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Sud Quotidien N° 6487 du 18/12/2014

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"Éducation et culture" ou l’ouvrage posthume de Senghor: Actuel, moderne, intemporel ... immortel !
Publié le vendredi 19 decembre 2014   |  Sud Quotidien


Léopold
© Autre presse par DR
Léopold Sédar Senghor


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«Education et Culture» est le titre de l’ouvrage posthume signé Léopold Sédar Senghor : 376 pages qui reprennent une quarantaine de textes inédits du président-poète. C’est dans l’après-midi d’hier mercredi 17 décembre que le livre a été présenté. En présence d’intellectuels, d’écrivains, d’anciens ministres et même d’anciens adversaires…Postfacé par le philosophe Souleymane Bachir Diagne, le livre a été préfacé par l’écrivain Felwine Sarr qui même après tout ce temps, trouve la pensée de Senghor plutôt moderne.

Dans deux jours exactement, cela fera 13 ans jour pour jour que Léopold Sédar Senghor n’est plus de ce monde. Si le président-poète est bien décédé le 20 décembre 2001, personne ne peut lui contester la paternité d’un ouvrage forcément posthume de 376 pages, intitulé avec une certaine sobriété « Education et Culture ». Présenté dans l’après-midi d’hier mercredi 17 décembre au Centre de recherche ouest-africain (WARC), le document, qui a été édité par la Maison d’édition Présence africaine et la Fondation Léopold Sédar Senghor, reprend une série de 42 textes inédits signés de la main de l’homme qui sera à la tête de l’Etat du Sénégal pendant une vingtaine d’années (1960-1981).

Le Directeur général de la Fondation Léopold Sédar Senghor Raphaël Ndiaye, explique que l’on compte, dans cette quarantaine d’écrits, quelque chose comme 5 allocutions que Senghor lui-même prononça lors de cérémonies de remise de prix au Concours général. Des textes pris sur une période qui va de 1963 à 1987, soit près de 25 ans, et qui sont à la base de l’idée qu’il se faisait d’un système éducatif digne de ce nom. Et pris chronologiquement, ils permettent aussi de voir comment la pensée de Senghor a évolué au fil du temps, en d’autres termes comment elle s’est construite.

Raphaël Ndiaye dit encore que pour que l’ouvrage ait pu voir le jour, il aura fallu que plusieurs personnes travaillent la main dans la main : l’Etat du Sénégal, des auteurs, des intellectuels etc. La postface par exemple a été rédigée par le philosophe Souleymane Bachir Diagne, à qui Raphaël Ndiaye a fait la demande, pour la petite histoire, alors qu’il descendait les marches d’une librairie dakaroise. Et il a tout de suite dit oui. Raphaël Ndiaye, philosophe de formation lui aussi, est l’auteur de l’introduction générale au livre « Education et Culture ».

Une pensée moderne

La préface porte, quant à elle, l’empreinte de l’écrivain, économiste et musicien sénégalais, Felwine Sarr. Il raconte que lorsqu’on lui en a fait la proposition, il s’est tout de suite senti impressionné. Parce que, dans la plupart des cas, c’est à un auteur expérimenté que l’on demande d’écrire quelques lignes sur un de ses jeunes confrères ; suggérant au lecteur de lui accorder son crédit…et peut-être aussi son indulgence. Or, comme il dit, dans son cas à lui, c’était plutôt le contraire. Lui, la plume encore jeune, s’attaquait à « plus grand que lui ».

Même s’il pense que c’est peut-être pour cette raison qu’il a été convié à participer à cet ouvrage. Lui qui est d’une autre génération, plus jeune, avec le même intérêt pour la culture, sérère comme Senghor, un regard décalé et peut-être une certaine fraîcheur. Felwine Sarr explique aussi qu’il a dû lire plusieurs biographies de Senghor, histoire de « replacer les choses dans leur contexte », mais toujours avec humilité. Voilà ce qu’il a retenu de ce que dit le président-poète dans « Education et Culture » : l’individu ne se réalise que si on l’aide à épanouir toutes les facultés qui sont en lui ; éduquer, c’est enraciner et déraciner. Mais encore que « sa pensée est moderne sur un certain nombre de thématiques (comme) la crise de la civilisation, le rapport entre la culture et l’économie, les questions liées à l’identité, nos projets de société…C’est une réflexion qui résonne encore et sur laquelle on peut s’appuyer. »

Léopold Sédar Senghor y revient aussi sur l’une de ses phrases les plus controversées : «L’émotion est nègre, comme la raison est hellène ». « Je pense qu’il y a eu beaucoup d’incompréhensions et de raccourcis, dit Felwine Sarr, et que c’est une phrase sortie de son contexte ». Car selon lui ce qu’a voulu dire l’auteur de « Nuit de Sine », c’est que « l’émotion est l’une des facultés de perception de la réalité et que la raison à elle seule est limitée. Il y a une manière de saisir la réalité dans sa globalité, de manière intuitive. Aujourd’hui, les recherches montrent que l’intelligence est à la fois émotionnelle et intellectuelle, et que l’émotion est une des facultés de l’intelligence. »

Le président de la Fondation Léopold Sédar Senghor, Basile Senghor lui, s’est dit très fier de voir que certaines personnes se souvenaient et pensaient encore à Senghor, lui « qui a construit ce pays, le Sénégal, avec son cœur ».

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