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Sud Quotidien N° 6500 du 5/1/2015

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Macky Sall, à l’épreuve du mi-mandat: Locales 201’, Acte III, procès Karim
Publié le mardi 6 janvier 2015   |  Sud Quotidien


Le
© Présidence
Le président Sall a présidé la Journée Nationale de l`Élevage
Fatick, le 29 décembre 2014 - Le Président de la République Macky Sall a présidé, le lundi 29 décembre à Fatick, la Journée Nationale de l`Élevage. C`était en présence du Premier ministre, mais aussi de plusieurs membres du gouvernement.


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Marquant le mi-quinquennat (sauf rétractation) de Macky Sall à la tête du Sénégal, l’année 2014 a été ponctuée de tempos de divers ordres d’importance, au plan politique. Le tiercé gagnant note cependant qu’elle a été successivement celle des premières élections locales sous la deuxième alternance politique, de l’entrée en œuvre à la hussarde du nouveau Code général des collectivités locales, voire du démarrage du procès de Karim Wade et cie, dans le cadre de la reddition des comptes. Trois évènements majeurs qui font de 2014 une année charnière pour un régime en mal de certitudes, désormais instruit de ses faiblesses et devant ipso facto «se mettre au travail » pour parler comme le Pm M Dionne, avant l’échéance de…2017.

Alors qu’elles devaient constituer la dernière étape du processus de liquidation du régime de Me Wade, après la prise des pouvoirs exécutif et législatif par Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), sous la direction de Macky Sall, Président de l’Apr et de la coalition «Macky 2012», les élections locales du 29 juin 2014 consacrèrent le temps des fissures et des querelles intestines au sein de la coalition présidentielle. Sous l’étau des ambitions locales, des intérêts de parti et d’animosités notoires entre responsables politiques, la majorité frôle le désastre à l’issue d’investitures non consensuelles de candidats. Dans presque toutes les grandes villes du Sénégal (Dakar, Podor, Pikine, Guédiawaye, Saint-Louis, Ziguinchor…) Bennoo Bokk Yaakaar s’étripe contre… la coalition présidentielle, minée par la boulimie de l’Apr (parti présidentiel). L’opposition en profite pour unir ses forces et lui damer le pion dans certains bastions électoraux.

Dans des joutes locales qui enregistrent pour la première dans l’histoire politique du Sénégal plus de 7000 listes de candidats, le parti au pouvoir est laminé avec les défaites retentissantes de ses principaux ténors. Le Pm Aminata Touré perd sa commune Grand Yoff et la ville de Dakar devant le socialiste Khalifa Sall. Le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye est battu aux Parcelles assainies Idem pour les ministres Thierno Alassane Sall à Thiès, Benoit Sambou à Ziguinchor, Abdou Latif Coulibaly à Sokone, le secrétaire général du gouvernement et porte-parole de l’Apr Seydou Guèye dans la commune de Médina. Bref, une véritable déculottée qui mystifie le parti au pouvoir, moins de deux années après son accession au plus haut sommet de l’Etat. Même si la coalition présidentielle reste gagnante du scrutin avec le contrôle de près de 400 collectivités sur les 600 que compte le pays. Une victoire à la Pyrrhus ! Le glaive du maître du jeu s’abat froidement sur certains perdants et le Sénégal connut son troisième Premier ministre en moins de trois années de gestion Macky. Une première pour un régime venant d’accéder au pouvoir. Mieux que Me Wade, grand orfèvre de l’instabilité institutionnelle !

Au lendemain des élections, une reconfiguration subtile de l’arène politique nationale commence à s’esquisser. Les anciennes coalitions datant de la présidentielle de 2012 avaient en effet fini de montrer leurs limites et étaient menacées, à terme, de se disloquer. Qui plus est, comme le faisait remarquer déjà le consultant international en gouvernance administrative et politique Mohamed Sall Sao, les nouvelles alliances qui se sont constituées à l’occasion de ces joutes, dictées pour l’essentiel par des frustrations individuelles ou des ambitions crypto-personnelles de la part d’un certain personnel politique, se sont révélées en définitive comme des unions de circonstance. A preuve, la fameuse C A 2017 pilotée par Idrissa Seck et devant être une plateforme anti-Macky constituée des principaux vainqueurs de l’Apr à Dakar, Ziguinchor, Matam et autre. Une initiative noyée dans l’œuf malgré les efforts de son promoteur, du fait des feuilles de route divergentes de ses têtes de ponts (Idy, Khalifa Sall, Abdoulaye Baldé…)

LA REDDITION DES COMPTES, A LA BARRE !

2014 aura enfin été l’année du transfèrement de la reddition des comptes au niveau du tribunal. Après plus d’une année et demie d’auditions de hauts dignitaires de l’ancien régime (Abdoulaye Baldé, Oumar Sarr, Ousmane Ngom, entre autres) au niveau de la Crei qui avait été réactivée par Macky Sall, au lendemain de son accession au pouvoir, et quinze mois après l’inculpation de l’ex-ministre d’Etat Karim Wade, un procès pour enrichissement illicite s’ouvrait au Palais de justice de Dakar. L’ancien tout-puissant «ministre du ciel et de la terre», non moins fils du Président sortant était appelé à la barre avec plus d’une centaine de témoins, pour un jugement qui était appelé à s’inscrire dans les annales, en raison de sa probable durée, de ses soubassements politiques et de son caractère national et/ou international.
Plus de cinq mois après son démarrage, le procès avait fini de cristalliser les passions et les antagonismes entre une opposition criant encore à la chasse aux sorcières et un pouvoir faisant de la traque des biens dits mal acquis… une exigence citoyenne. Avec ses nébuleuses (beaucoup des responsables de l’ancien régime indexés de prime abord sont complètement oubliés en cours de route par Dame justice, au nom d’on ne sait quoi), et ses dysfonctionnements (limogeage en plein Dpg du procureur spécial près la Crei Alioune Ndao et report du procès de plus d’un mois). Au final, l’affaire Karim Wade allait rebondir sur un autre front avec l’entrée en lice du Pape du Sopi qui va sortir de sa retraite de France pour remettre toute l’opposition, en mal de leadership, sous sa coupole et aller en croisade pour….la libération de Karim Wade. Aussi paradoxalement que cela pouvait l’être, l’opposition sénégalaise sous œillères suivait au pas le patron du Pds et ancien chef de l’Etat dans son dernier combat : l’élargissement de son fils. Quitte à semer la zizanie dans tout le champ social et politique ! Arcelor Mittal, Petro Tim étaient invoqués pour reprendre l’initiative politique face à un régime qui somnolait dans sa… passivité. De fil en aiguille, l’affaire Karim Wade s’expatriait du tribunal vers l’arène politique et amplifiait les derniers soupirs de l’année 2014. Au nez et à la barbe d’une classe politique en déphasage avec les besoins fonciers de ses populations, voire d’un establishment juridico-judiciaire ayant encore du mal à se libérer totalement de l’Exécutif et du temps de la …justice !

ACTE III, UNE REFORME A... REFORMER

Les élections locales de juin 2014 n’étaient pas seulement appelées à renouveler le personnel politique à la base. Elles étaient également porteuses d’enjeux institutionnels qui devaient profondément remodeler la figure des collectivités locales au Sénégal. Pour cause, elles étaient le champ d’opération de l’Acte III de la décentralisation, cette réforme majeure du nouveau régime ayant pour objectif de reconfigurer la gestion des communes et départements du pays. En somme, de promouvoir une véritable politique de développement et de mise en valeur des potentialités des territoires, à travers la territorialisation des politiques publiques. Communalisation intégrale, suppression des régions comme collectivités locales (du jamais vu dans l’histoire planétaire de la décentralisation), départementalisation, autonomisation financière des communes dites de plein exercice, création de pôles de développement économique… En somme, une palette de nobles visées qui n’eurent cependant pour premières conséquences que de générer un fonctionnement flou de certaines collectivités locales.

Principalement au niveau des budgets des mairies de ville comme Dakar qui se retrouvèrent plombées du fait de l’inexistence d’un décret de répartition des fonds de dotations. Ce ne furent pas seulement les œuvres sociales en termes d’assistance de personnes démunies lors de la Tabaski ou autre accompagnement des écoles, lors de l’ouverture des classes, qui en pâtirent. La majorité des agents municipaux des communes de Dakar se sont retrouvés sans salaire au mois de novembre. Suffisant pour que la grève plombe les activités des mairies et structures de santé dont la gestion relève du droit communal dans Dakar et environs.

L’Acte III de la Décentralisation recelait en vérité un certain nombre de lacunes qui limitaient son plein exercice, conformément aux finalités qui étaient les siennes. Suffisant pour que le gouvernement en tire les leçons requises et renseigne que la loi sur l’Acte III de la Décentralisation va retourner à l’Assemblée nationale, pour redressement technique voire bonification. Annoncé toutefois par le président du Comité national de pilotage de la réforme de la politique de décentralisation, le Pr Ismaïla Madior Fall, dès le démarrage de la session parlementaire qui s’est ouverte le 11 octobre 2014, le retour du nouveau Code général des collectivités locales à l’Assemblée nationale tarde à être effectif. De là à se dire que tout, dans l’Acte III, est « improvisation et précipitation », à l’instar du député maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé, il n’y a qu’un pas que certains détracteurs du régime en place ont tôt fait de franchir en indexant les couacs notés dans les débuts d’application de cette réforme.

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