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Le Quotidien N° du 30/12/2013

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Absence de trésorerie longue : un handicap pour les Dsp au Sénégal
Publié le lundi 30 decembre 2013   |  Le Quotidien


Yann
© Autre presse par DR
Yann De Nanteuil, directeur général de Société générale de banques au Sénégal


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Au Sénégal, l’environnement est favorable pour le développement du type de partenariat public-privé dénommé Délégation de service public (Dsp). Cependant, l’absence de trésorerie longue dans les banques commerciales en constitue un handicap pour son financement. Pour le développement des Délégations de service public (Dsp) au Sénégal, d’énormes ef­forts sont en train d’être déployés. En effet, l’environnement demeure, aux yeux de beaucoup d’acteurs économiques, favorable à ce type de Partenariat public-privé (Ppp). Mais à défaut de trésorerie longue dans les banques, son financement pose problème.
A l’occasion du symposium dédié aux Dsp tenu dans le cadre des dernières assises de l’entreprise du Conseil national du patronat (Cnp), Yann De Nanteuil, directeur général de Société générale de banques au Sénégal (Sgbs) a expliqué que «le Sénégal a engagé une politique courageuse de gestion des finances publiques qui doit permettre de favoriser le développement de ce type de partenariat. Le Sénégal ne manque pas aussi d’acteurs financiers. Car il y a 22 banques commerciales au Séné­gal, qu’elles soient à capitaux sénégalais ou étrangers». Aussi, «les banques commerciales se portent bien même si elles ont été, comme l’économie, fragilisées par la crise qui a frappé le Sénégal. Les ratios globaux imposés par la Banque centrale sont respectés par la majorité des banques. La capacité de crédit des banques est réelle. Même si les résultats sont un peu moins bons ces dernières années, du fait de la dégradation de la qualité du crédit directement liée à la crise, la trésorerie des banques est excédentaire». Mais précise le patron de la Sgbs, «c’est de la trésorerie court terme. Celle qui coûte moins cher, celle pour laquelle les banques peuvent aller trouver de l’argent rapidement, mais pour les durées courtes. C’est une trésorerie qui ne suffit pas pour financer des Dsp». Ces partenariats s’inscrivent en général dans la durée. Par conséquent, leur financement requiert une trésorerie longue. Les banquiers devraient ainsi travailler avec les partenaires publics pour voir comment avoir accès aux ressources longues afin de financer les Dsp.

Conditions de réussite au plan financier
Face à ce frein, le banquier exhorte à «développer l’attractivité des investisseurs, ouvrir le pays à des fonds qui ont l’habitude d’investir dans des placements longs, notamment les fonds de pension, des sociétés de capital risque qui ont de l’argent sur des durées longues et qui n’ont pas un objectif de rentabilité court terme». Aussi, juge-t-il important d’avoir un cadre juridique stable, qui préserve les intérêts de chacune des parties dans la durée.
En ce sens, un projet de charte de bonne gouvernance a été présenté aux acteurs, lors du symposium pour sa validation. Cette charte pose les fondamentaux de possibilité du développement des Dsp au Sénégal.
M. De Nanteuil considère également que la stabilité, la continuité des politiques publiques, tant sur un périmètre des missions déléguées que sur les modes de fixation des prix attachés aux services délégués, sont indispensables pour intéresser les investisseurs privés à la Dsp, qui dure généralement quinze ou vint ans.
L’autre point important, selon lui, c’est d’arriver à lever des financements. Les établissements ont une approche qui repose sur la viabilité. A cet effet, les délégants doivent être en mesure d’apporter de la visibilité, de la transparence sur la capacité d’un service à générer des cash-flows suffisants pour couvrir les crédits d’investissement réalisés en début de contrat. Pour y répondre, il cite deux mécanismes de financement. Le premier est le financement dit corporate, c’est-à-dire, on finance directement l’entreprise. «C’est un financement ordinaire. La société délégante va supporter le crédit attaché au projet dans son bilan. Cependant, c’est une solution qui trouve ses limites, puisqu’une entreprise n’a pas toujours la surface financière avant de commencer la délégation pour supporter des crédits de cette taille. Car les capitaux à lever dans le cadre de la délégation sont souvent massifs», indique l’expert.
Sur le deuxième mode, il enseigne que le financement est centré sur le projet et non sur l’entreprise. Et les investissements réalisés ont vocation à générer des flux de trésorerie qui proviennent de l’exploitation et qui assurent la rémunération de l’investisseur, mais également le remboursement de l’emprunt. Ce type de financement permet de déconsolider le montant de l’investissement du bilan de la société. C’est un financement sans recours à l’investisseur, c’est-à-dire que la banque ne peut pas avoir recours à la société qui va exploiter. Sa seule garantie est l’actif qu’elle a financé. Aux yeux du banquier, ce type de financement est indissociable du concept de Dsp. Il estime que les banques doivent s’améliorer dans la technicité pour proposer ce type de financement. Le cadre juridique, attaché à ce type de financement qui n’a jamais été véritablement travaillé, mériterait aussi de l’être.

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