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Sud Quotidien N° 6466 du 22/11/2014

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Manque de moyens logistiques, d’armes, problèmes d’effectif: Les maux de la direction des eaux et forêts de Kédougou
Publié le lundi 24 novembre 2014   |  Sud Quotidien




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La direction des Eaux, Forets, Chasse et Conservation des sols de Kédougou souffre d’un manque criant de moyens logistiques, d’armes d’intervention, de mains d’œuvre. Une situation alarmante dans une zone où le braconnage est récurrent, selon le colonel Malang Kidiéra, inspecteur régional des Eaux et Forets de la région de Kédougou.

«Il y a le problème des effectifs. Au niveau de Kédougou nous ne sommes que… (environ une vingtaine) d’éléments, alors que la région est vaste. Il y a deux brigades forestières, qui sont vacantes, il n’y a pas d’agents». Tel est le cri de cœur lancé hier, vendredi 21 novembre, par le Colonel Malang Kidiéra, inspecteur régional des Eaux, Forêts, Chasse et Conservation des sols de la région de Kédougou, en marge de la visite des locaux par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé.

A en croire le Colonel Kidiéra, la Zone d’Intérêts Cynégétique (Zic) est très agressée par les braconniers, à cause de l’abondance de la faune. A cela s’ajoute la lancinante question du manque de moyens logistiques. Selon lui, les services des Eaux et Forêts de Kédougou et de la Zic de Falémé ne disposent pas de bons véhicules, même s’il reconnait que Saraya, Salémata ont des véhicules neufs et des motos.

Dans la même logique, le Colonel Malang Kidiéra a fait constater au ministre «qu’il y a aussi le problème des armes. Nous intervenons parfois seul, sans l’armée, dans la zone avec des armes vétustes, alors que les braconniers sont armés». Toutefois, il a informé que la demande a été envoyé à qui de droit. Dans la foulée, il a évoqué la légèreté des sanctions infligées aux braconniers une fois arrêtés, avec des peines allant, au plus, jusqu’à 6 mois. Sur ce point, il a demandé au ministre de l’Environnement de revoir les peines, à l’image de ceux du vol de bétails.

Des cris de cœurs que le ministre de l’environnement, Abdoulaye Baldé, a demandé de faire remonter au niveau supérieur. A noter que le service intervient dans la régénération, en combinant des actions telles que la lutte contre les feux de brousse, le reboisement, la régénération naturelle. Une pépinière d’environ 1 million 500 plantes, toutes espèces confondues, est planté chaque année. L’accent est mis sur les espèces locales, notamment le veine, le baobab (‘’bouille’’), le «made», le karité, etc, pour assurer la bio diversité.

PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT A KEDOUGOU - ABDOULAYE BALDE PROMET BEAUCOUP PLUS DE RIGUEUR

Dans le but de faire respecter la réhabilitation de l’équivalent de chaque espace dégradé par l’effet de l’exploitation de l’or, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, a invité à beaucoup plus de rigueur par rapport à la protection de l’environnement. En visite à Sabadola Gold Opération, hier, vendredi 21 novembre, le ministre a indiqué qu’il est temps de donner un message fort par rapport à l’exploitation de cette ressource.

«Nous venons de boucler 48h de visite. Nous avons visité les deux pendants, à savoir l’exploitation traditionnelle et celle industrielle de l’or. Je pense qu’il est important de donner un message fort à l’exploitation écologique de cette ressource». Ces propos sont du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé. Il les a tenus hier, au terme d’une visite de 48h des exploitations d’or de la région de Kédougou. Selon lui, l’objet de la visite était de voir si les exploitants des mines observent les règles de respect de l’environnement. A l’en croire, que ce soit à l’interne, comme à l’externe de Sabadola Gold Opération (Sgo), des efforts sont faits pour la sauvegarde de l’environnement. Pour autant, il a indiqué que «nous insistons toujours pour que cette exploitation se fasse dans des conditions optimales du point de vu sécurité animale et humaine». Pour y arriver, Abdoulaye Baldé a appelé à beaucoup plus de rigueur par rapport à la préservation de l’environnement.

Par ailleurs, dans le cadre de la réhabilitation des espaces dégradés par l’effet de l’exploitation de l’or, l’entreprise Sabadola Gold Opération, a développé tout un plan, à savoir la gestion, la réhabilitation, le suivi de la fosse de mine, profonde de 280m, tout comme le bassin de boues cyanurées. Selon Abdou Aziz Sy, directeur de Sgo, «il y a tout un système d’anticipation, de préservation et de contrôle de l’impact des activités sur l’environnement». Il s’agit tout d’abord de transformer la grande fosse en lac, une fois la mine fermée. En plus, il est prévu, à long terme, de réhabiliter les bassins de résidus en boues cyanurées, acide très nocif pour les animaux comme pour l’homme. Dans la même dynamique, une pépinière de 1500 à 2000 plantes, devant servir à reforester des zones impactées par la société, mais aussi à faire disposer des populations des arbres fruitiers, a été mis sur pied, pour une valeur de 25 millions de F Cfa.

EXPLOITANTS MINIERS MULTINATIONAUX ET AUTOCHTONES A SABADOLA - UNE COHABITATION DIFFICILE

A Kédougou, plus précisément à Sabadola (situé à 90 Km du chef lieu de région, dans le département de Saraya), la cohabitation entre autochtones et les grandes industries minières d’exploitation de l’or n’est pas des meilleurs. C’est le parfait désamour. Le problème du foncier étant la cause principale de la pomme de discorde, le maire de la commune, Mamadou Cissoko, demande à l’Etat de prêter une oreille beaucoup plus attentive, non sans réclamer de l’électricité et des infrastructures dans cette zone oubliée du reste du Sénégal.

«On est entrain de nous asphyxier pour nous faire quitter les lieux» a déclaré Mamadou Cissoko, maire de la commune de Sabadola, forte de plus de 30.000 âmes, et regroupant 12 villages. Selon l’édile de la commune, «la cohabitation entre les exploitants industriels et les populations est très difficile parce qu’ils disent que Sabadola est une concession minière, et que partout c’est pour eux». A l’en croire, les populations sont constamment déguerpies, dépossédées de leurs terres.

Pis, a-t-il indiqué, «ils veulent faire un sondage au niveau même du village de Sabadola. Ce que les populations ont refusé catégoriquement. Les discutions sont en cours». Une situation déplorable, fortement décriée par le maire de la localité, qui dit ne pas savoir à quel saint se vouer, après de longues années de bataille. Pour Mamadou Cissoko, les autorités du pays font la sourde oreille devant la puissante industrie d’orpaillage de la zone.

Par ailleurs, le tout nouveau maire (Apr) de la commune, a listé nombre de problèmes auxquels font face les populations. Il s’agit, selon lui, du manque criant d’électricité, de lotissement, d’infrastructures routières, etc. Sur ce dernier point, Mamadou Cissoko a déploré l’état du chantier «très poussiéreux» qui mène vers les mines de Sabadola. A l’en croire, les populations sont constamment malades à cause de la poussière.

Dans la foulé, il a demandé à l’Etat, non seulement de jeter un regard vers ce coin perdu du Sénégal, ô combien riche en minerais, mais aussi de bien règlementer et contrôler l’octroi des permis d’orpaillages traditionnelles. A son avis, «les licences d’exploitation ont créé beaucoup de problèmes dans la zone».

SABADOLA GOLD OPERATION - UN ECHO-VILLAGE AU CŒUR DU NEANT

Le Sabadola Gold Opération, entreprise d’exploitation de l’or à Kédougou, a réussi une prouesse hors du commun. En effet, pour permettre à ses employés d’être proche de ses mines, une petite ville a été créée tout près du puits d’or en exploitation. Des logements aux terrains de sports, en passant par le restaurant, et la salle de jeu rien n’a été laissé en rade. Tout a été fait par montage de métal sur une colline presque vierge. Comme dans les grandes villes, l’électricité ne fait jamais défaut dans ce petit coin de paradis, tout près des pépites d’or, transformées chaque jour en lingots. Une grande centrale électrique alimente la ville. L’eau y coule à flot. Vue la grande consommation en gasoil des camions, 100l/h par camions pour un total de 10 engins, des camions citernes de gasoil sont en permanence sur le site. Il y a en permanence 1000 personnes qui y passent la nuit. Une ville totalement indépendante du reste de Kédougou et du Sénégal en général.

ECHOS… ECHOS… ECHOS… ECHOS…

Sabadola, une commune de poussière
Décidemment, vivre au bord de la route qui mène vers les mines d’or de Sabadola, est intenable. Pour cause, la piste qui mène vers le Sabadola Gold Opération, en latérite, cause du tort aux populations environnantes. La poussière rouge y dicte sa loi. Impossible de respirer après le passage des véhicules. Tout un nuage de poussière se forme derrière les véhicules, laissant les populations dans un brouillard épais de poussière. Les toitures, les clôtures, tout comme les murs des maisons ont fini de prendre la couleur de la poussière soulevée par les automobiles.

Les Lacs artificiels de Sabadola tueurs d’arbres
A Sabadola Gold Opération (Sgo), des lacs artificiels ont été crées avec l’eau provenant des entrailles de la mine et aussi des ruissellements des pluies. Toutefois, le paradoxe est que les arbres qui se situent dans la zone du lac sont tous morts. Un décor vraiment désolant, alors que l’eau ne manque pas tout autour de ces derniers. Selon les autorités de ladite société, ces arbres sont morts à cause de l’abondance des eaux. A les en croire, cette végétation de zone aride, ne supporte pas d’être submergé de l’eau. Pour étayer leurs propos, ils ont assuré que dans ces lacs artificiels vivent des crocodiles, des canards et même du poisson.
Des explications qui n’ont tout de même pas rassuré les visiteurs qui, eux, pensent à l’acide cyanure. Un composant chimique nocif pour les animaux comme pour l’homme, intervenant dans la production de l’or. Il faut toutefois noter qu’à coté de ses lacs, se trouvent les bassins de boues cyanurée provenant des rejets de l’usine.

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