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Le Quotidien N° du 7/11/2013

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Les 3 noyés de Yoff : L’insoutenable tragédie d’une famille
Publié le vendredi 8 novembre 2013   |  Le Quotidien




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Après plusieurs heures de recherches, le corps de Badou Diaw, 24 ans, noyé à la plage de Bceao, n’a pas été retrouvé jusque tard dans la soirée d’hier. Trouvé sur les lieux du drame, le père du disparu révèle que les deux jeunes filles dont les corps ont été repêchés avant-hier étaient des cousines de Badou Diaw. Il s’agit d’un drame familial que parents et amis tentent d’effacer en se remettant à Dieu.
Elle gronde encore et déferle ses grosses vagues sur la rive. Après toute une nuit de recherche vaine, pas l’ombre d’un corps sans vie sur le rivage de la plage de Bceao qui s’étend sur plus de 7 km. Prostrés dans leur drame, les parents de Badou Diaw, toujours introuvable, fixent d’un regard impuissant ce grand monstre bleu qui s’agite sans cesse. Impuissants, les sapeurs-pompiers ont fouillé de fond en comble les entrailles de ce monstre froid. Ils ont étalé leurs recherches sur plus d’un kilomètre : Aucune trace du corps du jeune homme. Il est toujours coincé dans le ventre de l’Atlantique.
Assis sur le rivage, les parents, frères et amis ont le visage figé dans la tragédie. Las de parcourir toute la plage depuis le matin, ils observent le balai ronflant des vagues. Ils sont impatients de voir enfin le corps de Badou rejeté par la mer. Les minutes semblent longues et l’attente ennuyante. Oncle du disparu, Ousmane Ngom Diaw, étreint par la tristesse, étouffe au milieu de sa famille qui se nourrit d’une infime chance de le retrouver. Son sourire rôde au-dessus de l’assistance. Atterré, il se détache du groupe, prend une poignée de sable, fait des incantations avant de la jeter à la mer. L’espoir fait toujours vivre. Baye Diaw, le père de Badou, est déjà résigné. «C’est la volonté de Dieu ! C’est Dieu qui nous avait donné la progéniture, quand il le reprend, nous devons nous en remettre à lui», confie M. Diaw. Il narre ce drame familial avec beaucoup de lucidité. «Les corps sans vie de Aminata et Daba ont été repêchés, mais jusqu’à présent on n’a toujours pas vu le corps de Badou. Les sapeurs poursuivent les recherches (hier). On a quitté Thiès pour venir participer aux recher-
ches. Nous espérons le trouver d’ici demain (aujourd’hui) pour organiser ses funérailles», espère-t-il. Au fond, il s’agit d’une succession d’évènements tragiques soumis à cette famille. A en croire Baye Diaw, elle a perdu successivement trois personnes. «Ce qui est le plus triste dans cette histoire, c’est qu’ils ont tous les trois perdu leur mère. La mère de Badou est décédée, il y a à peine un an. Il (Badou) habitait avec moi à Thiès. Suite au décès de sa mère, il est resté à Dakar pour travailler», confesse le père du défunt.
Entre Badou, Aminata et Daba, le destin les a réunis jusqu’au bout de leur existence. Vivant ensemble, ils ont disparu ensemble dans un même lieu. Un destin pour la vie et pour la mort. «Tous les trois sont cousins. La mère de Badou et celles des deux autres filles (Amina Touré et Daba Kébé Dramé) sont des sœurs. Ils avaient quitté Ouagouniayes, où habite leur tante, et pris un appartement aux Parcelles Assainies», dit-il. Revenant sur le film du drame, il conte : «D’après ce qu’on m’a dit, Badou était en train de jouer au football quand il a vu ses deux cousines se noyer. Il est allé à leur secours parce qu’il n’y avait pas de maîtres-nageurs.»
tndiaye@lequotidien.sn

Baignade : 3 maîtres-nageurs surveillent Bceao
Meurtris par cette lourde perte, les parents fustigent la négligence de la mairie de Dakar qui a réduit le nombre de maîtres-nageurs chargés de veiller à la sécurité des baigneurs sur la plage de Bceao. Au nombre de 12 pendant l’été, la plage a trois maîtres-nageurs en hors saison. «C’est une négligence de la mairie de Dakar», déplore Baye Diaw. Moussa Dia, secrétaire général du Collectif des maîtres-nageurs de Dakar, renchérit : «On a toujours décrié cette façon d’assurer la protection des plages pendant et après la saison. Nos contrats sont arrivés à terme le 30 octobre. On a un contrat de six mois. Quand la saison (l’été) se termine, nous restons six mois sans travail. La plage de Bceao est fréquentée hors saison et il faut que les autorités le comprennent.» D’après lui, parmi les 103 maîtres-nageurs que comptait la mairie de Dakar, dispersés dans les 12 plages autorisées, 55 ne sont plus sous contrat depuis le 30 octobre. Les conséquences sont terribles comme l’attestent les noyages de Badou, Aminata et Daba : «Des cas de noyades sont notés. Parce que 3 maîtres-nageurs ne peuvent pas assurer la surveillance de 7 km de plage. On a tenté d’ouvrir des discussions avec le maire, mais en vain», fulmine M. Dia. Loin des discussions, la famille des disparus observe les vagues se déferler sur le rivage sans l’ombre de Badou.

tndiaye@lequotidien.sn

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