Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sud Quotidien N° 6453 du 8/11/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Culture er développement: Pas d’incompatibilité d’humeur
Publié le lundi 10 novembre 2014   |  Sud Quotidien


Mohamed
© AFP par DR
Mohamed Boun Abdallah Dionne, nouveau Premier ministre du Sénégal


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Depuis hier, vendredi 7 novembre, une rencontre réunit des ministres de la Culture du Sénégal et de la sous-région. Thème choisi : « La culture dans les stratégies nationales de développement : expériences et perspectives ». Cette discussion, qui prend fin ce jour, samedi 8 novembre rassemble, au Sénégal, des représentants de pays comme la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Togo ou encore le Cap-Vert. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne.

Un film génial, ce n’est pas un morceau de viande. Une jolie chanson, ça ne se mange pas, du moins pas avec les dents. Un beau livre, ça vous change parfois la vie et on dit que cela n’a pas de prix. On dit aussi que la culture ne se compte pas ou alors qu’elle se mesure difficilement. Et quand il faut l’associer à une notion aussi quantifiable que le développement, on pense presqu’à une union forcée. C’est pourtant ce que l’on fait depuis hier, vendredi 7 novembre. L’organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le ministère sénégalais de la Culture et de la Communication réfléchissent ensemble à la place de « la culture dans les stratégies nationales de développement », en termes d’expériences et de perspectives, au Sénégal et dans la sous-région.

L’ancien Premier Ministre du Togo, Kwassi Klutsé, pense d’ailleurs que c’est un thème que l’on a longtemps négligé, alors que la dimension culturelle du développement est un atout majeur. Il donne l’exemple du Nigéria (le pays de Nollywood), où les industries du cinéma ont contribué pour près d’1, 42% du Produit Intérieur Brut (PIB). Depuis 2009, Lagos est ainsi la deuxième capitale du cinéma, pour ce qui est du nombre de films produits, derrière Bollywood en Inde et avant Hollywood aux Etats-Unis. Ce qui explique en partie que le Nigéria soit aussi la première puissance économique africaine.

Plus près de chez nous, il y a la Mauritanie, représentée à cette rencontre par la ministre de la Culture et des Sports, Vatma Vall Mint Soueina qui enseigne aussi la littérature à l’Université de Nouakchott. Elle dit en somme que la culture est pleine de vie dans son pays où à chaque ville son festival, ce qui leur permet de présenter leur spécificité culturelle. Idem pour le festival de la diversité culturelle qui est organisé tous les ans. Celui des villes anciennes, classées patrimoine mondial de l’Unesco, célèbre des cités qui ont parfois plus de neuf siècles. La Mauritanie, dit-elle encore, organise également des Etats Généraux de la culture populaire, « pour la reconnaissance de sa valeur, et de sa valeur toute culturelle ».

Le cinéma mauritanien, lui, est encore assez jeune, mais le succès de Timbuktu, le film franco-mauritanien d’Abderrahmane Sissako (2014), présenté cette année en sélection au Festival de Cannes, a sans doute donné envie de mettre à jour les politiques et stratégies culturelles. Chez nos voisins du Nord, on veut donc faire de la culture une industrie forte. La ministre mauritanienne de la Culture et des Sports apporte encore cette précision : 1% des recettes douanières va à la promotion de la culture.

1% du budget de construction du CICD pour les artistes

Chez nous, au Sénégal, 1% du budget de la construction du Centre International de Conférences de Diamniadio (CICD) va aux artistes sollicités pour les travaux de décoration de l’édifice. Ce sont les mots du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, qui se veut rassurant : tous les artistes-certains d’entre eux ont d’ailleurs livré leur travail-seront payés. La culture, dit-il encore, occupe une place importante (sans rang) dans le Plan Sénégal Emergent (PSE), en termes de projets et de programmes. Par exemple, faire financer, par le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP), les projets d’acteurs culturels qui tiennent la route.

L’Etat du Sénégal pense aussi à la restructuration de l’Ecole Nationale des Arts (ENA) et au projet de la Cité du Ciné-un espace a été trouvé à Diamniadio-pour redynamiser le 7e art. Idem pour les bâtiments de l’ancien service d’hygiène, affectés à la Culture et qui sont en cours de réhabilitation. Mbagnick Ndiaye parle aussi de revoir le statut de l’artiste : « Tous les corps de métier doivent avoir un statut. Aujourd’hui, on ne sait pas qui est artiste ni qui bénéficie de ses œuvres. Il y a des artistes qui vivent dans des difficultés, dans des conditions misérables, je ne citerai personne. Il faut déterminer un cadre. Il y a tout un processus d’étude, des rencontres se sont déroulées autour du statut de l’artiste. Il faut dire qu’après l’alternance, il y a eu des lenteurs administratives qui ont fait qu’il y a eu quelques vides, mais le problème est repris. »

La discussion, au cours de cette journée de rencontre, a également porté sur la difficulté que l’on a parfois à «mesurer» la Culture. Le chercheur Pape Massène Sène de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) se méfie de ce qu’il nomme «l’économisme ambiant», parce que «le développement humain est plus important que ce que la culture apporte ou n’apporte pas».

 Commentaires