Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Sud Quotidien N° 6501 du 6/1/2015

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Bilan 2014- Droits humains, meurtre de malades mentaux: La vulnérabilité du Sénégal mise à nue
Publié le mercredi 7 janvier 2015   |  Sud Quotidien


Me
© Autre presse par DR
Me Sidiki Kaba


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

L’année 2014 s’en va laissant derrière elle des empreintes indélébiles sur le plan judiciaire, notamment en matière de respect ou d’atteinte aux droits humains. Dans ce domaine, les meurtres répétés de malades mentaux à Tambacounda auront plongé toute une région dans l’émoi, la consternation et la peur. Toutefois, l’année a été heureuse avec l’adoption de la nouvelle réforme judiciaire pour rapprocher la justice des justiciable en octobre dernier

En 2014, c’est Tambacounda qui s’est le plus illustré, en occupant les devants de l’actualité dès le premier trimestre de 2014. Cette ville du Sénégal oriental a été le théâtre d’une série de meurtres perpétrés des malades mentaux errants, pour des raisons jusqu’ici mystérieuses. Au total, au moins neufs (09) malades mentaux errants ont été atrocement abattus ou égorgé selon l’ASSAMM, (sept selon des autorités) et amputé d’un organe. La plainte contre X, déposée par le président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM), Ansoumana Dione, auprès des autorités judiciaires locales, n’y fera rien le mystère persiste encore sur ces atteinte grave à la vie de ces couche de personnes vulnérables.

Pourtant l’Etat, face à l’ampleur du phénomène, a envoyé sur place des unités spéciales de la police (Division des investigations criminelles-DIC-) pour circonscrire le mal. Le résultat ne va pas tardé. Au bout de quelques jours d’enquête, des médias font part, dans leurs éditions du vendredi 14 mars 2014 de l’arrestation d’un certain Alassane Diallo dit Sadio à Salikéné par la DIC. Ce dernier est présenté comme «un maniaque sanguinaire» qui avait pour habitude de tuer des chiens et des chats avant de les... manger crus.

La Dic arrête un suspect, et après...

Et depuis lors, plus aucun cas de meurtre n’a été relevé, même si le mystère persiste toujours en ce qui concerne les motivations et les mobiles de ces crimes ciblés. Mais auparavant, quand la situation a commencé à dégénérer, semant la peur au sein des populations locales toutes catégories sociales confondues, les voix ont été unanimes pour condamner ces atrocités. Religieux, notabilités, autorité localités locales et administratives se sont ligués pour trouver des solutions à la menace à travers des prières et autres actions conjointes.

N’empêche, en plus de ces graves faits, jamais connus dans l’histoire de notre pays, 2014 a été «une année chaude pour les malades mentaux errants», car nombreux ont été ces individus innocents, ayant perdu la vie, en pleine rue, dans des conditions inhumaines, faute d’assistance, à Rufisque, Dakar, à Thiès, entre autres, en attendant l’ouverture du centre de Kaolack réclamé par l’ASSAMM pour leur prise en charge.

La situation des droits humains durant l’année écoulée c’est aussi les tensions entre défenseurs des droits humains et les autorités étatiques. En plus d’Amnesty International dont le représentant au Sénégal, Seydi Gassama, et l’ancien chef du gouvernement Mme Aminata Touré n’émettaient pas sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la situation des droits de l’homme dans notre pays, c’est au tour de son successeur, Mahammad Boun Abdallah Dionne de tancer le Forum civil qui a dénoncé le manque de transparence dans les passation des marchés du centre de internationale de conférence Abdou Diouf et du tronçon de l’autoroute à péage Thiès Touba.

Des rapports heurtés...

C’est ainsi que, lors de la présentation du rapport sur le «Doing Business 2014» au siège de la Banque Mondiale à Dakar, le 29 octobre dernier, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne avait lancé, à l’endroit de détracteurs de la méthode du gouvernement: «Si nous n’étions pas allés à «l’Eximbank Turquie», nous n’aurions pas de financement, donc pas de centre de conférence. Alors, qu’on nous laisse Travailler!».

Réformes judiciaires

L’année 2014 a été également enterrée sans voir de nombreuses réformes attendues pour l’effectivité du respect des droits humains conformément aux recommandations des textes internationaux signés et ratifiés par notre pays. Le Sénégal traine encore les pays concernant les réformes pouvant induire une décongestion des prisons, l’éradication des longues détentions préventives avec comme corollaire le surpeuplement des prisons.

En guise de réponse à ce droit du détenu à être jugé dans un délai raisonnable, l’on peut se contenter des libertés conditionnelles accordées à certaines personnalités, notamment le promoteur de lutte Luc Nicolaï, les journalistes Cheikh Yérim Seck et Tamsir Jupiter Ndiaye en février dernier. Une mesure qui, alors, avait suscité des grincements de dents quant à l’éligibilité de certaines célébrité bénéficiaires et la non association du juge d’application des peines et la commission pénitentiaire à sa réalisation, même s’il elle concernait environ 1400 détenus pour décongestionner les prisons surpeuplées du Sénégal, selon le ministère de la Justice.

Toutefois, en attendant l’effectivité des réformes pour une prise en charge correcte et le respect des droits humains, le Sénégal s’est doté d’une nouvelle organisation judiciaire pour réduire les délais de jugement, selon Me Sidiki Kaba, ministre de la Justice, Garde des Sceaux. La nouvelle architecture votée le 27 octobre dernier par l’Assemblée nationale supprime officiellement les Tribunaux régionaux et départementaux et consacre, à la place, des Tribunaux de grande instance, des Tribunaux d’instance en plus des nouvelles Chambres criminelles qui seront logées au niveau des Cours d’appel.

 Commentaires