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Le Quotidien N° 3564 du 19/12/2014

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Intégration des langues nationales dans le primaire : Des spécialistes proposent des pistes de solution
Publié le samedi 20 decembre 2014   |  Le Quotidien


élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra


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En marge d’un colloque international, une table ronde a regroupé avant-hier au l’Institut français de Dakar des professeurs d’universités, des membres de l’Oif et d’Ong afin de définir la place que doivent avoir les langues nationales pour le développement de l’Afrique. Unanimement, les intervenants ont réclamé l’intégration de ces langues dans l’enseignement primaire.

En Afrique, on décompte près de 1979 langues. Parmi elles, cinq sont d’origine coloniale : l’Anglais, l’Arabe l’Espagnol, le Français et le Portugais. Pourtant elles poursuivent leur hégémonie sur les autres langues dites nationales. Pour rompre avec cela, l’Institut français de Dakar en relation avec l’Ambassade de France au Sénégal ont organisé une table ronde sur «le plurilingue, mobilité et éducation». Il était question de débattre sur les voies et moyens d’intégrer ces langues nationales dans l’enseignement. Avec comme modérateur Louis-Jean Calvé professeur au niveau de l’Université française de Aix-en province, la rencontre a réuni autour d’une table, la professeure Dalila Morsly enseignante à l’université de Angers (France), des responsables de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) comme Jacques BoureimaKi, secrétaire général de la Confé­ren­ces des ministres de l’Education nationale (Confemen), Amidou Maïga, coordinateur de l’initiative Élan-Afrique,( un projet de l’Oif) et enfin Awa Ka Dia, directrice de l’Edition et de la Formation et dirigeante d’une Ong Ared.

Devant un public à coloration blanche, ces intellectuels ont tous déploré le peu de respect que les pouvoirs publics accordent aux langues nationales. Militante d’une intégration des langues dans le système éducatif, Awa Ka Dia a d’emblée fait remarquer que son Ong Ared est déjà dans cette logique de promotion des langues nationales. Elle rappelle le contexte : «Il a été constaté que beaucoup de personnes étaient alphabétisées mais ils retombaient dans l’analphabétisme faute de quoi lire. Il n’y avait pas de livres, ni de manuels de production pour pouvoir aider ces personnes à ne pas oublier ce qu’elles ont appris.» Créant le groupe d’initiative pour la promotion du livre en langues nationales, l’Ong Ared produit une dizaine de livres et va mettre à la disposition des populations alphabétisées une bibliothèque de lecture.

Manque de volonté des pouvoirs publics
Mme Dia se réjouit des résultats obtenus : «Aujourd’hui nous pouvons estimer que la production de Ared a atteint plus de 200 titres en langues nationales à plus de 95%. Nous avons formé plus de 10 000 personnes, nous avons réalisé plus 500 activités de formation.» La directrice de l’Edition et de la Formation prêche alors pour un respect des langues nationales par les autorités politiques. Elle regrette : «Nous voulions mettre en classe un programme pour expérimenter un modèle avec le ministère (ndlr, de l’Education), capable d’améliorer les apprentissages des enfants. Lorsqu’on a commencé le travail on est parti voir le ministère de l’Education. Ils ont adressé un refus. Ils nous ont dit que nous ne pouvons pas intervenir dans leurs classes parce qu’ils sont en phase de généralisation de leur curriculum d’éducation de base.» Un constat de laxisme des pouvoirs publics qui «embarrasse» le Sg de la Confe­men, Jacques BourieimaKi. Il en déduit la conséquence que «les pays anglophones sont nettement en avance par rapport aux pays francophones.»
Dans ce processus de donner des chances aux langues nationales, Amidou Maïga a pour sa part, mis l’accent sur la mise en place de l’Initiative élan. Ceci pour permettre de mobiliser autour de l’intérêt de scolariser les enfants dans plusieurs langues. Un programme qui permettra une planification rigoureuse, une production de supports didactiques de qualité, une formation solide des enseignants et de leur encadrement, ainsi qu’un suivi-évaluation efficace.

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