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Enquête Plus N° 1065 du 6/1/2015

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Procès Karim Meissa Wade: Le cadastre « cadenassé »
Publié le mercredi 7 janvier 2015   |  Enquête Plus


Sénégal:
© AFP par Seyllou
Sénégal: ouverture du procès de Karim Wade accusé d`enrichissement illicite


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Après Pierre Agboba et Mamadou Pouye qui, en leur qualité de coïnculpés, donnaient il y a quelques mois de véritables cours magistraux sur l’assistance au sol et le montage financier, on a eu droit hier à la même chose, cette fois dans le domaine du foncier, de la part de trois témoins tous issus de la Direction du Cadastre.


Tahibou Ndiaye, Sidy Mohamed Diakhaté et Allé Sine ont tous été entendus hier par la CREI. Cela, en leur qualité de témoins dans l’affaire opposant Karim Meïssa Wade à l’État du Sénégal. En schématisant, on peut dire que la formation continue qu’offre la CREI à son « public », depuis l’ouverture de ce procès, vient de se doter d’un nouveau module… Il ne manque plus que l’on auditionne un expert en banque et finance, par exemple, pour que les « Karimistes » et autres « CREIstes » puissent prétendre à soutenir leurs mémoires devant Henri Grégoire Diop.

Le premier « professeur » à faire hier son apparition n’est autre que Tahibou Ndiaye, un témoin lui-même poursuivi par la CREI, dans une autre affaire. L’essence même de ce qui lui a été demandé à la fois par la Cour, le Parquet et la Partie Civile peut être réduit à une seule interrogation : celle de savoir si Tahibou Ndiaye, de près où de loin, est impliqué dans l’acquisition de ce fameux terrain de trois hectares sur la Corniche Ouest attribué à la société Dahlia SA.

Question à laquelle la réponse apportée n’a pas semblé, en toute honnêteté, être du goût du Président de la Cour… Une impression renforcée par le fait qu’une fois confronté à l’inamovible affirmation selon laquelle les décisions d’attribution de terrain se prennent de manière collégiale, ce dernier ne peut cacher son agacement. « Vous servez à quoi, alors ? » a lancé le président à l’ancien Directeur du Cadastre.

Question en tout état de cause rhétorique et à laquelle Tahibou Ndiaye n’a apporté aucune réponse, cela même s’il est fort peu plausible qu’on l’ait maintenu trente-six années au sein de ladite Direction, sans que jamais son « utilité » ne soit prouvée…

Cette exaspération a semblé gagner la partie civile qui l’a averti qu’il encourait de possibles poursuites pour faux témoignage. Ensuite, l’inculpé numéro deux de la CREI a été « servi » à la Défense qui s’est focalisée, entre autres points, sur le très controversé compte de Singapour.

Et cette fois-ci, c’est le témoin lui-même qui a créé la surprise, puisque sur une question concernant un prétendu virement de plus d’1,7 million de dollars à son bénéfice, il a fait une drôle de confidence : «J’aimerais bien, moi, que Karim Wade m’ait viré de l’argent du compte de Singapour. Mais, dans le cas d’espèce, aucun de mes comptes ne témoigne de cela», a soufflé Tahibou Ndiaye, juste avant la pause.

À la reprise, du chahut a fait, l’espace d’une seconde, craindre un énième cas de « Bachir-Diawarisme » dans la salle, avant que ne soit ordonnée l’expulsion des lieux dudit fauteur de trouble. Ensuite, c’est le deuxième témoin du jour (et actuel directeur du Cadastre) qui a été appelé à « jurer de dire la vérité, toute la vérité » avant d’être entendu. Prompt à répondre, haut en couleur et possédant un je-ne-sais-quoi le rendant vraiment sympathique, Sidy Mohamed Diakhaté est un sexagénaire de teint clair et de petite taille qui se tient droit et semble avoir une nature assez expansive…

Ainsi à plusieurs reprises, il a poussé des exclamations étonnées, avant de répondre aux questions qui lui sont posées, ponctuant par ailleurs ses déclarations d’expressions wolofs qui ont vraiment fait tout l’intérêt de cette après-midi du lundi. Si ses déclarations ont semblé entrer, dixit le Parquet Spécial, en contradiction avec celles de son prédécesseur, lesdits paradoxes ont été notés par le substitut du Procureur, dans l’attente d’une confrontation prochaine avec le premier témoin.

C’est, enfin, seulement une heure de temps avant la fin d’audience, qu’est entré en scène Allé Sine. L’inspecteur du Domaine a été présenté comme celui ayant été en charge de l’attribution du terrain de 3 hectares, dont le bénéficiaire était à l’origine un ancien ministre de la République. Il l’a vendu cinq ans plus tard à Ibrahima Aboukhalil, dit « Bibo » Bourgi via la Société Dahlia SA. Là aussi, il a été question des procédures afférentes à l’attribution des terrains dans leur essence les plus techniques. L’audition en question ne faisant que commencer, il a été impossible de dire dans quelle direction celle-ci allait se profiler, mais la question de la qualité du 1er propriétaire du bail de ce terrain semble être, une fois encore, cruciale aux yeux de la Cour.

Il ne reste plus qu’à voir où cela va aboutir demain.

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