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Enquête Plus N° 1078 du 21/1/2015

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La défense suspend sa participation: Le procès continue
Publié le jeudi 22 janvier 2015   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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La confusion née des événements de mercredi dernier continue d’influer sur le déroulement des audiences dans le procès Karim Wade. Hier, le collectif des avocats de la défense a décidé d’abandonner momentanément la cause, en attendant que s’accomplissent ‘‘les conditions d’un procès équitable’’, retardant de près de trois heures l’ouverture des débats. La cour déroule son programme



Le procès de Karim Wade est dans un tournant critique. Après ‘’l’agression’’ de Karim, l’expulsion de Me Sall, la médiation infructueuse du bâtonnier des avocats, ceux de la défense sont entrés dans la danse hier. Ils ont pris la décision de suspendre leur participation aux débats. Au cours d’une conférence de presse organisée à 13 heures passées, Me Seydou Bamba Diagne a dénoncé ‘‘un complot politico-judiciaire uniquement pour empêcher la candidature ou faire l’impasse sur les droits civiques et politiques de Karim Wade’’.

Selon la robe noire, il n’a jamais été question de lui garantir un procès juste et équitable. Son confrère Me Yérim Thiam de la partie civile est d’un tout autre avis : ‘‘Pour les avocats, rien n’a changé entre avant-hier et hier. La question de l’expulsion de maître Sall a été réglée. Quand les autres avocats disent que la justice n’est pas équitable, c’est une affirmation. Ils ne l’ont pas prouvée.’’ Telle a été sa réponse. Mais toute cette agitation n’a pas semblé atteindre la Cour. Car l’audience d’hier a bien eu lieu, après avoir été suspendue la veille.

Népotisme dans les airs

Les différentes équipes ministérielles qui se sont succédé à la tête des Transports aériens ont-elles abusé de leur influence pour faire valider des marchés ? C’est ce qui ressort de la déposition d’Aminata Diop Sall, directrice de l’aviation, de juillet 2001 à novembre 2003. Alors qu’elle avait déclaré ‘‘infructueux’’ le marché pour le transport des passagers, après examen de la commission qu’elle dirigeait, elle dût céder sous le magistère de…

Macky Sall. ‘‘Le marché a été attribué à Abs. J’ai dû l’approuver, car on m’a donné l’instruction de le faire. A l’époque, on m’a dit que les bus étaient entreposés au port. Donc, ils se sont plaints auprès du ministre qui a demandé qu’on diligente l’affaire. C’était Macky Sall qui assurait l’intérim de Youssouf Sakho’’, a déclaré la dame. Ce dernier avait été limogé à la suite du naufrage du ‘Le Joola’.

La libéralisation de l’assistance en escale illustre également ce chapitre de l’ascendance ministérielle. Les sociétés devaient déposer une demande, se conformer à un cahier de charges établi, avec la signature du ministre pour obtenir un agrément. Alors que Shs, Ahs, et Air Fret Sénégal avaient soumissionné, le marché a été accordé dans des conditions irrégulières. ‘‘Nous avons reçu un courrier de Ahs, mais sur la lettre, il n’y avait pas d’adresse, juste une boîte postale. A un moment, le ministre Mamadou Seck était agacé par le fait qu’on n’avait pas donné suite à cette demande. C’est après cela qu’on a donné l’agrément. Quand on est nommé par décret, on fait ce que veut la tutelle, sinon on démissionne’’, a-t-elle déclaré au grand étonnement de l’assesseur Magatte Diop.

La société Shs, regroupant les anciens d’Air Afrique, a-t-elle été écartée au profit de Ahs ? La directrice avoue que la proposition de constitution de Shs en GIE, faite par le ministre Mamadou Seck, était assimilable à une tentative d’isolement. ‘‘Aucune société sérieuse n’aurait accepté de traiter avec un GIE’’, a-t-elle soutenu. Confrontée à Alioune Samba Diassé, elle a nié l’avoir rencontré, malgré les précisions insistantes de ce dernier. ‘‘Je suis passé dans votre bureau personnellement pour vous apporter les statuts d’Abs, à votre demande.’’ ‘’Je suis sûre que vous faites erreur. Je n’ai jamais vu un dirigeant d’Abs’’, a-t-elle rétorqué.

Les révélations de Pape Djéri Sène (ADS)

Les modalités de la gestion de l’aéroport international Blaise Diagne AIBD, et Daport, filiale de Fraport, créée en 2009, demeurent floues. ‘‘Une convention a été signée entre Daport et AIBD dont nous n’avions pas les tenants et les aboutissants’’, a témoigné Pape Djéri Sène, également appelé à la barre. L’actuel directeur du contrôle interne de gestion des aéroports du Sénégal (ADS) trouve que la rémunération mensuelle de 125 mille euros était cher payée. La société qui devait également assister ADS dans la gestion du service aéroportuaire a eu un apport insignifiant. ‘‘On ne voyait pas de prestations réelles fournies aux ADS, à part une visite (voyage d’accompagnement) à Fraport, pour une trentaine d’agents dont les coûts étaient supportés par Ads’’, a-t-il déclaré.

Des agissements qu’il a refusé de cautionner et qui lui ont valu des ‘harcèlements’ de sa hiérarchie. ‘‘Mbaye Ndiaye m’a dit que si je ne me démettais pas, c’est lui qui allait être démis’’, a-t-il déclaré. Relevé de ses fonctions par ce dernier en 2009, sur demande du ministre d’État Karim Wade, ses questions sur Daport n’auraient pas été bien perçues par la hiérarchie. Au moment de l’implantation de Daport, des demandes verbales, non officielles, ont émané de la hiérarchie.

M. Sène a exigé des ordres écrits. ‘‘Les lettres pour demander confirmation des ordres du ministre d’État n’étaient pas appréciées. On m’a envoyé un huissier pour des documents, j’ai fait arrêter la procédure’’, a-t-il ajouté. Ce qui lui a valu d’être affecté à Tambacounda, sous prétexte qu’il était derrière les syndicalistes en grève. Le témoin qui a plutôt chargé l’accusation n’a pourtant pas formellement dit si Karim Wade était particulièrement intervenu dans la constitution des sociétés Shs, Ahs et Daport.

Affinités électives

‘‘Il est impératif d’avoir des affinités avec les hommes politiques, pour avoir des mandats qui ne nécessitent pas d’appel d’offres ou consultations restreintes d’entreprises.’’ Même si Taslimi Gassama, ex-directeur adjoint de Bmce, a levé un coin du voile sur la nature des relations entre Abdoulaye Wade et Othman Bengelloun, il a tenu à préciser que ‘‘dans le cadre du marché financier, il n’y a pas de contraintes d’appel d’offres’’.

En 2004, Bmce était mandatée par l’État pour une étude de faisabilité sur le financement du nouvel aéroport. Cette banque, devenue Black Pearl finance (Bpf) par la suite, a été au centre du témoignage du cadre financier. Cette filiale sénégalaise du deuxième groupe bancaire marocain a été sollicitée par l’État sénégalais. Elle a globalement signé 5 à 7 mandats, selon le témoin, dont le Fonds de secours à l’énergie (FSE), AIBD, la Senelec, la privatisation du Méridien, ANACS, etc., avec des tarifs revus à la baisse de 3 à 2 %.

La boîte a reçu, à titre d’exemple, 0,75 % sur 34 milliards du FSE, soit quelque 200 millions. ‘‘Un mandat a-t-il échappé au ministère de Karim ?’’, a demandé Me Moustapha Mbaye. ‘‘Oui ! La privatisation du méridien’’. Sous la pression tenace de l’avocat de la partie civile, M. Gassama a confirmé que l’ancien ministre n’était directement pas concerné par certains mandats, mais qu’aucun n’avait échappé à son département, à partir de 2009. Toutefois, quand la procédure des ‘biens mal acquis’ s’est enclenchée, la hiérarchie de Bmce, Bensaid et Hicham al Amarani ont confirmé au témoin que Wade-fils n’était pas actionnaire de la banque.

Le coïnculpé de Karim, Mamadou Pouye, a tenté de rétablir l’équilibre tant bien que mal. ‘‘De 2004 à aujourd’hui, Karim Wade s’est présenté comme le représentant de l’État. Il n’est pas intervenu dans la gestion de Bpf, ainsi que les Bourgi et Mamadou Pouye’’, a-t-il réussi à soutirer à l’expert financier, lors de leur confrontation. ‘‘L’Etat n’a déboursé aucun franc pour notre rémunération. Bmce et les autres consultants ne sont pas payés par les deniers publics, mais par les RDIA. Et c’est en phase avec ce qui se fait sur le marché’’, a poursuivi le témoin. Quant à la constitution de la société An Média, le témoin a réfuté toute implication.

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