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Le Quotidien N° 3559 du 13/12/2014

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Dakar : Pour diner, on fait quoi ?
Publié le lundi 15 decembre 2014   |  Le Quotidien




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Petit matin calme sur Gorée ou nuits branchées aux Almadies, lieux chargés d’histoire ou dans l’air du temps... Balade badine à travers la capitale la plus à l’ouest du continent.

Comment imaginer que l’actuelle capitale du Sénégal n’était, à la fin du XIXe siècle, qu’un modeste bourg annexé à la commune de Gorée, ce confetti de 18 ha planté à quelques encablures de la presqu’île du Cap-Vert ? Un siècle et quelques années plus tard, Dakar la populeuse compte 1 million d’habitants, son agglomération (région de Dakar) 3,2 millions et sur la presqu’île, on ne sait plus où construire. Tandis que Gorée, elle, a pris des allures de carte postale.
Chargée d’histoire, l’île reste le passage obligé de tout voyageur, nul ne pouvant envisager de quitter le Sénégal sans avoir visité la Maison des esclaves. Outre ce mémorial emblématique de la traite négrière, Gorée mérite le détour pour le contraste qu’elle offre avec la capitale polluée et surpeuplée qui lui fait face. Sur l’île, pas de véhicules, une architecture préservée (des maisons aux teintes vives couvertes de bougainvillées) et une ambiance paisible, malgré l’afflux de touristes.
Pour en profiter pleinement, il faut y passer la nuit, dans une petite auberge ou la chambre d’hôtes d’une maison goréenne ou dans le très confortable hôtel Madou, entièrement rénové en 2012. Vers 18 heures, l’île se vide de ses touristes pour se réserver à ses habitants, jusqu’au lendemain en fin de matinée. De quoi savourer ce petit havre de tranquillité, avant de le quitter par la chaloupe de 10 h 30.

Contemplation
Retour sur le continent. À deux pas de l’embarcadère, la gare ferroviaire est toujours debout malgré son avenir incertain. Hormis le Petit Train bleu (Ptb), qui relie Dakar à Rufisque, et une conne­xion folklorique avec Bamako (2 à 3 liaisons par semaine), la gare de la capitale a tout du vestige colonial : mise en service en 1914, la centenaire attend toujours d’être rénovée.
Sur sa place, la statue de Dupont et Demba, le marsouin français et le tirailleur sénégalais. Après un crochet par l’agréable marché malien, situé de l’autre côté du boulevard, cap au sud vers la place de l’Indépendance, puis vers le Palais présidentiel, à partir duquel on rejoint «la petite corniche» (corniche Est) qui serpente autour du cap Manuel. Un premier arrêt est recommandé à l’Océanium, l’association portée par l’ex-ministre de l’Écologie, Haïdar El Ali, afin de prendre la mesure des défis environnementaux qui se posent au pays.
Au gré du parcours, le temps d’un rafraîchissement, quelques terrasses d’hôtels ou de restaurants offrent un point de vue unique sur Gorée, à l’Est, comme celle du Savana, ou sur les îles de la Madeleine, à l’ouest, depuis la terrasse du Sokhamon. Un moment de contemplation avant de rejoindre le centre de la capitale.

La Teranga sénégalaise ne se refuse pas
Au cœur du Plateau, à 200 m de la place de l’Indépendance, le grand marché Sandaga permet aux touristes de s’approvisionner en tissus, en musique, en bijoux et autres sénégalaiseries artisanales. Il faut cependant s’armer de tolérance et de patience, puisque trois ou quatre personnes vous imposeront leur présence d’un bout à l’autre de ce shopping - la Téranga (hospitalité en wolof) sénégalaise ne se refuse pas, déh ! Par ailleurs, le wakhaalé (négociation) nécessite d’avoir du temps devant soi. Loin de l’atmosphère confinée et bouillonnante du Plateau, lorsque le soleil est à son zénith, cap au nord pour une promenade sur la plus longue plage de Dakar, qui s’étale à perte de vue depuis le village de pêcheurs de Yoff.
Côté baignade, la plage du Vi­rage, à deux pas de l’aéro­port Léopold-Sédar-Senghor, est moins soumise aux courants et est bordée de quelques gargotes où se restaurer. À moins de préférer l’ambiance plus intimiste de l’île de Ngor et de ses deux minuscules plages, accessibles en pirogue. De retour sur le continent, on peut s’offrir un déjeuner face à l’océan et se régaler de crustacés (très bon marché) à la pointe des Almadies, au bout de la route qui longe le King Fahd Palace (ex-Méridien Président), ou de pâtes aux fruits de mer au N’Gor, un restaurant les pieds dans l’eau, coupé de la ville, sur la corniche des Almadies.
À l’heure où le soleil commence à décliner et où les Dakarois envahissent les plages pour leurs «exercice» quotidiens, rien de tel que de rejoindre les hauteurs de la corniche et le phare des Mamelles, d’où on a la plus belle vue de Dakar... Avec au premier plan le Monu­ment de la renaissance africaine, qui se dresse désormais sur la Mamelle voisine, une bizarrerie sculpturale léguée par Abdoulaye Wade.
En redescendant par la corniche ouest, après un shopping de fin d’après-midi au Sea Plaza, le centre commercial le plus chic de la capitale et premier mall du pays, des dizaines d’agréables possibilités se présentent pour un apéritif au bord de l’eau. Ambiance cosy au bar du Radisson Blu Hotel (5 étoiles collé au Sea Plaza) ou, passée la plage de Fann, au Terrou-Bi (autre 5 étoiles), dont l’un des bars, côté piscine, dispose d’une vue imprenable sur les îles de la Madeleine.
À côté du palace, l’atmosphère est plus détendue et couleur locale au restaurant du Relais sportif, qui surplombe l’une des rares plages de la corniche encore accessible au public, spéculation immobilière oblige. Moins connu, de l’autre côté de la route de la corniche ouest, à Fann-Hock, le bar et restaurant terrasse du Djoloff offre quant à lui un beau panorama sur la baie de Soumbédioune - malgré l’immeuble qui a poussé tel un champignon et gâche un peu la carte postale. Ce petit hôtel de charme joliment décoré est parfait pour déguster quelques tapas à l’heure où le soleil se couche, en guise de mise en bouche.
Et pour le dîner, on fait quoi ? Le choix est difficile car, ces dernières années, Dakar a vu fleurir tout ce que la gastronomie mondiale compte de spécialités, y compris africaines. Un tagine au Ryad (route des Almadies) ? Un plat éthiopien sur la terrasse aux allures de campement de Lalibela (Point-E), où sont régulièrement organisées des soirées slam ?

Dakar la noctambule
Mais on peut aussi joindre l’utile à l’agréable, par exemple à La Calebasse (Virage-Mamelles) en faisant quelques emplettes dans la boutique d’artisanat située au-dessous de ce restaurant de spécialités africaines. Pour les fans de mu­sique, un dîner au Just 4 U s’impose. Le restaurant est aussi l’un des principaux lieux de concert dakarois, où l’on peut écouter les têtes d’affiche de la scène sénégalaise, de Vieux Mac Faye à Didier Awadi, en passant par Orchestra Baobab et Daara J Family.
Et le thieboudiène dans tout ça ? Tous les Sénégalais vous le confirmeront : un riz au poisson digne de ce nom ne se savoure que dans une famille locale, pas dans un restaurant ! Mais, à défaut, on peut se fier aux conseils du site Agendakar et à sa sélection des plus savoureux thieboudiène de la capitale. Et la soirée ne fait que commencer. Dakar la noctambule sort tard et se couche tôt... le matin. Longtemps cantonnées aux concerts et aux discothèques, les nuits dakaroises se sont métissées, enrichies et diversifiées. Ambiance bon enfant et conviviale pour une soirée cinéma (le mardi à 20 h 30) ou un apéro mix (le jeudi de 19 heures à 22 heures) sur la terrasse de l’hôtel du Phare, aux Mamelles, à la fréquentation plutôt occidentale.
Ambiance branchée, chic et sapée dans les nombreux restaurants, bars lounge et boîtes de nuit de la route des Almadies, qui drainent le tout-Dakar (du Barramundi au Charly en passant par le Five). Ambiance «arty» aux Petites Pierres, à Oua­kam, ou à la Biscuiterie de la médina, une ancienne friche industrielle reconvertie en galerie d’art contemporain et espace culturel polyvalent.

Bons plans en un clic
Pas de sortie à Dakar sans les con­sulter. Concerts, vernissages, soirées Dj, restaurants, conférences... Deux sites web permettent de ne rien rater de la foisonnante vie culturelle de la capitale. Agen­da­kar, lancé en 2009 par Aisha Dème, une passionnée d’événements culturels qui a aujourd’hui passé la main, propose un agenda hebdomadaire et un webzine égrenant billets à thème, interviews, découvertes de lieux insolites... Sur Wakh’Art, un blog animé par Ken Aïcha Sy, les divers genres artistiques qui émergent actuellement à Dakar sont à l’honneur. À travers de nombreuses chroniques et interviews, les nouveaux talents comme les plus confirmés de la scène dakaroise, du graff au slam en passant par l’art contemporain, n’auront plus aucun secret pour vous.

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