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La nouvelle Agence UMOA-Titres veut sortir de l’ombre
Publié le mercredi 8 janvier 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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La direction de la nouvelle Agence UMOA-Titres (AUT), créée en septembre 2013, éprouve un besoin pressant de sortir de la confidentialité pour faire connaître cette agence régionale d’appui à l’émission et la gestion des titres de la dette publique pour les pays de l’Union monétaire ouest africaine.

Basée à Dakar, l’AUT va faciliter l’accès des capitaux au marché régional et international et à des coûts souples pour financer le développement des huit Etats membres: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

‘’Comme tout début, nous rencontrons des difficultés et la plus grosse c’est celle de nous faire connaître, que l’on sache que l’Agence UMOA-Titres existe et qu’elle commence à opérer’’, a indiqué Adrien Diouf, son directeur.

M. Diouf, qui présentait mardi à des journalistes spécialisés du Sénégal le programme annuel d’émissions de titres publics pour l’année 2014 des sept Etats intervenants, a rappelé l’enjeu de cette innovation sur la gestion de la dette publique de l’UMOA.

En elles-mêmes, les interventions des Etats sur les marchés primaire et secondaire des capitaux constituent un puissant levier pour libérer les niches d’argent thésaurisé dans la zone ouest africaine et le mettre au service de l’économie et du développement.

A cet effet, une dette souveraine a cette chance qu’elle constitue déjà une signature sûre, même s’il reste pour tout investisseur sur le marché, un temps d’appréciation de la meilleure offre en termes de risques amoindris et de rentabilité pour son placement.

Outre sa mission d’assistance aux emprunteurs publics afin qu’ils ne se fassent plus avoir par les traders repus, l’Agence UMOA-Titres doit pouvoir donner des gages aux épargnants pour croire aux vertus du marché. Il en existence bel et bien.

‘’Il y avait un système qui était là. Aujourd’hui, c’est énormément de discussions, d’échanges et de sensibilisation que nous menons pour susciter l’adhésion des acteurs’’, a-t-il dit, avant d’expliquer la structuration de cette agence.

Outre sa direction, l’AUT comporte un conseil de surveillance de trois membres pour en assurer le contrôle avec le secrétaire général du Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) et deux autres membres désignés par le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Au sommet de la pyramide, il y a le conseil d’orientation de l’Agence UMOA-Titres, un organe d’administration composé de dix membres, dont le gouverneur de la BCEAO, le président de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et le Directeur général chargé du Trésor public de chaque Etat membre.

A travers la presse, le directeur de l’AUT, Adrien Diouf, et son adjoint Abou Touré, cherchent à attirer l’attention des investisseurs et du grand public sur l’intérêt à prendre connaissance des activités de cette agence pour tirer des informations sur les émissions de titres publics.

Mieux, ces informations renseignent les citoyens sur la capacité d’endettement de leurs propres Etats. Ces épargnants et entreprises, quelle que soit leur taille, auront la possibilité d’aller sur le marché secondaire pour acheter et vendre, par exemple, des bons du trésor, afin d’augmenter la liquidité du marché régional.

En 2014, sept Etats membres de l’UMOA, sur les huit, prévoient de lever ces fonds sur le marché domestique, mais aussi international. Sur ce dernier segment, le Sénégal recherchera des capitaux de l’ordre de 350 milliards et la Côte d’Ivoire 250 milliards, soit 600 milliards.

En termes d’émissions de titres publics en 2014, le Bénin prévoit 380 milliards de FCFA, le Burkina Faso (115 milliards), la Côte d’Ivoire (810 milliards), la Guinée-Bissau (0 milliard), le Mali (298 milliards), le Niger (471 milliards), le Sénégal (680 milliards) et le Togo (225 milliards).

Selon les dirigeants de la nouvelle Agence UMOA-Titres, le volume annuel des émissions de titres publics est passé, entre 2001 et 2011, de 42,9 à 3074 milliards, soit un taux de croissance moyen annuel de plus de 50%, pour l’ensemble des huit Etats membres de l’Union.

‘’A cet égard, a indiqué le directeur de l’AUT, il y a lieu de relever que l'encours de la dette publique mobilisée sur les marchés financiers ne représentait que 6% du PIB dans l'Union en 2010, contre 20% au Ghana et environ 40% en Tunisie et au Maroc.’’

Cependant, a-t-il estimé, la recrudescence du recours des Etats au compartiment primaire du marché financier régional nécessite son renforcement institutionnel, un accroissement des capacités de ses acteurs et leur diversification, notamment, celles des investisseurs.

A cet égard, l’Agence UMOA-Titres élabore son programme dédié à la coordination des interventions des Etats membres sur le marché régional et international des capitaux, en vue d’une maîtrise des coûts de sortie de l'argent emprunté, mais aussi de leur incidence sur le niveau d’endettement public.

Pour réussir ce pari, cette agence régionale d’appui est chargée de la définition et de la mise en œuvre d’une stratégie coordonnée d’émission et de gestion de la dette, par titres, des Etats. Elle sert également d’assistance technique à ces Etats dans le domaine des marchés financiers.

En outre, l’AUT assure l’accompagnement et l’organisation des émissions sur le marché monétaire régional, l’élargissement de la base des investisseurs et l’approfondissement du marché des titres, ainsi que l’amélioration de la qualité de la signature des Etats et de leur capacité à emprunter.

La création d’une agence régionale d’appui à l’émission et la gestion des titres de la dette publique pour les pays de l’UMOA remonte à 1998, avec la décision du conseil des ministres de l’Union de dépérissement total des concours monétaires directs que la BCEAO accordait aux Etats.

Cette décision sera suivie, en 1999, de la suspension des avances statutaires auxdits Etats. S’y ajoute la création du marché des titres publics. Deux ans plus tard, survenait la publication du Règlement R06/2001 régissant les émissions de titres dans l’UMOA.

Par ailleurs les perspectives du marché financier, avec les appétits extérieurs qu’il aiguise, rappellent à leurs devoirs les dirigeants de l’Union. Parmi ces impératifs figure celui de décider du sort du traité fondateur de l’UMOA, coexistant avec celui fondant l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Presque deux sœurs siamoises pour un seul et même corps.

SAB/AD

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