Trente pour cent du produit intérieur brut (PIB) du Sénégal est généré par le travail domestique, a affirmé Dr Latif Dramani, coordonnateur du Centre de recherche en économie et finance appliquée de l’université de Thiès (CREFAT), soulignant que cette évaluation ne concernait pas le travail des employées de maisons, mais seulement le travail fait par les épouses dans leur maison et non rémunéré.
"Le travail domestique des femmes mariées et on rémunéré génère 30% du Pib au Sénégal. Celui des employées de maisons portant sur la cuisine quant à lui génère 5% du Pib, et celui concernant la garde des personnes âgées et enfant génère 12% du pib", a expliqué Dr Dramani dans un entretien avec APA en marge d’un atelier régional sur le Dividende démographique.
Le coordonnateur du CREFAT a souligné qu’au Sénégal, les femmes travaillent sept fois plus que les hommes, mais contribuent seulement à 35% du revenu national contre 65% pour les hommes.
Sous un autre angle, il a indiqué qu’il y a de plus en plus la segmentation du marché des employées domestiques au Sénégal car, aujourd’hui, elles sont conscientes qu’elles peuvent gagner la même somme en travaillant moins qu’au paravent.
"C’est pourquoi, les travailleuses domestiques qui font la lessive, ne cuisinent pas, ou ne s’occupent non plus de la garde des enfants, et vice versa. C’est pourquoi, depuis quelques années, il y a eu l’éclosion des crèches et des maisons de retraite", a expliqué Dr Latif Dramani.
Toutefois, il a tiré la sonnette d’alarme sur les mutations sociales en cours entre l’employée de maison qui s’attache davantage l’affection des enfants dont elle a en charge, au détriment des parents qui n’ont plus beaucoup de temps à consacrer aux enfants.
"La société est en train de se muter. Ce qui crée de la distance entre les enfants et leurs parents à cause du manque de temps. C’est ce qu’on appelle l’éducation basée sur la proximité", a dit Dr Latif Dramani.
