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Sud Quotidien N° du 3/1/2014

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Les transporteurs sénégalais s’offusquent contre l’exigence du CFA
Publié le vendredi 3 janvier 2014   |  Sud Quotidien




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Les transporteurs routiers du Sénégal observent un mouvement de grève par le boycott de la route qui relie le nord au sud du Sénégal via la Gambie appelée la transgambienne. Cette colère est motivée par l’obligation qui leur est faite de ne faire des transactions commerciales que par la monnaie CFA en lieu et place de la monnaie locale. Ces chauffeurs qui n’entendent point se laisser faire, déclarent que les gambiens abusent de la devise du CFA pour se faire une santé financière.

La circulation est fermée au trafic depuis le mercredi dernier pour une durée indéterminée dans le sens de la transgambienne du côté de Sénoba dans la région de Sédhiou, comme de Keur Ayib dans le Kaolack. Cette déclaration été faite la veille, mardi, en début de soirée par Baba Gallé Bâ le président du regroupement régional des transporteurs de Sédhiou. Ils entendent ainsi marquer le nouvel an en signe de protestation contre le refus, par les autorités de la Gambie, de la transaction des frais de la traversée du bac au moyen du Dalassis, la monnaie gambienne par les sénégalais à qui ils réclament le franc CFA.

Pourquoi rejeter sa propre monnaie au profit de la devise du CFA, s’interroge Baba Gallé Bâ et tant d’autres passagers, « abasourdis » par ce manque d’égard de la Gambie vis-à-vis de la monnaie. « Quoi de plus logique que de convertir son argent à la monnaie du pays d’accueil pour faciliter les transactions financières. Alors pourquoi la Gambie ne rejoint –elle pas les pays de la zone franc si ses yeux sont rivés sur cette monnaie, au lieu d’inquiéter nos pauvres passagers », s’interroge Daouda Mandiang, un voyageur trouvé à Madina Wandifa.

Un autre, Daniel Massaly en partance pour Ziguinchor, lui, dénonce la « voracité » de certains chauffeurs de taxis sept places et même des conducteurs de bus « horaire » qui, selon lui, abusent des clients en encaissant 300FCfa par passager, pour payer des tickets de bac au franc gambien à seulement 200F soit 100F de plus sur chaque client. Pour certains, ces tracasseries vont survivre aussi longtemps que le Sénégal fera de la Gambie un passage privilégié pour rejoindre l’autre partie de son territoire alors que des stratégies de contournement par voie terrestre sont toujours possibles.

Par ailleurs et dans un tout autre registre, les passagers en partance pour Dakar ou Ziguinchor perdent le sommeil la veille, une fois l’esprit tourné vers le mauvais état de l’axe du Saloum. Comme pour dire que la réhabilitation du réseau routier national sonne comme un impératif catégorique au nom de la continuité territoriale et du droit du citoyen à vaquer en toute quiétude à ses besoins.

Sur le terrain, une mission de supervision des transporteurs sénégalais qui s’est rendue au niveau des différents points de blocus atteste de l’application correcte du mot d’ordre de boycott sans toutefois se prononcer sur la durée de la grève.

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