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Le Quotidien N° 3541 du 21/11/2014

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Dette du Sénégal : La courbe grimpe à 3 341 milliards
Publié le samedi 22 novembre 2014   |  Le Quotidien


Le
© aDakar.com par DF
Le Sénégal et la BAD signent un accord de prêt
Dakar, le 12 Août 2014- Mamadou Lamine Ndongo, représentant régional de la BAD et le ministre sénégalais de l`Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, ont procédé à la signature d`un accord de prêt relatif au projet de réhabilitation de la route Dinguiraye-Nioro-Keur-Ayib. Photo: Amadou Bâ, ministre sénégalais de l`Economie, des Finances et du Plan


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La dette publique du pays reste élevée. Selon la Dpee, elle est chiffrée à 3 341 milliards de francs Cfa. Malgré tout, l’Etat continue de lancer des emprunts obligataires.
Trois trimestres consommés ont autorisé la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) à faire des projections sur le reste de l’année 2014. La 16e édition du Point économique, rencontre mensuelle, a été l’occasion pour les responsables de cette structure du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan de livrer les tendances macro-économiques du Sénégal. Notre pays avait tablé sur un taux de croissance de 4,9%. Finalement, il a été revu à 4,5%. Cette création annuelle de richesses a été négativement affectée par l’épidémie à virus Ebola. La découverte d’un cas de malade à Dakar a suscité des frémissements dans l’hôtellerie et la restauration du­rant le 3e trimestre. Les touristes se sont fait rares et les chiffres d’affaires des hôtels ont baissé. En effet, il a été récemment révélé que l’hôtel Terrou-bi a vu ses recettes baisser de 200 millions de francs Cfa, au moment où le King Fahd palace voit 670 millions lui passer sous le nez à cause de clients qui ont décommandé. Cependant, il existe des domaines du secteur tertiaire qui portent encore la croissance. Il s’agit des télécommunications, des Bâtiments et travaux publics (Btp). Le hic est que ces secteurs d’activités n’emploient pas les masses. «C’est la raison pour laquelle la croissance n’est pas ressentie par la majorité des Sénégalais», avoue le directeur de la Dpee, Serigne Moustapha Sène. Il est constant que la croissance démographique tire la demande de consommation au Sénégal. Par conséquent, elle encourage la production, mais aussi les importations. L’objectif déclaré est d’arriver à «une croissance inclusive et portée par plusieurs secteurs de l’économie».

Les effets de la faible pluviométrie
La situation économique nationale présentée par Ibrahima Dia­gne de la Dpee a montré que le sous-secteur agricole a peu contribué à la création de richesses à cause du déficit pluviométrique et de l’installation tardive de l’hivernage dans la plupart des régions du pays. Du coup, les rendements seront moins importants que ceux de l’année dernière. Plus de 60% de la population tirent ses revenus du secteur primaire. Mais son apport à la croissance reste encore faible faute d’investissements conséquents et d’organisation. La contribution de l’agriculture à la croissance économique a été revue à la baisse. Au contraire, l’Etat est appelé à consentir des efforts pour venir en soutien au monde rural. Le secteur secondaire n’a pas été performant non plus cette année. En effet, «il y a un secteur qui bat de l’aile. Il s’agit des industries», reconnaît le directeur de la Dpee. La production industrielle nationale a chuté. Par exemple, les Industries chimiques du Sénégal (Ics) n’ont pas fonctionné à plein temps. L’Etat réfléchit sur une recapitalisation de cette société. Elle s’ajoute aux nombreuses entreprises en difficultés et la baisse de production d’or. Par ailleurs, les cimenteries comme la Sococim ont été affectées par la crise malienne, pays qui importait d’importantes quantités de ciment du Sénégal.

1860,3 milliards derecettes attndues
L’Etat espère ainsi tirer bénéfice de la reprise de l’économie malienne avec la stabilisation politique en cours. En termes de mobilisation de ressources internes, le Trésor public va encaisser cette année 1 860,3 milliards de francs Cfa contre 1 659 milliards de francs Cfa en 2013. Ces recettes fiscales attendues vont contribuer à réduire le déficit budgétaire de l’Admi­nis­tration centrale qui s’est évertuée à rationnaliser certaines dé­penses de fonctionnement. Il est passé de 5,5% en 2013 à 5,1% en 2014.
Toutefois, la dette publique du pays reste élevée. Selon la Dpee, elle est chiffrée à 3 341 milliards de francs Cfa. Malgré tout, l’Etat continue de lancer des emprunts obligataires. Les exportations qui devaient permettre d’assurer des services de la dette ne suscitent pas espoir. Les produits venus de l’étranger ont pris le dessus sur la production nationale pour satisfaire la demande. «Quant aux transactions avec le reste du monde, elles seraient marquées en 2014 par une légère amélioration du déficit courant…», relativise M. Diagne. De 10,8 %, il s’est établi à 9,6% en 2014. Si le Sénégal a choisi de s’endetter pour réaliser des investissements publics si bien qu’il en occupe le premier rang dans la Cedeao, les effets significatifs sur la croissance économique restent faibles, d’après Djibril Dionne, le chef de la Division des prévisions macro-économiques et du suivi des programmes de la Dpee.

Les facteurs de croissance
L’année 2015 doit voir notre pays arriver à plus de 5% de taux de croissance si les investissements annoncés dans l’agriculture et ailleurs dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse) sont réalisés. Le gouvernement s’est engagé à injecter des dizaines de milliards dans des projets d’infrastructures. La consolidation de la stabilité au Mali devrait également profiter aux industries sénégalaises. Lorsque le coût de l’énergie conserve sa stabilité, l’objectif de 7% en termes de taux de croissance ne sera pas «une vue de l’esprit» aux yeux du directeur de la Dpee. Néanmoins, lui et ses collaborateurs ont retenu que les prévisions recèlent des risques exogènes comme endogènes. Il s’agit du ralentissement économique au niveau mondial marqué par la baisse de la demande, la hausse des cours des produits pétroliers et agro-alimentaires, le retard dans la mise en œuvre des projets du Pse, une faible productivité dans l’agriculture liée aux changements climatiques. La persistance de l’épidémie Ebola dans la sous-région en serait un autre.

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