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Le Soleil N° 13083 du 4/1/2014

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Quand un Président scientifique vient au secours des lettres sénégalaises
Publié le lundi 6 janvier 2014   |  Le Soleil


Le
© AFP par SEYLLOU
Le président Macky Sall rend hommage aux soldats de la paix sénégalais tués au Mali
Jeudi 19 decembre 2013. DAKAR. Le président Macky Sall a rendu hommage hommage aux soldats de la paix sénégalais tués lors d`une attaque dans la ville malienne de Kidal (Nord-Est du Mali)


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Déjà, à l’occasion de la Journée internationale de l’écrivain africain, édition 2013, Madame Aminata Touré, Premier ministre du Sénégal, avait annoncé la couleur en insistant sur la volonté du Gouvernement de consolider le Fonds d’aide à l’édition. Ce qui avait suscité beaucoup d’espoir au sein de la famille littéraire du Sénégal. En effet, le renforcement du Fonds d’aide à l’édition a été une vieille revendication de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes) et du Pen Sénégal.
Cerise sur le gâteau, le Conseil des Ministres du 26 décembre 2013 confirma la déclaration du Premier ministre. Mais cette fois, c’est le premier protecteur des Arts et des Lettres, en l’occurrence le président Macky Sall, qui enfonça le clou en concrétisant et en précisant les nouvelles orientations du gouvernement en matière d’édition accouplées d’une politique hardie du livre et de la lecture. En effet, ce dernier Conseil des ministres de l’année 2013 est comme une bouffée d’oxygène dans le cœur des écrivains et des éditeurs sénégalais.
Les esprits obscurs ont souvent perçu les scientifiques comme des hommes rigides insensibles à la création littéraire et artistique. C’est fort méconnaître l’histoire du siècle des lumières où les scientifiques, les avocats et les médecins ont offert à la France ses plus belles lettres de noblesse.
Le président Macky Sall a non seulement rassuré les écrivains et éditeurs sénégalais, mais il a surtout dessiné les contours d’une grande concertation autour du livre dans ce haut lieu dont l’histoire se confond avec celle du Sénégal, la présidence de la république.
Le président Macky Sall a compris que l’édition est une activité de souveraineté, car elle permet à un pays de protéger la création, mais aussi d’apprécier à leur juste valeur les préoccupations, les symboles, les mutations et les pulsations dessinés par son intelligentsia.
Dans le communiqué du Conseil des ministres, le président de la République est allé beaucoup plus loin en déclinant les possibilités d’une défiscalisation du livre et de ses intrants. Incontestablement, le président Macky Sall est allé très loin dans une prise de position ferme et précise : rétablir le livre et la lecture dans leur rôle prioritaire de formation, de transmission des savoirs et des cultures.
Le livre est un outil de formation, de distraction certes mais surtout d’éducation. Il permet à une nation de se distinguer d’une autre mais aussi à la culture de résister à la déformation historique et au façonnement négatif des consciences. Le livre est comme une monnaie nationale qui donne à une nation les moyens de confirmer son identité, mais aussi d’exprimer ses différences. Il est indispensable à la consolidation d’une nation altière refusant toute forme d’aliénation ou d’acculturation. C’est tout le sens du communiqué du Conseil des ministres où le président de la République a marqué son grand intérêt pour le livre et l’édition dans son pays. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié. Les éditeurs et écrivains sénégalais lui expriment leur profonde gratitude pour cette action salvatrice qui, j’en suis sûr, permettra à l’édition et au livre sénégalais de retrouver son lustre d’antan et de faire face aux nouvelles technologies incarnées par le numérique qui n’est que le complément obligatoire du livre classique, irremplaçable dans les normes et dans la pratique de la lecture.
L’édition et le livre sénégalais connaîtront une nouvelle vie, car le Premier ministre, chef du gouvernement, et le ministre de la Culture en feront un leitmotiv pour la circulation des idées, pour le grand pas qui reste à franchir : l’accès du marché scolaire et universitaire de l’édition locale, le rejet de tout micro-nationalisme beat, mais plutôt la possession de tous les atours de souveraineté qui sont les armes essentielles de l’édition, de l’honneur et du patriotisme.
Merci Monsieur le président de la République, vous qui venez de voler au secours des lettres sénégalaises, foyer ardent de création fertile, de germinations et de métaphores primordiales.
Récemment, à l’occasion de la Journée internationale de l’écrivain africain dédiée au patriarche Cheikh Hamidou Kane, la communauté littéraire africaine avait décerné au président de la République sa plus haute distinction le « Noble Patron of the Arts » pour services rendus aux lettres africaines. L’acte d’un écrivain n’est jamais banal. En effet, après Nelson Mandela, Abdou Diouf et Khadafi, vous avez amplement mérité cette distinction des guetteurs d’aurores et des veilleurs de crépuscules.
L’écrivain, témoin de son temps, est forcément un reculeur de bornes. Quand il prend sa plume, il la prend non pas pour des raisons crypto-personnelles, encore moins pour des ambitions cachées, mais plutôt pour défendre une cause noble : celle du citoyen accompli, forgé dans l’enclume de l’excellence et du patriotisme.
L’édition, faisant partie des secteurs vitaux de la nation, suscite une nouvelle conscience de la part de ceux qui ont pour mission de médiatiser, à travers leurs plumes, les préoccupations premières de leurs peuples.
L’écrivain doit aussi s’éloigner du style « voyez-moi » qui tue la sincérité de sa plume et la pertinence de ses idées. Ecrire pour soi-même est bien le dogme le plus négatif de la création littéraire.
Ainsi le Président de la République qui vient de prendre cette décision hautement patriotique en a déjà pris d’autres dans le domaine de la culture au moment où il était Premier ministre (augmentation du budget du Fesman, celui de la Culture et du Fonds d’aide à l’édition en 2006), sans compter les autres mesures ponctuelles depuis qu’il est à la tête de l’Etat.
Pour toutes ces raisons, nous lui réitérons nos remerciements les plus chaleureux pour ces nouvelles mesures annoncées lors du Conseil des ministre du 26 décembre 2013, en lui confirmant notre totale disponibilité pour la promotion des Arts et des Lettres, pour la sublimation des nouvelles idées porteuses de vie et d’espoir.

Par Alioune Badara BEYE *

* Président de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes)

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