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Demba Dia, homme libre, rockeur et self-made man
Publié le lundi 1 decembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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Le musicien sénégalais Demba Dia, décédé vendredi soir à l’âge de 50 ans, à Paris (France), laisse l’image d’un artiste animé - tout au long d’une vie menée à vive allure - du souci de marquer les esprits et de laisser l’empreinte d’un entrepreneur inspiré et indépendant.

En juillet 2008, il faisait un saut remarqué dans la politique en fondant le Mouvement pour l'action et la Citoyenneté (MAC), briguant deux fois (2009 et 2014) le poste de mairie des Parcelles assainies (quartier de la périphérie du centre-ville de Dakar) -, mais pour le commun des Sénégalais il restera ‘’Demba Dia Rock-Mballax’’.

C’est en août 1991 qu’il marque son premier grand ‘’coup’’ artistique et médiatique en se révélant au public sénégalais lors de l’émission ‘’Boulevard en musique’’, animée alors par le journaliste Khalil Guèye sur la télévision publique sénégalaise. Il y interprète le morceau ‘’Rock-Mballax’’ pour le public.

Dans le clip du tube, Demba Dia atterrit à l’aéroport international de Dakar et apparaît habillé en rockeur, avec jacket et pantalon en cuir, gants et santiag, en plus de la voix alternant la rage du rockeur – normal, Johnny Halliday était son idole – et des mélodies puisées du patrimoine musical pulaar et wolof.

Cette ‘’rock attitude’’ du musicien sénégalais alliant pour la première fois de manière réussie ce genre musical au mballax lui colle à la peau, si bien que dans tout ce qu’il entreprend, est marqué du sceau de l’innovation et de l’audace. En attestent son inscription aux ‘’6 Heures de Dakar’’ (course automobile, dont il a été deux fois vainqueur, en 2003 et 2004), la création de l’écurie de lutte ‘’Rock Energie’’(2002) et le soutien à des associations féminines dakaroises et du Fouta, d’où il est originaire.

Preuve de l’impact social des actions de l’artiste, la foule nombreuse qui, à l’annonce de sa disparition, a pris d’assaut son domicile à l’Unité 7 des Parcelles assainies – que ses admirateurs avaient fini par rebaptiser ‘’Rock City’’.

Né en 1964, dans le quartier du Plateau, à Dakar, Demba Dia, fils d’un ouvrier de l’ex-Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (SONEES), grandit entre la capitale sénégalaise et Paris. Il pique très tôt le virus de l'entrepreneuriat, quittant très tôt l’école pour devenir ramasseur de balles sur les courts, puis moniteur de tennis.

Dans le but de devenir professionnel, il s’envole pour la France, mais ne fera pas carrière dans le tennis, parce qu’il s’est senti un jour ‘’humilié’’ et touché dans son orgueil par un ‘’petit toubab’’ qui l’avait sèchement battu. Quand il lui arrivait de revenir sur son parcours, Demba Dia évoquait cette anecdote dans un grand éclat de rire.

A son retour au Sénégal, il se lie d’amitié avec Thierry Los. Les deux partent en France pour se consacrer à la musique, un art pour lequel Demba Dia a toujours été passionné. Los et Dia fondent le groupe ‘’Dental’’. Il revient au Sénégal en 1991, pour sortir l’album ‘’Rock-Mballax’’, qui fait un tabac.

Jusqu’en 2006, il met sur le marché un total de neuf albums, dont le dernier, ‘’Boum Boum’’, reste dans la lignée des précédents, abordant les thèmes qui lui ont été chers : l’émigration, le culte du travail et l’amour.

Au fil des ans, l’accoutrement a changé, parce que l’homme avait été élevé au rang de ‘’Cheikh’’ par l’ancien khalife de la famille omarienne, Thierno Mountaga Tall.

Il a troqué ses santiags et ses habits en cuir contre des sabadors et autres trois-pièces locaux, mais dans l’âme, il est resté le rockeur des débuts, continuant de jouer avec le ‘’Dental’’, son groupé établi en France.

Il avait surtout gardé le même discours, ne ratant jamais l’occasion de dire ce qu’il pensait de la marche de sa commune (les Parcelles assainies) et de son pays.

Le self-made man Demba Dia n’était pas que musicien, homme politique et acteur social – il avait d’ailleurs en projet la construction d’un orphelinat –. C’était un homme d’affaires averti, propriétaire de biens immobiliers en France, qui vendait du matériel audiovisuel à des chaines télévisées africaines à Sao Tomé, en Guinée équatoriale, des voitures.

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