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L’intégralité du discours du chef de l’Etat à l’ouverture du Sommet de la Francophonie
Publié le samedi 29 novembre 2014   |  Présidence


Macky
© aDakar.com
Macky Sall démarre sa tournée économique par Saint-Louis
Dakar, le 26 Octobre 2014- Le président de la République, Macky Sall, a démarré sa tournée économique dans la vallée du fleuve Sénégal. La première étape de cette tournée a été marquée par les passages de Mpal et de Saint-Louis.


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Voici l’intégralité du discours prononcé par le président Macky Sall à l’ouverture, samedi à Dakar, du 15-ème Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) :

-Excellences, Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
-Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation,
-Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie,
-Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
-Monsieur le Premier Ministre,
-Madame la Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental,
-Mesdames, Messieurs,
-Chers amis, distingués invités,

Vingt cinq ans après le Sommet de Dakar de 1989, le Sénégal se réjouit d’accueillir à nouveau la Communauté francophone.

En mon nom, au nom de mes compatriotes, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour au pays de la Téranga.

Au cœur de la ville de Diamniadio en gestation ici, nous sommes presque à mi- chemin entre le Royaume d’enfance et la dernière demeure d’un des illustres pères fondateurs de la Francophonie, le Président-Poète Léopod Sedar Senghor.

Dans « Le souffle des ancêtres », un classique de la poésie africaine, mon compatriote, l’écrivain-conteur Birago Diop, renseigne que «Ceux qui sont morts ne sont jamais partis … Ils sont dans l'arbre qui frémit… Ils sont dans le bois qui gémit… Ils sont dans la case, ils sont dans la foule... Les morts ne sont pas morts ».

Oui, par leur œuvre pionnière, Senghor et ses compagnons sont vivants pour la Francophonie.

Qu’ils reçoivent, par ma voix, notre message de gratitude pour leur rôle historique dans le rassemblement de la famille francophone.

Nous tenons ce Sommet au moment où des pays de la sous-région ouest africaine, dont certains membres de l’espace francophone, font face à l’épidémie d’ébola. Je leur exprime notre solidarité agissante. J’appelle tous les membres de notre Organisation à se joindre aux efforts en cours en soutien à ces pays amis et frères.

Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,

A l’origine, était la Francophonie comme convergence autour d’une langue que nous avons en partage, dans le respect de nos diversités linguistiques et culturelles.

Senghor aimait la définir comme «Cet humanisme intégral, qui se tisse autour de la terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire ».

Sur ce legs, nous avons édifié la Francophonie des valeurs universelles, expression de notre attachement commun à la liberté, à la démocratie et au respect des droits de l’homme.

Puis a pris forme la Francophonie institutionnelle, une Organisation structurée, assumant des missions sans cesse croissantes, dans un monde en mutations rapides et complexes. Que de chemin parcouru entre ce qui était alors l’Agence de Coopération Culturelle et Technique et l’OIF de nos jours !

Aujourd’hui, nous avons franchi l’étape, encore plus exigeante, de la Francophonie des peuples. Plus exigeante parce que la langue, la culture, les valeurs universelles et l’édifice institutionnel qui les porte ne peuvent vivre et s’épanouir que par et pour les peuples qui les incarnent.

C’est tout le sens du thème que le Sénégal, pays hôte, a proposé pour notre Sommet : « Femmes et jeunes en Francophonie, vecteurs de paix, acteurs de développement ».

Nous souhaitons, par ce thème, donner à notre communauté l’occasion d’un échange orienté sur l’action en faveur de deux composantes majeures de nos sociétés.

Que serait en effet le monde sans la force vitale des femmes, son autre moitié ? Et sans l’enthousiasme et le dynamisme de sa jeunesse, son avenir ?
Et pourtant, les femmes et les jeunes sont encore les plus exposés en temps de conflit, et les plus vulnérables en temps de paix.

Pour beaucoup, les droits et libertés, le une jouissance ou l’espoir d’un lendemain meilleur, relèvent plutôt d’un combat incertain pour la vie.

Je pense aux violences spécifiques sur les jeunes et les femmes. Je pense aux discriminations de toutes sortes dont ils sont victimes. Je pense aux inégalités qui limitent leur accès aux soins de santé, à l’éducation, à la formation, à l’emploi, aux sources de revenus, à la propriété et au pouvoir décisionnel.

Oui, la francophonie des peuples commande que les jeunes et les femmes restent au cœur de nos politiques et de nos efforts conjugués. Car les jeunes et les femmes sont le cœur de nos sociétés.

Ils sont le cœur de nos projets.

Ils sont le cœur de nos ambitions et le cœur des défis que nous devons relever ensemble.

Contre la guerre et la violence, agissons pour la paix, la sécurité et la stabilité.

Contre l’ignorance et les dérives extrémistes, édifions des systèmes d’éducation et de formation aptes à résoudre les problèmes du chômage et de la marginalisation sociale.

Contre la dégradation continue de notre environnement, prenons la pleine mesure de nos responsabilités pour un développement solidaire et durable.

J’engage à cet égard la communauté francophone à rester mobilisée pour le succès de la 21ème Conférence des Nations unies sur le changement climatique, prévue en 2015 à Paris.


-Chers Collègues,
-Mesdames, Messieurs,

L’avenir de la Francophonie des peuples se trouve dans son riche potentiel : 14% de la population mondiale, 20% des échanges internationaux de marchandises, une population jeune, notamment en Afrique, et des ressources naturelles considérables.

Mais seule notre volonté commune de coopérer, dans un esprit de partenariat solidaire et complémentaire, transformera ce potentiel en opportunités.

La Francophonie des peuples, c’est certes la langue et la culture, la paix et la sécurité, la démocratie et les droits de l’homme.

Mais la francophonie des peuples, c’est aussi les échanges économiques et commerciaux ; c’est la mobilité dans l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur ; c’est la technologie au service du plus grand nombre.

Voilà ce qui constituera le ciment de notre édifice pour l’avenir.

Voilà ce qui rendra l’espace francophone plus fort, plus attractif et plus influent. Voilà ce qui fera que les générations actuelles et futures nourrissent pour la francophonie la même passion et le même attachement que les pères fondateurs.

C’est cela aussi, c’est cela surtout, l’esprit de la francophonie des peuples.

Enfin, m’adressant à vous, Président Abdou Diouf, je voudrais vous rendre un vibrant hommage pour votre contribution inestimable à l’Organisation Internationale de la Francophonie.

L’assise institutionnelle de l’OIF, le Cadre stratégique décennal de Ouagadougou, les Déclarations de Bamako et de Saint Boniface, textes normatifs de notre vision pour la paix, la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance, portent tous votre marque indélébile.

Devant la Communauté francophone et le peuple sénégalais que vous avez tant servis, en reconnaissance de votre œuvre, je donne votre nom à ce magnifique Centre international de Conférences, qui s’appellera désormais Centre International de Conférences Abdou Diouf, CICAD.

Une façon de vous dire « dieureudieuf », merci, en langue nationale wolof.

Je souhaite plein succès à nos délibérations.

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