Paix et sécurité en Afrique : Pour une radioscopie des acquis et des défis #aDakar

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Paix et sécurité en Afrique : Pour une radioscopie des acquis et des défis

Publié le mercredi 17 decembre 2014 | Le Quotidien

© Primature par A. Seck
Ouverture Forum International pour la Paix et la Sécurité en Afrique
Dakar, le 15 Décembre 2014 - Le Premier ministre a présidé l`ouverture du Forum International pour la Paix et la Sécurité qui se tient à Dakar du 15 au 16 Décembre 2014.

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Le Forum informel pour la paix et la sécurité en Afrique a été lancé hier à Dakar. Pendant deux jours, des centaines de participants plancheront sur les grandes équations sécuritaires qui interpellent l’Afrique ainsi que des propositions de solutions.

Un an après le sommet de Paris pour la sécurité en Afrique, la question rebondit à Dakar et est reprise de haute volée à travers un forum informel pour placer sur les rails de la sécurité et de la stabilité, «une Afrique en quête de prospérité». Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégies (Ips) et maître d’œuvre du forum, relève : «Il y a tout juste un an, le 7 décembre 2013, les conclusions du sommet de l’Elysée soulignaient la volonté des Etats africains de prendre en main la sécurité de leur propre continent.» L’Ips, la Fondation pour la recherche stratégique (Frs) et la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (Cis) fortement impliqués, permettront à une centaine d’intervenants de prendre la parole au cours de deux jours de délibérations où trois cents experts et spécialistes de la paix et de la sécurité partageront leurs préoccupations. Jean Yves Le Drian, ministre français de la Défense, rappelle : «Ce n’était qu’une belle idée à cette date, mais j’avais été frappé par l’adhésion immédiate que cette proposition avait suscitée.» Un an plus tard, cette volonté devenue effective, se traduit en actes à travers le forum de Dakar. Jean Yves Le Drian et Cheikh Tidiane Gadio se réjouissent de ce succès. Pour eux, il s’agit de rendre hommage au Président Macky Sall et au gouvernement sénégalais qui «ont su conduire ce projet avec la détermination et la ténacité qu’il fallait pour le faire aboutir». Juste après la volonté sénégalaise de tenir le forum informel, le Dr Cheikh Tidiane Gadio a «parcouru l’Afrique et le monde entier pour penser et préparer la tenue de ce forum». Le ministre français de la Défense affiche haut ses certitudes : «Ma conviction est que ce forum va apporter une nouvelle pierre, qui manquait encore à l’édifice de l’architecture de paix et de sécurité africaine.» Commissaire Ismaïl Chergui, représentant de la Commission de l’Union africaine, salue l’initiative des autorités sénégalaises d’assurer le suivi de la déclaration du sommet de l’Elysée à travers ce forum. Selon lui, cela offre l’occasion d’une radioscopie des acquis et des défis de la paix et de la sécurité sur notre continent pour inscrire l’Afrique sur la trajectoire du renouveau et du développement à travers une bonne politique de prévention, une culture démocratique et la promotion de l’Etat de droit afin de proposer des réponses adaptées aux défis multiformes.
Réviser les paradigmes strictement nationaux A ce jour, les défis sécuritaires sont nombreux dans le continent. La menace Boko haram au Nigeria a déjà permis la mise en œuvre d’une coopération sans précédent. Au Sahel, une dynamique de coopération inédite est mise en place à travers l’opération Barkhane. Dans le Golfe de Guinée, le sommet de Yaoundé a fixé un cap pour une coopération régionale. A côté, le défi sanitaire reste prégnant avec la propagation du virus Ebola qui est également un défi pour l’ensemble de l’Afrique et pour la Communauté internationale. Les participants sont unanimes, il faut impérativement «une démarche de partenariat, de coopération, d’entraide qui s’impose partout progressivement». La méthodologie propose de sortir des sentiers battus. Ismaïl Chergui ajoute : «L’adaptabilité, la flexibilité sont des atouts majeurs dans ce partenariat contre les menaces terroristes et criminelles. Nous nous devons de réviser les paradigmes strictement nationaux qui définissent notre approche de la sécurité.»Les participants au forum sont convaincus que le fin mot de l’énigme sécuritaire passe par une approche concertée et synchronisée, une synthèse des forces et une harmonisation des dynamiques d’action. Pour eux, la question urgente qui se pose est de savoir comment peuvent se mettre en place les éléments d’une réponse régionale, concertée, coordonnée. Le Drian dit : «Dans ce contexte, comment un seul Etat pourrait-il, avec ses seuls moyens, endiguer efficacement ce phénomène ?» Pour lui, le second défi de ce forum, c’est de faire de la coopération la règle et non plus l’exception. Une gestion strictement nationale des enjeux de sécurité est désormais, selon lui, une illusion car «la menace terroriste n’a pas de frontières. Elle se nourrit justement de leur absence, de leur porosité, et prospère grâce à la fragilité des espaces transfrontaliers». L’Union africaine, résolument impliquée dans les crises africaines, a permis la conjugaison des forces africaines et coordonné l’action de contingents africains. Pour Ismaïl Chergui, il faut saluer le rôle constructif de l’Union africaine et appliquer des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique. Le ministre français de la Défense conclut : «En définitive, le forum de Dakar arrive à point nommé. Il se tient à un moment où ces dynamiques positives africaines ont besoin d’être confortées, confirmées et accompagnées par leurs partenaires. Il se tient à un moment où l’Afrique et ses partenaires ont besoin de se parler avec un discours de vérité. Enfin, il se tient à un moment où nous avons aussi besoin de penser l’avenir, de le préparer ensemble. C’est à ce titre que je compte beaucoup sur la présence des nombreux penseurs stratégiques qui ont fait le déplacement à Dakar et qui pourront nous apporter leur regard, critique mais aussi, je l’espère, prospectif, sur les défis qui sont devant nous.»

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