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Sud Quotidien N° 6502 du 7/1/2015

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Crei- Création de sociétés Off shore par Bibo Bourgi: Petro Tim "envahit" la barre
Publié le jeudi 8 janvier 2015   |  Sud Quotidien


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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Le dossier Petro Tim a fait une incursion au procès de Karim Wade et co-prévenus hier, mardi 06 janvier 2015. Pour cause, dans la plaidoirie en faveur des sociétés off shore créées par Bibo Bourgi et co-actionnaires, la défense a convoqué à la... barre cette affaire où le frère du Président, en l’occurence Aliou Sall, est directement cité. Karim Wade lui-même s’est engouffré dans la brèche suscitée par cette cristalisation autour de la création des sociétés off shore pour déclarer: “ Si un Monsieur nommé Bour Fatick donne deux décrets d’attribution à Bour Guédiawaye dans le domaine pétrolier...”. Avant d’être coupé net, dans son propos, par le président de la Cour. L’affaire Petro-Tim qui a fait des vagues à l’audience d’hier, a été évoquée à l’occasion de l’interrogatoire du témoin Fatou Mballo, notaire ayant participé à la constitution des dites sociétés.

Dans le cadre des poursuites contre Karim Wade et co-prévenus relativement à la création de sociétés off shore, la défense semble avoir désormais trouvé une “stratégie”. Pour cause, hier, mardi 06 janvier, les avocats de la défense ont convoqué le Premier ministre Mahammad Dionne et notamment la phrase prononcée lors de sa conférence de presse de réplique contre le Pds et ses alliés du Fdpr et dans laquelle il disait que: « Petro Tim limited est une société off shore créée aux Iles vierges britanniques... ». Une manière pour la défense de Karim Wade de dire que : “ce n’est donc pas la première fois qu’on crée des sociétés off shore”.

L’ex-ministre d’Etat, aujourd’hui en procès, s’est engouffré dans la brêche pour essayer de remettre au goût de l’audience cette affaire Petro Tim. Invité à venir poser des questions au témoin Mballo Thiam qui comparaissait pour le compte de la constitution des sociétés de Bibo Bourgi et co-actionnaires, Karim Wade s’est en effet saisi de l’opportunité pour crever davantage l’abcès. De façon imagée, le plus célèbre détenu de Rebeuss a déclaré: “ Si un Monsieur nommé Bour Fatick donne deux décrets d’attribution à Bour Guédiawaye dans le domaine pétrolier...”. Seulement, avant même de terminer sa phrase, la colère du Président de la Crei Henri Grégoire Diop s’est abattue sur lui. “ Arrêtez de poser des questions qui n’ont rien à voir avec les faits. Si vous voulez, attendez d’avoir la personne en face de vous. C’est indécent de poser une question à une personne absente”

Malheureusement, malgré le recradrage du magistrat, le coup était déjà passé et le message presque transmis. Force n’était pas de besoin our savoir à quelles personnes l’allusion de karim Wade s’adressait. L’ancien ministre d’Etat libéral est alors reparti tranquillement à sa place , le sourire sur les lèvres, avec le sentiment d’avoir réussi sa sortie.

La notaire Fatou Mballo, sur le gril de la défense

L’audience pouvait continuer. Dans son témoignage sur les 24 appartements de la société Eden Rock attribués à Karim Wade, la notaire Fatou Mballo appelée à la barre a présenté sa part de vérité sur les véritables propriétaires des dits logements. Selon elle, les propriétaires en question sont les personnes dont les noms sont inscrits au livre foncier, en l’occurrence les acquéreurs.

Seulement, la notaire finira par s’attirer la foudre de la défense pour avoir précisé que le recours à la société off shore est une évasion fiscale. Car, a-t-elle souligné, “la fiscalité a fini de gréver tous les produits, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, certains font recours à des sociétés off shore”. Malgré les multiples tentatives de la défense de lui faire repréciser “ses déclarations”, la notaire Fatou Mballo s’est emmurée dans des problématiques “ je ne sais pas”, “le débat est intéressant, je ne maitrise pas ces questions”. Face à une telle attitude, Me Demba Ciré Bathily s’est alors empressé de lui rappeler que “les sociétes off shore se justifient par la fait que certains pays ont créé un cadre incitatif pour attirer l’investissement”. A force d’arguments et de patience, Me Seydou Diagne réussira enfin à lui faire dire que “la société Harstand, promotrice de Eden Rock, qui est une société de droit sénégalais, n’a pas vocation à se lancer dans l’évasion fiscale”.

RÉGULARISATION DU TERRAIN DE LA SOCIÉTÉ HARSTAND : « Si Bibo a eu un bail sans immatriculation, c’est une irrégularité »

Après l’opération d’échange entre Abdou Mody Ndiaye et l’Etat du sénégal, le terrain a été cédé à Bibo Bourgi qui a mis en place une société Harstand Sa. La partie civile a reproché hier, mardi, au co-prévenu d’avoir eu un bail sur un terrain du domaine maritime qui n’a pas été préalablement immatriculé. Mais la défense a dégagé en touche. Pour El Hadj Amadou Sall, “ au début, Bibo avait une autorisation d’occuper à titre précaire et révocable sur le terrain, même s’il a été irrégulier en construisant des habitations dures, il s’est régularisé à travers l’immatriculation intervenue postérieurement”. De ce fait, poursuit Me Sall, “la société Harstand, à travers la régularisation, est dans son droit”. Se prononçant sur la question, le Directeur des domaines , Ibrahima Wade, a estimé sans fioritures que “si le bail a été fait sans immatriculation, c’est une irrégularité”. Et de poursuivre: “D’ailleurs, je ne sais pas où se trouve l’erreur mais il faut situer la responsabilité”.
A noter par ailleurs qu’à la suite de l’interrogatoire de certaines autorités au plus haut sommet de la gestion foncière et domaniale de 2000 à 2012, des éléments de divergence ont été décelés entre les divers témoignages.Pour cette raison, la Cour entend procéder, aujourd’hui, à la confrontation entre Tahibou Ndiaye (ex-Directeur du Cadastre), Aly Sine (directeur des Domaines), Ibrahima Wade (directeur des Domaines), Assane Dianko (directeur des Impôts et domaines).
ATTRIBUTION DU TERRAIN POUR VILLAS AU PROFIT DE KARIM ET CIE : Ibrahima Wade « mouille » Abdoulaye Diop

Dans le cadre de l’acquisition du terrain à Dahlia Sa, l’ancien ministre Abdoulaye Diop a pesé de tout son poids en donnant des instructions. C’est ce qu’a affirmé hier; mardi, Ibrahima Wade, lors de son témoignage à la barre de la Cour.

La société Dahlia Sa, attributaire d’un terrain sur la corniche ouest devant réaliser des villas au bénéfice de Karim Wade, Bara Tall et Bibo Bourgi, a encore refait surface à la barre de la Crei. Même si la société n’a pas pu voir le jour en raison des difficultés que Bara Tall a rencontrées contre l’Etat du Sénégal, les conditions d’attribution du terrain s’élucident au fur et à mesure que les témoins défilent à la barre. C’est le cas avec Ibrahima Wade, inspecteur des impôts et domaines, par ailleurs directeur des domaines à l’époque des faits qui se confie. “Dahlia SA est l’exemple type d’un dossier traité sur instruction de l’autorité. C’est Abdoulaye Diop, ancien ministre des Finances qui m’a appelé pour me dire que Souleymane Sy viendra pour la signature d’un contrat de bail. Il m’a dit que c’est un dossier qui est passé en commission avant que tu ne sois directeur des domaines”, a déclaré Ibrahima Wade. Quid de l’intervention du président de la République, Me Abdoulaye Wade! Selon Ibrahima Wade, “il arrivait que le président de la République m’appelât pour me donner des orientations claires, mais pour moi l’idée était d’accélérer”

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