Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Art et Culture
Article



 Titrologie



Sud Quotidien N° 6504 du 9/1/2015

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Art et Culture

Le statut de l’artiste: Une promesse éternelle
Publié le samedi 10 janvier 2015   |  Sud Quotidien


La
© aDakar.com par DF
La Chine célèbre la proclamation de la République Populaire
L`Ambassade de la République Populaire de Chine au Sénégal a célébré l`accession à l`indépendance de la Chine, le 1er Octobre 1949. Photo: Mbagnick Ndiaye, ministre de la culture


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

L’année 2014, pour ce qui est de la Culture, est d’abord celle où se succèdent deux ministres à la tête de ce département. Au cœur de ce remaniement, la question des droits d’auteur ainsi que celle de la Nouvelle société de gestion collective appelée à remplacer le Bureau sénégalais du droit d’Auteur (BSDA). Se pose encore l’éternel problème du statut de l’artiste, que l’on peine à résoudre et que chaque nouveau ministre promet pourtant de prendre en charge. Pour les artistes, cela signifie de pouvoir vivre décemment, la couverture maladie universelle, la retraite etc. La rétro culture 2014 revient aussi sur quelques polémiques, quelques succès artistiques aussi…Le Sommet de la Francophonie fera l’objet d’une page spéciale dans nos prochaines éditions.

C’est à la moitié de l’année 2014 dont nous sortons à peine que l’actuel ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye s’est installé à la tête de ce département, succédant ainsi à son prédécesseur Abdou Aziz Mbaye, en service depuis 2012. Abdoul Aziz Mbaye était le ministre de la Culture et du Patrimoine, Mbagnick Ndiaye sera celui de la Culture et de la Communication. Aux yeux de certains acteurs culturels, c’est une hérésie que de vouloir regrouper ces deux secteurs-là au sein d’une même entité. De cette passation de service entre les deux hommes toujours, il faudra évidemment retenir la déclaration très polémique de Mbagnick Ndiaye dès sa nomination, lui qui affirmait à l’époque ne devoir son statut de ministre qu’à la bienveillance de la Première Dame, Marième Faye Sall.

Mais revenons tout de même aux raisons du limogeage d’Abdoul Aziz Mbaye, qui rendra le tablier moins de deux ans après sa prise de fonction. De manière générale, on lui reproche à l’époque de n’avoir de la politique culturelle de l’Etat du Sénégal qu’une vision étriquée. Bien loin de l’ « ambitieux » projet du Président de la République Macky Sall. Par exemple, pour ce qui est de l’application de la Loi sur les droits d’auteur et sur les droits voisins, votée depuis le 25 janvier 2008, et attendue par les artistes, créateurs et producteurs, on critiquera surtout la lenteur du processus. Un texte qui dans ses grandes lignes prévoit la mise en place d’une Nouvelle société de gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins. Pour simplifier, disons que dans le domaine de la propriété intellectuelle, les droits d’auteur profiteront par exemple à celui ou celle qui crée une œuvre musicale, tandis que les droits voisins iront plutôt à l’interprète d’une chanson qu’il ou elle n’aura pas créée.

Nouvelle société de gestion collective

La Nouvelle Société de gestion collective existe désormais, depuis l’assemblée constitutive du 17 décembre 2013, donc sous la direction de Mbagnick Ndiaye. Sa mission est de prendre en compte et de défendre les intérêts de ses membres-elle va en justice lorsque cela s’impose-elle est aussi soumise à une certaine transparence quant à la répartition des ressources financières allouées aux artistes. A son programme s’ajoute encore la Convention sur la protection sociale des artistes et professionnels signée en 2010. Il faut aussi savoir que cette structure ne dépend pas du ministère de la Culture et de la Communication comme le Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA) qu’elle est appelée à remplacer. C’est une « société civile ». Il faut également noter que la nouvelle société se formalise : le juriste Bouna Manel Fall en est le Directeur général et la réalisatrice Angèle Diabang est la présidente du Conseil d’administration (PCA) ; nommés tous deux au cours de l’année 2014.

Piraterie et statut de l’artiste

La question de la propriété intellectuelle, et avec elle celle du droit d’auteur, est d’autant plus cruciale que, depuis bien longtemps déjà, elle ne concerne plus seulement les supports traditionnels ou classiques, quand il suffit seulement d’un clic pour s’approprier à moindre coût ou en toute gratuité, l’œuvre d’un autre. Le sempiternel problème de la piraterie a d’ailleurs été au menu des discussions lors du vote du budget du ministère de la Culture et de la Communication. Pour les artistes dépossédés du fruit de leur labeur, c’est évidemment un manque à gagner.

L’épineux problème de leur statut, parlons-en justement, n’est finalement qu’une vieille rengaine que l’on chante à toutes les saisons. Chaque nouveau ministre vient avec les paroles d’un texte périmé auquel on ne croit plus vraiment. Sans remonter trop loin dans le temps, on en parlait déjà en 2007, avec l’ancien ministre Mame Birame Diouf. Idem avec Abdoul Aziz Mbaye en 2012…L’histoire continue avec Mbagnick Ndiaye qui déclarait à ce sujet que « la discussion entamée par (son) département allait se poursuivre », on attend de voir…Mais dur dur de se montrer optimiste quand on se souvient de la complainte des artistes après le Sommet de la Francophonie de novembre 2014. Eux qui s’indignaient de n’avoir pas été payés avec la même célérité que lorsqu’on a voulu réquisitionner leurs œuvres, prévues pour la décoration du Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD). Un point positif tout de même, l’application, par l’Etat du Sénégal, de la loi dite du 1%, avec 1% de la construction des édifices publics attribué aux artistes pour des travaux d’embellissement.

La question du statut des artistes se pose encore en termes de prise en charge médicale pour eux et leur famille, disait le comédien Pape Faye. Lorsqu’ils ne meurent pas tout simplement « des suites d’une longue maladie ». En 2012, l’excellent Thierno Ndiaye Doss du « Guelwaar » de Sembène Ousmane appelait à l’aide : il avait besoin pour se soigner de plus de 2 millions, et aurait reçu du ministère de la Culture et du BSDA, près de la moitié de cette somme. L’Etat a le devoir d’organiser le secteur des arts et de la culture, en créant les conditions qu’il faut pour que les artistes n’aient plus à se retrouver dans des situations inconfortables et autres cas d’ « extrême urgence » où il n’y a souvent plus rien à faire. La même responsabilité incombe aux artistes eux-mêmes. Lors de la Journée mondiale du Théâtre, au mois d’avril 2014 par exemple, l’Association des artistes et comédiens du Théâtre sénégalais (ARCOTS) montrait l’exemple en organisant une soirée de gala pour venir en aide à leurs collègues alités ou frappés d’incapacité.

Entre succès et polémiques

L’année 2014 en culture, c’est aussi celle de la Biennale de Dakar des mois de mai et juin 2014. De nombreuses expositions qu’il s’agisse d’art abstrait, de sculpture ou d’installations de cinéastes. Sans compter toute une série de tables-rondes et autres conférences sur des sujets aussi variés que la critique d’art ou la notion de « collectionneur ». Mais au mois de mai 2014, donc en pleine Biennale, la presse relayait l’information selon laquelle le Secrétaire général Babacar Mbaye Diop avait démissionné, après 21 mois de « bons et loyaux services ».

Le principal concerné expliquera plus tard qu’il était finalement revenu sur sa décision, mais il n’y restera pas jusqu’en 2016, comme c’était prévu au départ. Car en novembre 2014, il renoncera à poursuivre l’aventure : entre autres parce qu’il n’a « jamais été payé ».

En littérature, retenons la réédition du roman « La Plaie » de Malick Fall. Un texte sur la marginalité qui date de 1967, et « ressuscité » par les Editions « Jimsaan » cofondées par un trio d’écrivains (Nafissatou Dia Diouf, Boubacar Boris Diop et Felwine Sarr) qui est aussi propriétaire de la Librairie Athéna. Parmi les sorties littéraires de l’année 2014, il y a « Abdou DIOUF. Mémoires » (Editions du Seuil). L’ouvrage qui porte la signature de celui qui est à la fois l’ancien Président de la République du Sénégal, et l’ancien Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et qui paraît peu avant le Sommet de Dakar, suscitera de vives réactions. Au mois de décembre dernier, Léopold Sédar Senghor était lui aussi l’auteur d’un ouvrage évidemment posthume intitulé « Education et Culture », et qui reprend toute une série de discours officiels que prononça en son temps le premier Président de la République du Sénégal.

L’année 2014 a aussi valu au Sénégal quelques succès artistiques. Celui de la jeune chanteuse Maréma, Prix Découvertes Rfi pour son titre « Femme d’affaires ». Au menu des réjouissances toujours, il y a entre autres le succès de la réalisatrice sénégalaise Dyana Gaye, prix du jury aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC) pour son film « Des Etoiles ». Et la reconnaissance pour deux des acteurs de son film aux Trophées francophones du Cinéma : Marième Demba Ly et Souleymane Ndiaye, respectivement meilleure actrice et meilleur second rôle.
Quelques notes tristes cependant, car en 2014, les comédiens Macodou Mbengue et Malick Ndiaye Fara Thial Thial « quittaient la scène » pour toujours. Le premier suite à un malaise, le second était resté alité assez longtemps. Plus récemment disparaissait le chanteur et homme politique Demba Dia, que son titre « Rock Mbalakh » avait révélé dans les années 1990.

 Commentaires