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Casamance : la solution au conflit sera politique (universitaire)
Publié le mercredi 19 novembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


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Le processus de pacification de la Casamance (sud) va "beaucoup avancer" lorsque l’Etat du Sénégal aura apporté une "réponse politique" à "la question essentielle qu'est l’indépendance" de cette partie du pays, selon Moustapha Guèye du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI).

"Le conflit en Casamance n'est pas d'ordre économique. Ce n’est pas non plus un conflit culturel. C’est un conflit politique. D’où la nécessité d’en comprendre les causes profondes", a déclaré M. Guèye dans un entretien avec l’APS.

Ce spécialiste de la communication anime un atelier sur "médias, prévention des conflits et droits humains en Afrique de l’Ouest", à l’intention de 15 journalistes de sept pays ouest-africains : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

L’atelier est organisé par le Gorée Institute, de mardi à jeudi, dans le cadre de son programme axé sur la "prévention des conflits et la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest".

Interrogé à cette occasion sur le cas de la Casamance, Moustapha Guèye a dit que dans cette partie du Sénégal, "la revendication politique appelle une réponse politique, qui va consister, pour l’Etat, à s’asseoir autour d’une table pour discuter avec les responsables du MFDC (NDLR : les indépendantistes casamançais), pour savoir de quelle indépendance ils parlent, les raisons de cette indépendance et ce qu’ils vont en faire".

"A partir de ce moment-là, le peuple casamançais au nom duquel [parle le MFDC] sera amené à se prononcer sur la question. A partir de ce moment-là, on saura si véritablement c’est une revendication appuyée, soutenue et reconnue ou pas par la majorité des Casamançais", a ajouté M. Guèye.

Si les populations de la Casamance se prononcent sur la question, "on saura si cette revendication est légitimée par la population casamançaise ou pas. On saura si la population concernée a une option différente de l’indépendance ou pas", a-t-il encore dit.

"Une fois que le débat public sera centré sur cette question essentielle qu’est l’indépendance, quand on aura apporté une réponse à cette question, à ce moment-là, le processus de paix va beaucoup avancer, de mon point de vue", a estimé Moustapha Guèye.

Le gouvernement sénégalais est en train d'apporter "une réponse économique à un problème politique", en Casamance, a-t-il ajouté, en faisant allusion au programme économique mis en œuvre depuis plusieurs années dans le sud du pays.

Moustapha Guèye a soutenu, à l’Université Paris-2 (France), une thèse de doctorat intitulée : "Pluralisme des médias dans les conflits en Afrique de l’Ouest : le cas de la Casamance".

Ce conflit, actuellement l’un des plus vieux du continent, a éclaté en décembre 1982. Il a été marqué par des affrontements entre les indépendantistes et les soldats de l’armée sénégalaise et a fait des dizaines de morts, dans les deux camps, comme chez les civils.

Le gouvernement du Sénégal tente depuis plusieurs années de résoudre le conflit par un programme économique consistant à doter la Casamance de nouvelles infrastructures routières, scolaires et sanitaires.

Au plan politique, un accord a été signé par l’Etat et le MFDC, en 2004. Mais des affrontements surviennent encore de manière intermittente.

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