Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 3522 du 28/10/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Projet de modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè : Ouaga et Bobo sous tension
Publié le mercredi 29 octobre 2014   |  Le Quotidien


UEMOA
© aDakar.com par GS
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Photo: Blaise Compaoré, président de la République du Burkina Faso


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Ce mardi, le Peuple prendra d’assaut la Place de la Nation (Ouaga­dou­gou) pour répondre au mouvement d’insurrection lancé par l’opposition au Président Blaise Compaoré. Depuis des jours, les manifestations s’augmentent dans la ville de Ouagadougou et tendent vers les autres régions. Les Forces de l’ordre ont déjà quadrillé la capitale. Mais les populations semblent bien déterminées à empêcher le vote de la loi portant modification de la constitution au Burkina Faso.
Depuis le 21 octobre dernier, à l’annonce officielle du Projet de loi pour sauter la clause limitative du nombre de mandats présidentiels au Burkina-Faso, de nombreuses manifestations éparses ont débuté dans la capitale Ouagadougou et gagnent progressivement les régions. Des barricades dressées ça et là, des pneus incendiés, des pierres entreposées sur les routes, pancartes de fortune, vuvuzelas et sifflets en main, les populations s’en donnent déjà à toutes sortes d’action pour dire non au référendum. Ce week-end, (samedi et dimanche), à Goughin, à Zagtouli sur la Nationale, à Larlé, à la Patte d’Oie sur le Boulevard France-Afrique et dans presque tous les quartiers de Ouagadougou, les routes sont bloquées empêchant les entrées et sorties. Dans la ville et presque partout, ça sent l’odeur de pneus brûlés. Et les Forces de l’ordre, pour le moment, tentent des pourparlers afin de dissuader les manifestants de commettre des actes de vandalisme.
Dans les rues, ça ne parle et ne gronde que contre Blaise Com­paoré et sa nouvelle volonté de réviser la Constitution. Ce qui est sûr, les manifestations vont s’accentuer ce mardi après l’appel de l’opposition à l’insurrection. Et beaucoup de personnes ont bien peur d’assister à des courses poursuites entre policiers et manifestants et qu’on tombe progressivement dans un cycle de violences. Déjà, les écoles, instituts et universités sont officiellement fermés pour trois jours. Un communiqué du ministère de l’Education nationale du Burkina lu en boucle sur les radios et repris dans les journaux, mentionne que «tous les établissements du pré-scolaire au supérieur sont fermés jusqu’au 31 octobre 2014 inclus, sur toute l’étendue du territoire national». A Ouagadougou, le compte à rebours a donc commencé depuis le jour de l’annonce par le gouvernement de recourir à ce projet de loi en vue de la révision de l’article 37 par voie parlementaire.
En réalité, constate-t-on, la machine parlementaire est inéluctablement en marche pour sauter le verrou limitatif du nombre de mandats afin de permettre à Blaise Compaoré de jouer les prolongations après 2015. A moins que par extraordinaire le nouvel article ne puisse s’appliquer au chef de l’Etat sortant du fait du principe de la non-rétroactivité. Il convient surtout de savoir qu’au Burkina-Faso, le Parlement étant dans les faits monocaméral, le Sénat n’étant toujours pas mis en place, trois-quarts des voix des députés suffisent alors pour plier l’affaire sans passer par l’arbitrage des Burkinabè. Mais quel est le contenu de ce projet de loi dont l’examen en commission est prévu ce jeudi et le vote une semaine après ? Des journalistes burkinabè, interpellés, expliquent que deux modifications constitutionnelles sont à l’ordre du jour : «La première concerne l’article 37 qui stipule que ‘’… le Président du Faso est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, égal et secret. Il est rééligible deux fois’’. La seconde porte sur l’article 165 qui intègre désormais ‘’la durée et/ou le nombre de renouvellement du mandat’’» aux dispositions constitutionnelles non révisables.

Malicieuse réaction de Blaise Compaoré
Aujourd’hui, la question que se posent tous les Burkinabè, c’est «pourquoi Blaise Compaoré se donne tant de peine à détricoter la paix sociale qu’il a construite» ? Pour répondre, le chef de l’Etat a réagi hier sur Bbc et Africa N°1, affirmant que cette révision constitutionnelle au référendum serait «une école démocratique pour régler les graves crises politiques» et que les manifestations de rue à Ouaga et à Bobo depuis quelques jours seraient «le signe de la vitalité démocratique» de son pays. «Je ne suis pas encore là pour préparer mon avenir», a dit Blaise Compaoré. Selon lui, il n’y a rien de plus enrichissant que de retourner au Peuple, qui est «le propriétaire de cette constitution», pour qu’il dise dans quel sens il faut aller. «Je ne vois rien d’extraordinaire dans ça, parce que l’Ecosse, qui n’est pas indépendante, a organisé son référendum…», justifie-t-il. Indiquant qu’il n’a aucun soutien à l’intérieur ni à l’extérieur du Burkina, le Président Com­paoré a invité la France et les Etats-Unis à ne pas venir donner des leçons de morale à son pays. «Nous Africains, on ne va pas aller se mêler des lois américaines, françaises et autres. Je comprends alors difficilement qu’on soit toujours prompt à nous dire où il faut aller ou pas», a-t-il réagi, en réponse aux déclarations de la France et des Etats-Unis sur la vie politique du Burkina-Faso.

Le cas Macky
Affirmant ne pas avoir besoin du soutien du Président Macky Sall pour faire passer le vote de la loi dans son pays, Blaise Compaoré déclare : «Le Président Macky Sall ne va pas s’occuper de mon soutien pour gouverner au Sénégal. Chacun doit gérer son pays en fonction de ce qu’il trouve comme voie positive pour sa communauté nationale. Maintenant, qu’il y ait des soutiens ou des absences de soutiens, je crois que cela est secondaire pour un pays.» Le Président burkinabè, qui tente de rassurer quant à sa volonté de ne pas s’accrocher au pouvoir, informe par ailleurs qu’il est en train de voir comment organiser son départ. «Après tout ce temps passé au pouvoir, je ne me vois pas en train d’imaginer que je suis là pour préparer encore un avenir…», a-t-il confié en substance à Lylianne Nyatcha, journaliste à Bbc dans un entretien d’une heure.

 Commentaires