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Le Quotidien N° 3540 du 20/11/2014

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Refus de l’invitation de Macky : Wade étale ses raisons
Publié le vendredi 21 novembre 2014   |  Le Quotidien


Ucad:
© Agence de Presse Africaine par EAG
Ucad: Abdoulaye Wade a reçu des étudiants
Dakar, le 19 Août 2014- L`ancien président de la République Abdoulaye Wade a reçu à son domicile de Fann Résidence des étudiants qui réclamaient le paiement de leur bourse. Il leur a signifié tout son soutien.


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Abdoulaye Wade, ancien président de la République du Sénégal, ne prendra pas part au XV sommet de la Francophonie qui se tiendra à Dakar. Dans une lettre-réponse adressée à son successeur, il décline les raisons de son refus de l’invitation de Macky Sall en convoquant l’emprisonnement de son fils, Karim Wade, de ses co-prévenus et d’autres membres du Pds. La même missive interpelle aussi les Présidents de la Cedeao, qui «fréquentent» un chef d’Etat (Macky Sall), «qui refuse d’appliquer une décision de la Cour de justice» communautaire.
Ceux qui s’attendent à un dégel dans les rapports entre le Président Macky Sall et son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, vont devoir repasser. Le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) ne s’est pas fait prier pour décliner l’invitation adressée à lui, le 11 novembre dernier, par son successeur pour «assister à la cérémonie d’ouverture du XVème sommet de la Franco­phonie». Une invitation présidentielle qui se résume par cette phrase tirée de la lettre du chef de l’Etat, Macky Sall : «(…) J’ai le plaisir de vous inviter à la cérémonie d’ouverture du sommet (de la Francophonie).»
Dans la lettre-réponse de l’ancien Président Wade, datée du 15 novembre dernier et lue devant la presse hier par son directeur de cabinet, Amadou Tidane Wone, dont Le Quotidien a obtenu copie, le Pape du Sopi fait comprendre au Président Sall : «D’entrée de jeu, je porte à votre connaissance que j’ai décidé de ne pas accepter votre invitation.» Abdoulaye Wade poursuivra en convoquant en guise d’interpellation à l’endroit de son successeur, Macky Sall, les actes posés par le pouvoir en place, via la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et à travers la traque des biens supposés mal acquis. Ainsi, Me Wade, tout en se voulant précis, interpellera son interlocuteur de Président : «Comment voulez-vous que je sois à vos côtés au moment où, de votre propre fait, mon fils Karim, en même temps que ses amis, certains de ses frères et sœurs de parti, boucle ses deux années d’emprisonnement, surtout que vous avez eu à dire à plusieurs de vos interlocuteurs que vous n’avez pas de preuve contre lui, qu’il est innocent, qu’on ne vous a présenté aucun dossier sérieux ?»
Toujours dans sa logique d’interpeller le chef de l’Etat, Me Wade s’interrogera encore : «Comment réunir des chefs d’Etat qui se réclament de la démocratie et du respect des droits de l’Homme dans un pays où on met un adversaire (Karim) en prison simplement pour l’empêcher de se présenter en concurrent à la prochaine élection présidentielle dans un pays où, en somme, on admet la prise d’otage ?»
Interdiction de sortie du territoire depuis deux ans
Abdoulaye Wade fera même allusion à la levée de l’immunité parlementaire des députés libéraux Oumar Sarr, Ousmane Ngom, de Bokk gis-gis, Abdoulaye Baldé mais aussi de Karim Wade et des autres co-prévenus de son fils. «Comment tenir de telles assises en refusant, depuis deux ans, la liberté de déplacement à quelque 27 citoyens, pères et mères de famille simplement parce qu’ils avaient été des collaborateurs (de l’ex-) Président, faisant ainsi du Sénégal, sous votre Présidence, une immense prison pour vos adversaires politiques ?», s’interroge toujours le leader du Pds.
Pour en finir avec ses interpellations, l’ancien Président Wade s’adresse à aux chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao, relativement aux décisions rendues par la Cour de justice communautaire. «Comment les Présidents de la Cedeao peuvent-ils fréquenter un chef d’Etat qui refuse d’appliquer une décision de la Cour de justice de la Cedeao, décision contradictoire, notifiée, passée, comme disent les juristes, en force de chose jugée, c’est-à-dire de chose jugée ?»
«Le reste, je m’en expliquerai dans quelques jours»
Loin d’en finir avec son successeur, Abdoulaye Wade promet : «Le reste, je m’en expliquerai dans quelques jours.» Non sans préciser au bas de son courrier : «La situation de notre pays requiert que tous nos dits et actes soient transparents. C’est pourquoi je rends publiques votre lettre d’invitation et ma réponse.» Certaine­ment, au meeting du Pds et du Front patriotique pour la défense de la République, qui va se tenir demain vendredi sur la place de l’Obélisque.
Dans sa lettre adressée à son successeur, Macky Sall fait la promotion de la prochaine messe des pays francophones. Il écrivait en substance : «Le XVe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) se tiendra à Dakar les 29 et 30 novembre 2014. Ce sommet sera l’occasion de baliser la voie d’une Francophonie des peuples, pour un monde de paix, de liberté et de développement durable et inclusif.» Et Macky Sall d’enchaîner : «Dans cet esprit, le Sénégal, en tant que pays hôte, a proposé comme thème du sommet : «Femmes et jeunes en Francophonie, vecteurs de paix, acteurs de développement», en souhaitant que cette problématique donne l’occasion aux participants de réfléchir sur la mobilisation des potentialités, de ces composantes dynamiques de l’espace francophone.»

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