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Doudou Issa Niass, député-maire : «Khalifa Sall ne sera pas candidat à la succession de Tanor»
Publié le samedi 28 decembre 2013   |  le quotidien




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Le député-maire socialiste de la commune de Biscuiterie est convaincu que dans la bataille de la succession au sein du Ps, Khalifa Sall ne sera pas candidat. Doudou Issa Niass parle, entre autres points également, de la coalition Benno bokk yaakaar, des Locales et de l’Assemblée nationale dont il est l’un des doyens.

Comment appréciez-vous aujourd’hui la coalition Benno bokk yaakaar ?

Je l’apprécie positivement puisque c’est la coalition qui a permis de changer la situation politique nationale et d’élire le Président Macky Sall, de nous élire aussi en tant que député et de mettre en place un gouvernement qui, pour le moment, essaie de subvenir aux besoins des populations par des réalisations concrètes sur le terrain. Maintenant, les débordements ou les avis des uns et des autres quant à la survie de Benno bokk yaakaar ou la constitution d’un groupe plus large, participent d’un raisonnement individuel, de déclarations individuelles. La seule dynamique qui prévaut au niveau de Benno bokk yaakaar, c’est celle de groupe à l’exception bien sûr de Rewmi qui a préféré prendre ses distances pour des raisons que l’on connaît. Au Parti socialiste, nous pensons qu’un compagnonnage est tributaire de plusieurs facteurs.

Que pensez-vous de la création d’une nouvelle coalition pour élargir Benno bokk yaakaar ?

Pour une nouvelle coalition, non. Pour élargir Benno bokk yaakaar, oui. Nous sommes donc d’accord qu’il faut élargir la coalition à toutes les bonnes volontés qui veulent concourir au bien être des Sénégalais.

Quel rôle le Parti socialiste doit-il jouer dans la coalition Bby?

Le Parti socialiste est le doyen des partis existants au Sénégal. Son rôle doit être donc visible pour éviter les courts-circuits. Donc, un rôle de fédérateur et de soutien au gouvernement en place. Et parce que c’est ce pour quoi nous avons créé Benno bokk yaakaar. La coalition avait été créée pour faire partir le régime libéral, élire Macky Sall, qui avait la position la plus favorable parmi les candidats de l’opposition, et gouverner ensemble dans l’intérêt des Sénégalais. Et nous sommes encore ancrés dans cette position-là.

Où en êtes-vous avec les renouvellements au Ps et le congrès ?

Le Parti socialiste, contrairement aux autres formations, est organisé, mais aussi a des principes. Tous les quatre ans, nous vendons nos cartes pour connaître le nombre de militants avant de renouveler les instances de façon démocratique. C’est le cas depuis la création du parti. Bien évidemment, il y a eu des périodes de remous, mais dans les annales politiques du Parti un renouvellement n’a jamais duré moins de 6 mois. Pour renouveler correctement les instances, il faut entre 6 mois et un an. Il faut souligner que cette fois-ci le Bureau politique, l’Assemblée générale des secrétaires généraux, le Comité central ont donné une directive allant dans le sens d’un renouvellement consensuel pour nous permettre de conserver toutes nos forces. Maintenant, ce renouvellement consensuel n’enlève en rien l’application démocratique des textes du Parti. A chaque fois qu’un consensus n’est pas possible, nous appliquons la démocratie.

Que pensez-vous de la succession à la tête du Parti socialiste ?

Je suis parmi les plus âgés du parti et je suis encore valide pour travailler dans l’intérêt du parti. Cela est valable aussi pour le Secrétaire général du parti (Ndlr : Ousmane Tanor Dieng) qui est moins âgé que moi. Si vous prenez par exemple des partis occidentaux comme en France, aux Etats-Unis, toutes les directions sont composées en majorité d’éléments assez mûrs pour faire la transition entre le passé, le présent et l’avenir. Et c’est dans ce cadre là que le Ps peut se réjouir d’avoir la possibilité de former ses jeunes pour qu’ils puissent servir le parti. Maintenant, entre l’organisation d’un parti politique pour la conquête du pouvoir et l’exercice du pouvoir, il y a quand même une marche. En tout cas, nous allons à des renouvellements et nous sommes disposés à travailler pour le parti. Mais à condition que ce soit une volonté populaire des militants. C’est valable aussi bien pour moi, que pour Tanor et les autres.

Tanor doit-il partir selon vous ?

Non, parce qu’il est important d’avoir une classe dirigeante mûre, expérimentée, qui a des relations solides au plan international afin d’aider le parti à juger son rôle et à préserver ses intérêts. On ne peut pas laisser un parti à des jeunes seulement. Un proverbe wolof dit : «Un Peuple qui n’est constitué que de jeunes, est un Peuple sans avenir. Un Peuple qui n’est constitué que de vieux, est un Peuple sans avenir». Donc, il faut un mixage entre les âges. Seul le Parti socialiste a d’ailleurs cet avantage.

Que pensez-vous des candidatures éventuelles de Khalifa Sall et de Aïssata Tall Sall ?

A mon avis et pour la connaissance que j’ai de lui, Khalifa (Sall) n’est candidat à rien du tout. Maintenant, tout être humain a des ambitions. Si l’occasion se présentait, il n’y aurait pas de problème pour lui. Mais je suis persuadé que Khalifa ne va pas mettre en péril le Parti socialiste pour sa personne. Non, il ne sera pas candidat. Aïssata Tall Sall est une dame de fer, mais elle n’a jamais dit à personne qu’elle était candidate. Elle était membre de la Commis­sion de rédaction des statuts et règlements au dernier congrès. En connaissance des principes dégagés par les statuts et nos règlements intérieurs, elle intervient dans ce sens là pour dire que le parti est ouvert à tout le monde et à tous les militants et qu’il n’y a pas de candidat naturel. Mais cela n’empêche pas qu’elle soit loyale avec l’actuel secrétaire général comme Khalifa Sall d’ailleurs. Parce que Khalifa et Tanor ont des relations particulières que beaucoup ne soupçonnent même pas. Maintenant, il y a des éléments qui, dans la vie, ne veulent que créer des situations confuses pour en profiter personnellement. Ces gens-là feront tout pour créer des problèmes là où il n’y en a pas. C’est le point de vue du militant que je suis. Cependant, la vie, surtout la vie politique peut connaître des situations exceptionnelles et en ce moment-là, le parti vivra cette situation et ira vers des conclusions qui, je l’espère, le serviront.

Le Parti socialiste doit-il aller seul ou sous la bannière de Benno bokk yaakaar ?

Depuis quelque temps, nous nous efforçons d’aller avec la majorité des Sénégalais. L’exercice du pouvoir, pendant une certaine période, nous a instruit que le Sénégal ne peut se construire qu’à l’unisson, qu’un parti seul, un individu seul ne peut pas construire le pays. Donc, pour nous, il nous faut aller dans le cadre de grands ensembles, capables de fédérer des intelligences qui vont dans le sens d’une construction d’un pays émergent. Pour ce faire, nous préférons aller en communion avec la majorité. Maintenant, nous sommes un parti politique pour la conquête du pouvoir et, à ce niveau, les intérêts du parti doivent être sauvegardés par les responsables à la base. Mais, compte tenu des situations dans le temps et dans l’espace géographique pour les Locales, les responsables à la base ont la bride au coup et peuvent donc prendre les décisions sur la base de leur analyse.

Etes-vous prêt à y aller seul ou avec Benno bokk yaakaar à Biscuiterie ?

A Biscuiterie, nous sommes prêts à y aller avec tout le monde. Nous travaillons avec les éléments de Benno bokk yaakaar mais aussi avec les différents partis de Benno siggil senegaal. Maintenant, pour nous Parti socialiste, il y a un moment de travail, de construction que nous essayons de mettre en œuvre. Et le moment venu, pour faire de la politique, nous le ferons sur la base des résultats que nous aurons engrangés chemin faisant.

Seriez-vous prêt à céder au profit de vos alliés de l’Apr comme Djibril War, Arona Coumba Ndoffène Diouf ou Lamine Dia du Pds ?

Et pourquoi ? D’abord, ce sont des jeunes qui n’ont pas l’expérience et l’ambition et la vision de partage que j’ai. Ils doivent donc, venir avec nous apprendre à gérer.

Vous êtes un des doyens de la 12èmeLégislature. Après 18 mois d’exercice, y a-t-il rupture ?

C’est d’abord un bilan très positif et il y a des ruptures. L’opposition joue son rôle, même s’il y a parfois quelques petits dérapages. Le groupe de l’opposition s’exprime librement sur toutes les questions et la majoritaire se défend. Et dans le cadre même du groupe Benno bokk yaakaar, il y a certains éléments qui, peut-être, ne sont pas toujours d’accord avec la dynamique et qui ont quand même préféré chercher à créer un groupe, même s’ils ne l’ont encore réussi. Mais ils vont peut être y arriver. Dès lors, une Assemblée ne peut pas aller mieux que ça. Il demeure une chose dans tous les pays du monde : le régime qui a gagné les élections cherche à avoir une majorité, et cette majorité-là sert à quelque chose.

Que pensez-vous du débat sur la recomposition des groupes parlementaires de 10 à 15 personnes ?

Je n’ai pas d’avis sur ce point-là. Ce que je peux dire, c’est que l’Assemblée a fonctionné pendant des décennies avec des groupes parlementaires d’au moins 10 personnes. Mais pourquoi ne pas les laisser là ? Personnellement je suis pour le scénario actuel.

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