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Sud Quotidien N° 6484 du 15/12/2014

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Le PM réplique sur Arcelor Mittal et Petro Tim: Wade "démenti", Aliou Sall "blanchi"
Publié le mardi 16 decembre 2014   |  Sud Quotidien


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© aDakar.com par A. Seck
Le Premier Sommet mondial des éco-villages présidé par le Premier ministre
Dakar, le 11 Décembre 2014 - Le Premier ministre a présidé le premier Sommet mondial des éco-villages, organisé par le Sénégal. Plus de 400 participants venant d’une quarantaine de pays sont attendus à cette manifestation qui va durer plusieurs jours. Photo: Mouhamed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre


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Les affaires Arcelor Mittal et Petro Tim qui continuent encore de diviser l’opinion, depuis les accusations publiquement avancées par Me Wade contre le régime en place, ont fini de faire sortir l’establishment de sa… tanière. Après le ministère de l’Economie et des finances, Amadou Bâ, qui s’en était expliqué devant la représentation parlementaire, c’était au tour du Premier ministre Mahammad Dionne lui-même de monter au créneau. Samedi dernier, le chef du gouvernement s’est évertué à démonter, pièce par pièce et documents à l’appui, les accusations de l’ancien Président relativement aux dits dossiers. Non sans «blanchir» Aliou Sall, simple salarié à Petro Tim.

C’est maintenant fait ! Le gouvernement du Sénégal qui semblait accorder peu d’importance aux accusations de « malversation » portées par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, dans la gestion de ce qu’il convient désormais d’appeler les affaires «Arcelor-Mittal/Etat du Sénégal » et « Petro Tim/Etat du Sénégal », a finalement revu sa position. Lors d’une conférence de presse organisée, ce samedi 13 décembre 2014, le Premier ministre du Sénégal est, lui-même, monté au créneau pour apporter la réplique face aux interpellations de Me Wade sur les affaires Arcelor Mittal et Petro Tim qui ne cessent d’alimenter la polémique, tous ces derniers jours.

Mahammad Boun Abdallah Dionne, entouré de la plupart des membres de son gouvernement, notamment ceux qui étaient concernés directement par ces questions (le ministre de l’Energie et celui de l’Economie et des finances) excepté celui en charge de l’Industrie et des mines en mission «hors du pays», a réfuté en bloc les accusations de Wade. Documents à l’appui, le chef du gouvernement s’est voulu même très clair à l’endroit du secrétaire général national du Pds. «Le gouvernement n’acceptera plus de se laisser traiter de tous les noms sans réagir parce qu’il y a des lois dans ce pays». Avant de préciser que la publication de ces documents vise à «rétablir la vérité des faits» mais aussi d’en finir une bonne fois avec ceux qui «veulent entretenir l’amalgame et la confusion dans l’esprit des Sénégalais, pour des raisons purement politiciennes, afin de détourner le gouvernement de la mise en œuvre diligente du PSE et des politiques publiques qui l’accompagnent».

Faisant alors la genèse du contrat qui lie le Sénégal à Arcelor Mittal, le Premier ministre a commencé par rappeler qu’il a été signé par le président Wade lui-même et que le régime en place n’a fait qu’assurer la continuité de l’Etat. A ce titre, il s’est porté-en-faux contre les accusations de Me Wade.

Poursuivant son propos devant un parterre de ministres, de diplomates et de journalistes, le Pm Dionne a martelé sans ambages, faisant allusion aux déclarations du Pape du Sopi lors du meeting du 21 novembre dernier organisée par l’opposition, que «ces propos ne sont pas vrais» et «je vais le démontrer».

ARCELOR MITTAL : 150 ET NON 200 MILLIONS DE DOLLARS

Pièces justificatives à la main, le Pm a tenu alors à dégager en touche le montant évoqué par l’ancien Président dans l’affaire Arcelor Mittal. «Me Wade déclare que l’accord avec Arcelor Mittal porte sur 200 millions de dollars dont 50 millions de dollars sont partis dans les poches des avocats de Macky Sall. Cela est faux». A son avis, le montant de 200 millions de dollars convoqué dans cette affaire Mittal n’existe que dans la tête de ceux qui veulent créer la confusion dans ce pays. Et le Pm d’estimer que les accusations sont d’autant plus graves «quand un ancien Président dit que le gouvernement a menti au parlement». Loin de s’en tenir là, le chef du gouvernement a alors mis à la disposition de la presse une copie des contrats relatifs à ces deux affaires, conformément à la demande déjà formulée par certains de ses alliés de la coalition Benno Siggil Senegaal et une partie de la société (Forum civil).

Sur l’affaire Arcelor Mittal, le Pm Dionne a tenu à expliquer que, contrairement à ce que Me Wade avance, l’Etat du Sénégal a obtenu 150 millions de dollars Us à la suite d’une décision rendue par la Cour d’arbitrage de Paris, et non 200 millions. Mieux, le chef du gouvernement s’est évertué à préciser que cette somme est totalement intégrée dans le budget. «Nous avons obtenu 150 millions de dollars, soit 75 milliards de FCFA et cet argent servira à financer des projets structurants dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse) ». Et d’indiquer : «40 milliards de francs ont été mis dans la loi de finances rectificative 2014, pour des investissements. Dans la loi de finances initiale 2015, nous avons inscrit 25 milliards de francs CFA tirés des 75 milliards». Selon le Pm, cet argent sera utilisé pour financer, entre autres, la construction de la deuxième université de Dakar et de l’Université du Sine-Saloum (20 milliards), la réhabilitation des axes routiers Somone-Mbour et Routes des Niayes (9 milliards de CFA) mais aussi dans des participations financières de l’Etat à la BHS et au Crédit Agricole (5 milliards).

ALIOU SALL, UN SIMPLE «SALARIE» A PETRO TIM !

L’autre dossier évoqué, lors de ce face-à-face avec la presse, est celui relatif au contrat liant le Sénégal et la société Petro-Tim Limited. Le chef du gouvernement a pris là aussi le contrepied de l’ancien chef de l’Etat en déclarant que Petro-Tim Sénégal est une filiale de Petro-Tim Limited.
Celle-ci, selon lui, a été «créée dans le cadre du contrat liant l’Etat du Sénégal à la société mère, en vue de l’exploration des premiers indices de pétrole découverts en territoire maritime sénégalais». Mieux, M Dionne a estimé qu’Aliou Sall n’est pas actionnaire dans cette société comme le stipule Me Wade. Car, la création de Petro-Tim Sénégal s’est faite dans le but de respecter les «règles de l’industrie pétrolière qui exigent l’ouverture, au Sénégal, d’une filiale de Petro-Tim Limited pendant la durée du contrat liant l’Etat et la sociétémère ». Selon lui, «Petro-Tim Sénégal est une filiale à 100% de Petro-Tim Limited». D’un ton ferme, le chef du gouvernement lancera alors : «On ne peut pas laisser prospérer l’idée que l’argent du pétrole, qui est une ressource nationale, va dans les poches de certains, fûtil le frère du président de la République. Nous n’allons pas accepter que des contre-vérités soient érigées en vérités simples ». Non sans expliquer au passage que 17 permis d’exploration ont été accordés par l’Etat du Sénégal à des sociétés pétrolières parmi lesquelles Caire Energy and Ocean Ressources, parrain de la découverte du pétrole sous l’ancien chef de l’Etat, le 15 Juillet 2004.

Toutefois, d’après le chef du gouvernement, ce ne sont que des contrats d’exploration. Il est donc insensé de dire que des sociétés pétrolières ont mis sur la table 200 millions de dollars, alors qu’elles ne sont même pas sûres de trouver du pétrole. Qui plus est, à en croire le Pm Dionne, le contrat entre Petro Tim et Pétrosen a été signé par le président Wade en 2008 et contresigné par le Premier Ministre d’alors Souleymane Ndéné Ndiaye «à 24 heures de la passation de service ». Mahammad Dionne finira par «blanchir» en quelque sorte Aliou Sall dans cette affaire Petro Tim. Selon ainsi le chef du gouvernement, Aliou Sall n’est «qu’un représentant de la société pétrolière au Sénégal. Un simple salarié », selon les dispositions de l’article 8 alinéa 4 du contrat en question. Suffisant pour faire remarquer que Petro Tim Sénégal appartiendrait donc à 100% à Petro Tim Limited International.

ARCELOR MITTAL : LA «VERITE» DES DOCUMENTS

Lors de cette conférence de presse, le chef du gouvernement a mis à la disposition de la presse trois copies de documents relatifs à cette affaire Arcelor Mittal. La première (trois pages en recto seulement) porte sur la transaction, suite à la sentence finale de condamnation du Sénégal dans l’affaire qui l’opposait à la société Kumba ressources international Bv. Celle-ci est datée du 30 juillet et cosignée par le ministre d’Etat Ousmane Ngom, en sa qualité de représentant de l’Etat du Sénégal, par Abdoulaye Diango, agent judiciaire de l’Etat et par Birame Diouf, directeur de la société des Mines de fer du Sénégal oriental d’une part. Et d’autre part, par Wilem Van Heerden, dûment habilité à répondre au nom de la société Kumba ressources international Bv. Ce dernier (document) montre noir sur blanc la somme de 75 millions de dollars «au titre de la perte d’une chance» que l’Etat du Sénégal est appelé à payer à Kumba ressources international Bv, suite à la rupture du contrat au profit de Arcelor Mittal décidé par le régime de Wade à l’époque.

Selon le Pm Dionne, cette somme qui était fixée en première instance à 98 millions de dollars avant d’être ramenée à 75 millions de dollars, à l’issue de négociations menées par le même régime de Wade est payable sur cinq ans depuis 2010. La deuxième copie (trois pages en recto seulement) porte elle, sur l’accord transactionnel entre l’Etat du Sénégal et Arcelor Mittal. Daté du 30 mai 2014, ce document est cosigné respectivement par Aly Ngouye Ndiaye, ministre de l’Industrie et des Mines et son homologue Amadou Bâ, en charge de l’Economie et des finances d’une part et d’autre part par M Sudhir Mahswari représentant la multinationale Arcelor Mittal et ses démembrements au Sénégal. Ce document qui commence par rappeler le contexte du différent qui a opposé l’Etat du Sénégal à Arcelor Mittal précise que cette dite société versera en guise d’indemnité transactionnelle au Sénégal la somme de 150 millions de dollars Us dont 140 correspondent au paiement de dommages et intérêts et 10 millions de dollars correspondant à un remboursement des frais, notamment d’arbitrage. Quant au dernier document (en Anglais), il porte sur les transactions effectuées par Arcelor Mittal et l’Etat du Sénégal, entre avril et 9 septembre de cette année.

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