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Walf Fadjri L’Aurore N° 6814 du 4/12/2014

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Abdoulaye Wade: «Il y a une mauvaise compréhension de l’ultimatum»
Publié le samedi 6 decembre 2014   |  Walf Fadjri L’Aurore


Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Wade réaffirme ses accusations envers le frère du président Sall
Dakar, le 27 Novembre 2014 - L`ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s`est exprimé sur la sommation interpelative qui lui a été adressée. Il a réaffirmé ses accusations envers le frère du président.


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Vingt-quatre heures après l’expiration de son ultimatum fixé à Macky Sall, Abdoulaye Wade a accordé un entretien à deux chaînes de télévision : Walf Tv et 2s Tv. Dans le premier jet de cet entretien que nous reproduisons in extenso, Me Wade revient sur cet ultimatum, sur le Sommet de la Francophonie et sur ce qu’il pense des mémoires d’Abdou Diouf. Sans oublier son fils Karim. ENTRETIEN …

Wal Fadjri: Le 21 novembre dernier, lors d’un grand rassemblement à la place de l’Obélisque, vous avez fixé un ultimatum de 72 heures à Macky Sall pour répondre à des questions après la fin du Sommet de la Francophonie. Aujourd’hui, le délai a expiré. Quelle est la suite que vous allez donner à cet ultimatum?

Abdoulaye WADE : Je pense qu’il y a une mauvaise compréhension de ce que j’ai dit. Je vais donc répéter ce que j’ai dit et dire ce que ça signifie. D’abord le meeting n’était pas celui du Pds, mais celui du Front patriotique pour la défense de la République dont je suis le président. Et à cette occasion, je me suis exprimé. Evidemment, j’ai parlé comme si je parlais pour moi ou pour le Pds. Mais en réalité, j’ai parlé pour le Front. Mais, j’assume tout ce qui a été dit au besoin personnellement tout seul. Alors, nous avions dit qu’il y a un certain nombre de questions sur lesquelles Macky Sall doit donner une réponse parce qu’il s’est tu depuis et nous l’obligeons à répondre à ces questions. Et s’il ne le fait pas, nous lui donnons 72 heures pour répondre et s’il ne le fait pas nous envisageons une action, mais nous n’avons pas dit laquelle.



Pouvez-vous nous dire laquelle?

Attendez, un peu de patience. Alors, parmi les questions, il y avait d’abord pourquoi il conserve la Crei qui est en marge de la justice de droit commun qui a tout ce qu’il faut pour juger les citoyens. Pourquoi maintenir en cette année 2014 un tribunal d’exception, un tribunal politique qui ne sert qu’à s’attaquer à l’opposition ? La Crei a été inventée par Abdou Diouf. Il l’a utilisée deux fois, trois fois si je ne me trompe. Et puis il l’a abandonnée pendant 17 ou 18 ans, il ne l’a plus utilisée. Savez-vous pourquoi ? Il me l’a dit en privé, j’étais quand même son ministre d’Etat. Il m’a dit : «Ablaye, la Crei c’est une catastrophe et ce que je reproche surtout à cette juridiction, dont les dossiers s’accumulent sur la table du procureur spécial, c’est que les Sénégalais se dénoncent entre eux. Il y a une atmosphère de dénonciation. Je n’aime pas.»

Quelqu’un voit son voisin monter des beaux meubles, il sait que ce dernier travaille comme commis ou a une fonction modeste et la personne se dit qu’il y a une différence entre son salaire et ses meubles de luxe. Abdou Diouf m’a dit qu’il y a tellement de dénonciations qu’il ne l’utilise plus. «Je ne l’avais pas faite pour ça. Je l’avais faite pour les détournements de deniers publics qui mettent trop de temps à être jugés», m’a-t-il dit.

Je vais vous dire moi-même pourquoi on avait inventé la Crei? Et là ce n’est pas moi qui parle mais Abdou Diouf. A l’époque, on reprochait aux douaniers d’être toujours tous riches, d’avoir des immeubles à Dakar. Quand je suis arrivé au pouvoir, sachant ce que je sais de la Crei, et n’avons pas la même position que Diouf, moi, ma position c’est celle d’un démocrate. Je ne conçois pas des tribunaux d’exception, moi-même j’ai été jugé par un tribunal d’exception ici. Le tribunal d’exception quand il est politique, c’est pour condamner quelqu’un. Vous avez un magistrat et quatre camarades quand vous leur dites faites cela, condamnez cinq ans, dix ans, ils le font. Dans mon cas, c’était des camarades. Je vous dirais même qu’un d’entre eux, je ne me rappelle plus son nom, a quitté en pleine audience le tribunal spécial qui me jugeait parce qu’il a dit qu’il ne pouvait pas supporter cela. Et c’est un tribunal spécial qui a jugé Mamadou Dia dont j’ai été l’avocat. Alors, je sais ce que sont les tribunaux d’exception.

Pourquoi vous ne l’avez pas rayée sous votre magistère?

Quand je suis arrivé avec ce que je pense de la Crei, je me suis dit que si je la supprime ils vont dire : il protège des gens. Vrai ou faux, c’est mon raisonnement. C’est pourquoi, je l’ai laissé mais sans l’utiliser. Pendant douze ans de présidence, je ne l’ai pas utilisée une seule fois.

Pour revenir à l’ultimatum, les 72 heures ont expiré. Quelle suite allez-vous donner?

Il y a une incompréhension. Parfois, on pense une chose et on l’exprime mal. Ce que je voulais dire, ce que le Front m’a chargé de dire - parce que, les 72 heures, quand on voulait les lancer, c’est quand j’ai débarqué ici au mois de septembre. Avec ces millions de personnes qui m’ont accueilli, c’est à ce moment que je voulais le faire puis j’ai attendu. Alors, quand nous avons créé le Front, nous avons dit qu’on va lancer 72 heures mais il y avait la Francophonie en face de nous et nous ne voulions pas la troubler ou qu’on dise que c’est le Pds qui l’a sabotée. On a donc dit après la Francophonie. Je voulais dire que, 72 heures après la Francophonie, je lancerais un ultimatum de 72 heures à Macky Sall pour qu’il réponde à nos questions. Mais, je n’avais pas dit que la Francophonie fermait aujourd’hui et le lendemain, les 72 heures commençaient. C’est là la nuance.

«Je voulais dire que, 72 heures après la Francophonie, je lancerais un ultimatum de 72 heures à Macky Sall pour qu’il réponde à nos questions»

A partir de quel moment sont décomptées les 72 heures?

Ah, je ne peux pas savoir. On voulait laisser la Francophonie, elle est passée maintenant nous allons réfléchir pour fixer la date.

S’agissant de la Francophonie, d’aucuns pensent que vous avez manqué au décor

C’est vrai, les Sénégalais peuvent avoir leur appréciation. Il ne leur paraît pas normal que je sois absent.

Pourtant on vous a invité.

Attendez ! (Rires) Soyez un peu patients. Je vous explique pourquoi je ne suis pas allé. Parce que nous l’avons discuté dans notre cercle politique du Pds. Finalement, je me suis dit : mon fils est en prison on ne sait pas pour combien de temps alors qu’il n’a rien fait, rien que pour des raisons politiques parce que Macky Sall ne veut pas de lui comme adversaire à la prochaine présidentielle et moi je vais me pavaner avec les chefs d’Etat, rigoler, manger, etc, j’ai dit non. Voilà la raison pour laquelle, je ne suis pas allé. Mais je n’ai rien de spécial contre la Francophonie. Mieux, j’ai beaucoup d’amitiés avec certains chefs d’Etat qui sont venus. Simplement, je ne pouvais pas concevoir d’aller à la Francophonie pendant que mon fils innocent croupit en prison.

Justement, que pensez-vous de la Francophonie?

Alors, je voulais vous dire une chose, ma position sur la Francophonie elle-même. Un locuteur français, je le suis. Mais je voulais dire que : j’ai toujours trouvé que la Francophonie faisait trop de politique, faisait trop ce que faisaient d’autres organisations. Il y a trop de duplications alors qu’elle aurait dû faire autre chose. La nouvelle secrétaire générale, Michaelle Jean, que j’ai l’honneur de connaître, (…) a dit qu’elle va donner à la Francophonie un accent économique. Je suis économiste, je préfère qu’on parle d’économie et des réalisations économiques plutôt que de disserter sur d’autres questions.

N’est-elle pas une locomotive qui pourrait tirer le continent ?

Absolument pas. La Francophonie, c’est pour les francophones et non pour le continent. Mais on aurait pu tisser entre nous francophones des liens économiques de coopération économique et financière particuliers. Je peux vous donner un exemple. Quand j’étais président de l’Oci, nous avons eu une conférence à Koweït-City et nous avons parlé de coopération. J’ai fait des propositions qui sont valables pour la Francophonie.

Pourtant, c’est sous Diouf que la Francophonie a eu cette vocation politique ?

Je ne me rappelle pas. Les règlements des conflits à moins qu’ils soient entre francophones que la Francophonie intervienne. Et cela même, laissons ça aux chefs d’Etat. C’est un travail politique et non de francophonie.

Pour rester dans le Sommet de la Francophonie, vous avez dit que vous avez d’excellentes relations avec tous les chefs d’Etat présents. Pourtant votre nom n’a pas été évoqué par ceux qui se sont succédé au micro lors de son ouverture. Au contraire, ce sont des honneurs qui ont été rendus à votre prédécesseur Abdou Diouf. Quel est votre commentaire par rapport à cela ?

Pour moi, c’est très simple. Les chefs d’Etat s’aménagent. Chacun aménage l’autre parce qu’il dit si je lui fais ça, il va me faire ça. Je comprends que moi, ayant des problèmes avec Macky Sall, bouche cousue, on ne parlera pas de moi. Et cela ne me fait rien et je les comprends.

L’ami de mon ennemi est mon ennemi ?

Dans les couloirs, ils ont parlé de moi, ils ont fait des éloges. Cela été rapporté. Des Chefs d’Etat qui racontaient ce que j’ai fait à Dakar. Certains sont allés visiter Dakar d’autres sont sortis pour aller du côté de Thiès pour voir les voies de contournement.

Il y en a qui vous ont appelé ?

Non, ils ne m’appelleront pas.

Même Ouattara avec qui vous avez de bons rapports ?

Le président Ouattara, nous nous appelons mais il ne m’a pas appelé. Et je pense qu’il n’avait pas à m’appeler. Mais on se parle pour d’autres choses ?

Macky Sall ne vous a pas cité dans son discours, cela ne vous fait pas mal ?

Non, pas du tout. Moi, ça m’est in-di-fé-rent. (Il hausse le ton). Qu’est ce que cela change à Abdoulaye Wade et dans ce que les Sénégalais, les africains et le monde entier savent de moi. Que Macky Sall dise : «Oui Abdoulaye Wade, mon prédécesseur a fait un bon travail.» Qu’est ce que cela va faire. Cela ne me fait ni chaud ni froid.

Les honneurs sont rendus à Abdou Diouf, d’ailleurs le nouveau centre de conférences porte désormais son nom ?

C’est très beau, c’est très bien qu’on rende service à l’un des précédents présidents de la République. Dans notre culture sénégalaise, les morts ont toujours raison. On a fait toujours l’éloge des gens qui ne sont plus là, ça c’est sénégalais. C’est notre culture dès que quelqu’un est mort. Ce qui est paradoxal, c’est qu’il parle d’Abdou Diouf qui n’a pas de bonnes relations avec moi. C’est normal. Mais croyez-moi ; cela ne me fait strictement rien. Je connais Abdou Diouf mieux que Macky Sall.

Et cette nouvelle alliance Diouf/Macky Sall qui se dessine ?

Il paraît qu’ils vont faire une alliance. C’est leur problème. Dans notre Constitution, il est écrit que n’importe quel parti peut s’allier avec n’importe quel autre. Le moment venu, nous nous retrouverons en face. Je pense que s’il s’agit de présidentielle, nous les battrons.

«Puisque Abdou Diouf semble être du côté de Macky Sall, ça ne me gêne pas de dire que j’ai donné une voiture à Madame Diouf»

A quand remonte votre dernier contact avec Abdou Diouf ?

Trois ou quatre ans, quand il est venu ici. Je vous signale qu’il a des choses, il est pénible de les dire. Par exemple le droit des anciens chefs d’Etat. Le premier statut a été fait par le Président Léopold Sédar Senghor et qui est appliqué par Abdou Diouf qui a dû rédiger ça avec lui. J’avais demandé qu’on fasse un statut général pour les hautes personnalités. Parce que je ne conçois pas qu’un président de la Cour suprême, s’il meurt, sa famille est presque dans la misère ou sa femme n’a même pas de voiture. Macky Sall me l’a appliqué, mais, il l’a fait un an après ma sortie de la présidence. Il fallait me poser la question, comment je vivais ? J’avais beaucoup de difficultés. Mais, ça ne fait rien. Je vais vous dire la différence qu’il y a entre le statut que je donnais à Abdou Diouf et celui que Macky Sall me donne maintenant puisque nous sommes à l’heure de la vérité. Pour la sécurité, mon attaché de sécurité ne peut sortir du Sénégal avec moi, c’est seulement quand je suis au Sénégal qu’il vient pour toute la journée et le soir, il s’en va. Moi, j’ai donné à Abdou Diouf deux agents de sécurité à Paris. Ils étaient dans son appartement ou à côté d’Abdou Diouf. C’est important. Moi quand je suis chez moi à Paris, c’est ma femme qui s’en occupe. Je n’ai pas d’agents venant du Sénégal.

Deuxièmement puisque Abdou Diouf semble être du côté de Macky Sall, ça ne me gêne pas de dire que j’ai donné une voiture à Madame Diouf. Parce que j’estime que ce n’est pas normal que la femme d’un ancien chef d’Etat n’ait pas de voiture. Une voiture, c’est zéro. Mais je lui ai donné une voiture. Parce que j’estime que c’est mieux que de la voir dans les taxis ou autobus. Moi je suis un libéral, on dit que je suis généreux. C’est la vérité. Donc, nous n’avons pas la même conception.

Sur le traitement salarial, il y a une différence ?

Je ne connais pas combien touchaient mes prédécesseurs. Mon salaire, je ne l’ai pas choisi, j’ai trouvé un décret qui l’applique. Je dois toucher cinq millions par moi.

Mais on parle de neuf millions ainsi que la prise en charge de votre personnel domestique...

C’est une erreur, moi j’ai un salaire de cinq millions par mois. Mais je dois être logé. Comme on ne me loge pas, on me donne une indemnité de logement de quatre millions. C’est ça qui fait neuf millions. S’agissant de mon personnel, (…), l’ancien chef d’Etat a droit à un aide camp, à deux secrétaires, à un directeur de cabinet, un chauffeur et un jardinier.

Donc vous n’avez rien de tout cela ?

Si…

A vos frais ou aux frais de l’Etat ?

Aux frais de l’Etat. Mais je n’ai que ça.

Donc vous souhaitez avoir plus ?

Ce n’est pas souhaité, je devrais avoir plus.

Et vous en voulez à Macky Sall ?

Non, même s’il le supprime je ne lui en voudrais pas. Moi, je peux m’en passer.

Votre aide camp a été remplacé. Est-ce que cela vous a été notifié ?

Non. Un bon jour, il est venu me dire qu’on l’a affecté je ne sais où. Je lui ai dit : au revoir. Personne ne m’a dit qu’il a été renvoyé. Je ne sais pas où il est et on ne l’a pas remplacé jusqu’au moment où je vous parle.

Vous n’avez reçu aucun document ?

Aucun document m’annonçant qu’il partait, ni aucun document affectant un nouvel aide de camp. Si on respectait la loi, je ne devrais pas rester une heure sans avoir un aide de camp.

Vous semblez dire que vous avez été loyal envers Abdou Diouf. Est-ce que aujourd’hui vous avez l’impression qu’il n’a pas été reconnaissant ?

Je regrette de répondre à cette question. Si Abdou Diouf s’allie avec Macky Sall, je trouve normal parce que nous sommes dans une démocratie. Mais Abdou Diouf a voté pour moi.

Lors de la dernière élection ?

A la dernière élection présidentielle que j’ai gagnée, Abdou Diouf a voté pour moi.

Le vote est secret, comment vous le saviez ?

(Rires) Comment vous vous renseignez ?

Vous avez des sources ?

Eclats de rire. Ne vous en faites pas, on me renseigne tout le temps.

Nous restons avec Diouf qui a publié ses mémoires qui ont suscité un tollé après avoir critiqué ses anciens compagnons du Parti socialiste. Curieusement, il vous a ménagé. Cela vous donne envie de dire quoi ?

Rien, il écrit ses mémoires comme il veut. Je vais vous révéler une chose. Vous savez, quelque part nous sommes des parents. Mon père est l’oncle de sa mère. C’est du côté paternel que nous ne sommes pas des parents. La dernière fois qu’on s’est vu, il m’a dit Abdoulaye, est ce que tu écris tes mémoires, je lui ai dit non, je prends des notes. Il m’a dit moi, je n’écris pas mes mémoires. Et m’a dit pourquoi ? Parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas dire.

Quand ?

Il y a trois ans.

Pour ces parenthèses historiques est ce que le récit a été fidèle ?

Je ne veux pas faire de critiques pour ce livre. Je constate qu’il n’a pas dit de mal de moi, ça me suffit.

Avez-vous des nouvelles de votre fils Karim Wade, actuellement en prison, vous communiquez par quelles voies ?

Par ses avocats. Quand un avocat va voir mon fils en prison, j’ai le droit, d’ailleurs, il est obligé de me dire s’il est en bonne santé.

Vous pensez que sa santé est menacée, là où il se trouve actuellement ?

Non, je ne crois pas. Vous savez, dans la vie j’ai tellement subi et vu de choses. Je ne le crois pas et j’espère qu’il ne lui arrivera rien. Mais, c’est dans les prisons qu’on empoisonne des gens, je l’ai vue dans un pays africains. Mais ce n’est pas sénégalais. Donc sur ce plan, je ne crains rien. Mais, cela ne veut pas dire que ça ne peut se produire. Parce que vous savez que Macky Sall, n’est pas seul. Il est avec quelques énergumènes qui sont capables de tous.

Vous les avez identifiés.

Je les connais. J’ai des ennemis que tout le monde connaît autour de Macky.

Des ennemis ou des adversaires ?

Non. Des ennemis, je parle français.

Il a un nouveau délai pour s’expliquer sur ces 46 milliards ?

S’il vous plait, il ne s’expliquera pas sur cela parce que les gens de la cour savent que ce compte n’existe pas. Ils ont envoyé le procureur adjoint à Singapour pour vérifier. Il est allé dans les beaux hôtels et il est revenu pour dire qu’il n’a rien trouvé. Et personne n’a trouvé 46 milliards dans le compte de Singapour. Donc c’est une invention. Et on m’a dit que c’est Macky Sall lui-même qui aurait dit qu’on ne lui parle plus de ce compte de Singapour. Donc, sur les 117 milliards vous enlever 47, il reste combien ? 70 milliards. Dans l’accusation, tout le patrimoine de Bibo Bourgi appartient à Karim

Je défie Macky Sall de se mettre devant les écrans et de montrer une seule preuve de détournement ou enrichissement. On est parti de 700 milliards comme patrimoine de Karim. La commission d’instruction a enrôlé 84 % des premières accusations notifiées à Karim au mois d’avril 2013, avant d’envoyer les dossiers à la Cour.

Le procureur fait partie des gens fantaisistes. Sur 700 milliards du dossier d’accusation, la commission n’a retenu que 117 milliards. Je voudrais préciser que Karim n’est pas accusé de détournement de deniers publics. Les gens confondent détournement de deniers publics et enrichissement illite. On lui demande d’expliquer ces 117 milliards qui restent. Je vais démontrer que cela ne tient pas debout. Il y a 47 milliards dont on dit être dans un compte de Karim à Singapour. Karim n’a pas de compte à Singapour. Une accusation se fait par la police ou le procureur qui font des enquêtes, mais cette allégation est venue au dernier moment où la Cour se tenait. Ils l’ont directement lancé devant la Cour.

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