines. Des perturbations qui ont précipité l’installation des forces de l’ordre au sein du campus social par les autorités rectorales.

Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) est monté au créneau pour exiger le retrait des pandores de l’espace universitaire. « On ne va plus faire cours tant que les gendarmes ne se sont pas retirés de la place et du lieu des étudiants. La police n’a pas sa place ici. Ce n’est pas la présence des policiers au campus qui règle le problème des étudiants », a souligné le Secrétaire général Seydi Ababacar Ndiaye.
L’installation permanente des forces de l’ordre a fini par donner raison aux défenseurs de la liberté académique et des franchises universitaires qui alertaient sur un éventuel drame à l’Ucad.

La loi n°18/2014 sème la discorde

L’adoption du projet de loi n°18/2014 relatif aux universités publiques du Sénégal a créé un tollé chez les acteurs du monde universitaires, notamment le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes). Ce nouveau projet permettra, estime Mary Teuw Niane, d’harmoniser l’organisation, le fonctionnement des universités et de promouvoir un partenariat entre l’université et l’entreprise. En d’autres termes : combler l’absence d’un cadre législatif et réglementaire unifié ayant entraîné des disparités et des incohérences dans la gouvernance institutionnelle et académique du système universitaire. Un argument réfuté par les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye, Secrétaire général du Saes, soulignent ces réformes butent sur des résistances de type politicien ou partisan. Le Saes soutient mordicus que la nomination du Recteur par le président de la République sur proposition du ministre enlève à l’université toute son autonomie.

La loi stipule que l’administration de l’université comprend trois organes, notamment un conseil d’administration choisi par le ministre, un conseil académique et le recteur qui devient un organe. Ce dernier de nationalité sénégalaise n’est plus élu, mais choisi par le ministre pour un mandat de 4 ans, renouvelable 1 fois. Pour dire que l’avis des instances délibérantes de l’université ne compte plus.

Chaque réforme a ses résistances

L’application des réformes universitaires, notamment les mesures directives de la Concertation nationale sur l’avenir de l’Enseignement supérieur, l’adoption de la loi n°18/2014 montrent jusqu’ici la totale désapprobation des acteurs universitaires, notamment le Saes. Si l’esprit des réformes trouve un consensus pour relancer notre l’Education supérieure, il n’en demeure pas moins que les acteurs universitaires sont toujours à couteaux tirés. Chacun ne manque pas l’occasion de descendre l’autre pour une quelconque initiative où les « cafards » sont vites démontés. C’est le cas du Plan de développement de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au Sénégal (Pdesr) étalé sur la période 2013-2017 qui parle de la mauvaise situation financière des universités publiques tant criée par les enseignants.

Toujours est-il que les réformes continuent leur petit chemin poussant aux enseignants à demander le respect des charges statutaires conformément aux articles 2, 3 et 4, et suivants de la loi 81-59. Lesquelles charges en vertu de la loi 81-59 et du décret 89-909 amènent les professeurs de rang A et les maîtres assistants à faire respectivement 5 heures et 7 heures de cours par semaine. Ceci pour amener les autorités étatiques jusqu’à ce que les vraies questions de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soient prises en charge de façon efficace. Il s’agit entre autres de la massification, l’insuffisance notoire d’infrastructures et de personnels, le déficit budgétaire chronique, l’absence d’un calendrier universitaire.

« Les infrastructures disponibles (amphithéâtre, salles de cours des travaux dirigés et pratiques) sont au nombre de 217 pour une capacité d’accueil de 23 423 alors que l’Université compte présentement 80 500 étudiants », s’insurge le Saes.

«Ardo» limogé, le décret convoqué

Le limogeage du doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmarcie, d’Odontologie et de Stomatologie (Fmpos), Abdarahmane Dia a bouclé la boucle sur l’actualité relative à l’Enseignement supérieur.

Le Saes est monté au créneau pour parler de décision cavalière des autorités en fustigeant que le Président n’a aucunement les prérogatives de démettre un doyen. Il souligne que seule l’Assemblée de la faculté est habilitée à le faire. En revanche, le responsable des affaires juridiques et académiques de la direction générale de l’Enseignement supérieur (Dges) convoque le le decret 11-35 du 13 février 1970 portant statut de l’université. Il souligne à cet effet que ce décret au chapitre 2 dans son article 24 stipule que “ le Doyen élu est placé à la tête de chaque faculté et est nommé par décret sur rapport du ministre de l’Enseignement supérieur. Il est choisi par les professeurs, les maitres de conférence sur proposition de l’assemblée de faculté après avis de l’assemblée de l’université”. Il poursuit en précisant : “le Doyen peut être suspendu ou relevé de ses fonctions par decret. Les Doyens relevés de leur fonction ne peuvent se présenter à nouveau qu’à l’expiration d’un delai de 3ans”.

En dépit des précisions de la DGES, le Saes avec toutes ses sections demande à leur tutelle de rendre public le rapport motivant la signature du décret.

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