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Procès Karim Wade : Ça tourne au pugilat judiciaire
Publié le vendredi 16 janvier 2015   |  Autre presse


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Voilà maintenant des mois sinon des années que les autorités sénégalaises traînent le boulet qu’est devenue à la longue l’affaire Karim Wade. Détenu depuis le 17 avril 2013 à la prison dakaroise de Rebeuss pour «acquisition illégale de 178 millions d’euros», le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade comparait depuis le 31 juillet 2014 devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).



Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le dossier, malgré les sommes faramineuses annoncées et le bruit fait autour, ne semble pas avoir avancé depuis son ouverture. Entre renvois pour diverses raisons, incidents de toutes sortes et interruptions d’audience, le procès patauge sans qu’on puisse encore apercevoir le bout du tunnel. Tout bouge, mais rien n’avance.

A la dernière reprise des débats, on avait pourtant pensé qu’après le retour du présumé complice Bibo Bourgui entre-temps évacué en France pour des soins et témoin clé dans l’affaire, la CREI mettrait le turbo, mais voilà que les choses continuent de patiner.

Dernier coup d’arrêt en date, l’enchaînement désastreux qui, ce mercredi, a mis le feu aux poudres entre la Cour et la défense, transformant les débats en véritable pugilat judiciaire. Interrompu par le président alors qu’il interrogeait un témoin, un des avocats de la défense se fait apostropher par le magistrat : «Dans tous les cas, on connaît les bons avocats et les mauvais». Un uppercut auquel l’avocat riposta par un direct du droit : «Et nous, on reconnaît un bon juge d’un mauvais ». Envoyé dans les cordes sans autre forme de procès, le président du tribunal n’a trouvé mieux à faire que d’exiger le renvoi de son vis-à-vis du ring. Par solidarité, les autres avocats de la défense ont vidé la salle.

Ils expliqueront plus tard que dans de telles conditions, ils ne peuvent assurer la défense de leur client. À la reprise de l’audience, Karim Wade, qui dès lors refusait de rejoindre le box des accusés, s’est fait menotter manu militari et a été sommé de se trouver un nouvel avocat dans les plus brefs délais.

On n’est pas loin de penser que tous ces incidents sont symptomatiques de l’agacement d’une Cour qui peine à confondre un accusé. Au milieu du gué, dans l’impossibilité de faire machine arrière et incapable pour autant de progresser de manière décisive dans ce dossier aux 40 000 pages. Un long fleuve tortueux et tumultueux dont les nombreuses pérégrinations auraient servi la cause du prévenu s’il n’avait pas eu à supporter depuis bientôt deux ans les affres de l’incarcération à Rebeuss. Et plus le procès s’enlise, plus le doute s’installe dans l’opinion publique quant à ses motivations réelles. Puisque jusque-là, ses accusateurs n’ont pu faire la preuve incontestable de l’enrichissement illicite de l’ex-ministre des Transports. Pire, entre-temps les montants astronomiques jetés en pâture à l’opinion publique au début de l’affaire ont fondu comme neige au soleil.

Le prévenu a donc beau jeu de crier au procès politique et à l’inversion de la charge de la preuve, puisque devant la CREI, au lieu que l’accusation prouve que l’accusé est bien le propriétaire des biens qu’on lui impute, c’est à lui que l’on demande de démontrer le contraire.

Ainsi que nous l’avons souvent dit, il faut croire que dans cette affaire, et en dernier ressort, Macky Sall est devenu à son corps défendant l’otage de son illustre prisonnier.

Marie Ouédraogo
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