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Enquête Plus N° 1043 du 6/12/2014

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Équipements , effectifs, maillage du territoire: Les défis de l’Intérieur
Publié le dimanche 7 decembre 2014   |  Enquête Plus


Cérémonie
© aDakar.com par DF
Cérémonie publique d`incinération de drogue
Dakar, le 07 Novembre 2014- Le ministre de l`Intérieur et de la Sécurité publique a participé à une cérémonie publique d`incinération de drogue, en présence du directeur de l`Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), Mame Seydou Ndour. Photo: Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l`intérieur et de la sécurité publique


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Le budget du ministère de l’Intérieur est passé de 57 381 109 000 en 2014 à 65 029 191 600 F Cfa en 2015. Abdoulaye Daouda Diallo s’est expliqué, devant la Représentation nationale, sur les options stratégiques de son département.


La séance d’hier a battu le record des interventions. 65 députés se sont inscrits pour interpeller le ministre de l’Intérieur, dont le budget du département a connu une hausse 13,33 % en valeur relative. Le maillage territorial de ses services, la sécurité publique, la loi sur la parité et la réorganisation de l’espace politique ont occupé une bonne partie des débats.

«Le nombre de policiers est inférieur à celui de 1987 »

147 véhicules et 150 motos pour la mobilité de la Police nationale ; 441 élèves mutés dans les différents services, bientôt rejoints par 1 026 autres de l’actuelle promotion ; 10 000 agents de l’ASP recrutés dont 8 472 déjà déployés dans 35 structures signataires de conventions avec l’agence, les statistiques avancées par Abdoulaye Daouda Diallo sont éloquentes, mais cachent mal les difficultés évoquées par les députés.

Le ministre, qui a été plébiscité pour la bonne tenue du sommet de la francophonie, s’est vu interpeller sur les questions d’équipements de ses services dans la banlieue dakaroise, ainsi que dans les grandes villes de l’intérieur du pays. Le député Ahmadou Dia a fait état de 254 pharmacies cambriolées, entre 2007 et 2014. Les effectifs réduits de la Police ont aussi été indexés. Le ministre a lui-même avoué que le «nombre de policiers est inférieur à celui de 1987 ». Ainsi, un recrutement spécial de 3 000 policiers est prévu, entre cette année et 2016.

L’agence de sécurité de la proximité ASP a également été au centre des débats. Le député Cheikh Tidiane Ndiaye a déploré le dépassement des prérogatives qui leur sont assignées. Ces derniers sont abonnés aux pages faits-divers des quotidiens. Mais le ministre a réagi aux qualificatifs dévalorisants donnés aux agents de cette nouvelle structure, pour marquer son désaccord : « Je ne partage pas cette appellation de « pourris ». C’est une structure respectable dans son comportement, dans ses missions de tous les jours. Dans toutes les corporations, on peut trouver des agents qui sont à la marge de la bonne marche de l’institution », a-t-il plaidé.

Il a embrayé sur la multiplication par 4 des saisies de drogue, du fait de la remise en action du programme national de lutte contre la drogue (PNLD) et du renforcement du personnel de l’office central de répression contre le trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS).

«Une caserne pour chaque chef-lieu de département »

« Une seule caserne pour toute la région de St. Louis ! » s’est étonné la députée Aminata Guèye. « Pikine est le département le plus peuplé du Sénégal, selon l’ANSD, et n’a pas de casernes de sapeurs », a renchéri son collègue Samba Bathily. Goudomp, Vélingara, Bignona, Goudiry, Mbour, Koungheul, Kaffrine, et beaucoup d’autres localités réclament un détachement de sapeurs-pompiers. Les retards dans les interventions et le manque d’équipement des soldats du feu ont aussi été indexés par les parlementaires. Ils en font des priorités qu’il faut résoudre avec célérité.

Face à ces interpellations, le ministre a souligné qu’il s’agit d’un problème d’ordre structurel. « On n’avait que des véhicules d’intervention citadine qui ne pouvaient faire le travail au niveau rural, car ils allaient s’embourber dans les pistes ». Le projet d’équipement prioritaire de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) d’un coût de 26 milliards va doter «cette structure de moyens beaucoup plus légers pour appuyer ses interventions », selon le ministre. Avec la fermeté du tapis herbacé, les feux de brousse ont commencé. Le ministre a rassuré les députés de toutes les localités : « Pour chaque chef-lieu de département, l’implantation d’une caserne est prévue ».

A Dakar et dans les capitales régionales, le problème des bouches d’incendie empêche une intervention adéquate des pompiers. Aussi, Abdoulaye Daouda Diallo a-t-il «demandé aux maires des différentes collectivités locales et aux autorités administratives d’exiger, dans les autorisations de construire, et dans les plans directeurs des capitales régionales, des bouches d’incendie partout où l’on érige des bâtiments ».

Assainissement espace politique et CNI à puce

Partis politiques en surnombre, pléthore de listes, lors des dernières élections locales, les députés se sont plaints du rapport déséquilibré entre la population électorale et les structures politiques existantes. « Il est temps de faire l’appel pour une large concertation sur l’assainissement de l’espace politique. La moitié de la population n’est pas inscrite sur les listes. Moins de 2 millions vont aux urnes pour voter. L’existence de 228 partis ne se justifie pas. Il faut sonner fin de la récréation », a fustigé Ndèye Dieynaba Ndiaye, selon qui, 78 partis n’ont pas d’adresses. Même si le premier policier du pays a déclaré que c’est un droit consacré par la Loi, il estime que « c’est une situation qui n’est pas tenable, d’autant plus que la presque totalité des partis ne sont pas en règle avec le ministère de l’Intérieur ».

Une autre évolution dans le domaine électoral est la carte nationale d’identité à puce qui servira en même temps de carte d’électeur. Le projet sera lancé en 2015, c’est pourquoi, a-t-il dit : « je n’ai pas renouvelé le contrat avec la maison de production des cartes numérisées ». La proposition de vote électronique du député Zator Mbaye n’a pas rencontré l’assentiment du ministre. « Il y a lieu de sécuriser le processus, car nécessitant l’intervention de beaucoup d’autres secteurs et ministères ».

« Touche pas à ma loi sur la parité »

La présidente du Conseil sénégalais des femmes (COSEF) et ses collègues ont sorti les griffes contre l’éventualité de la révision de la loi sur la parité : «Nous vous attendons sur la loi sur la parité. Il y a des velléités de revenir sur cette loi. Nous avons notre place dans cette Assemblée. Touche pas à ma loi sur la parité ! Nous allons avoir des listes paritaires pour d’autres élections, car nous ne nous sommes pas battues jusque-là pour faire des concessions. Il est hors de question de revenir dessus ». Hawa Dia Thiam et les autres députées ont « refusé la révision du code de la parité ».

Septième sur 148 pays, et troisième en Afrique derrière le Rwanda et l’Afrique du sud, le Sénégal a adopté cette mesure en 2011. Un tir groupé des femmes parlementaires qui a engendré l’incompréhension du ministre de l’Intérieur : « Je ne me rappelle pas avoir soulevé la question de la parité dans une quelconque rencontre. Je reconnais la difficulté d’application à Touba et Khelcom. Il appartient, dans ce cas, aux acteurs politiques lésés d’ester en justice. La loi doit être d’application intelligente, mais il ne saurait être question de revoir ce code. Ce n’est pas notre mission. Je suis étonné même que ça ait pris cette envergure », s’est défendu le ministre.

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