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Le Quotidien N° 3520 du 25/10/2014

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Seydina Issa Thiaw Laye, porte-parole du khalife des Layènes : «Je soutiens la candidature de Macky en 2017»
Publié le dimanche 26 octobre 2014   |  Le Quotidien




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Transfuge du Ps et du Pds, Seydina Issa Thiaw Laye prêche aujourd’hui pour la chapelle du Président Macky Sall et se lave en blanc comme son boubou : «Ma vocation n’est pas d’être un opposant du pouvoir.» Depuis sa villa de Camberène, le fils aîné du khalife général des Layènes, Abdoulaye Thiaw Laye, tranche le débat sur la dualité «entretenue par les médias» entre le Président et le maire de Dakar. Benno bokk yaakaar, les relations entre sa confrérie et les autres, mais aussi le pouvoir, Seydina Issa Laye dit tout. Sans langue de bois.
Quels sont aujourd’hui les rapports entre la communauté layène et le pouvoir actuel ?
Ce sont des relations vraiment cordiales. Nous sommes une communauté responsable et républicaine. Maintenant, nous refusons que d’autres localités ou d’autres communautés soient mieux traitées que nous. Le Sénégal est bâti sur un équilibre entre ses différentes composantes. Le Président Macky Sall, depuis son avènement à la Magistrature suprême, entretient des relations un peu particulières avec la confrérie, le khalife général des Layènes et moi-même. Je suis un ancien du Parti démocratique sénégalais (Pds) tout comme Macky.

Lors de la dernière édition de l’Appel de Limamou Laye, vous disiez que Macky Sall est le seul Président à avoir évoqué ce grand évènement religieux en Conseil des ministres. Voulez-vous dire qu’il a fait mieux que ses prédécesseurs ?
Quand je disais que Macky Sall a été le seul président de la République à évoquer l’Appel dans un Conseil des ministres depuis Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, cela veut tout dire. Ses trois prédécesseurs donnaient souvent des instructions. Mais d’autres évènements religieux ont été évoqués en Conseil de ministres parce qu’on pense qu’il y a des manifestations majeures et des manifestations mineures. Mais je m’inscris en faux contre cet amalgame. Dakar, capitale du Sénégal, abrite les institutions de la République. Et avec les milliers de personnes que mobilise la communauté layène, on peut même paralyser la marche du pays. Donc, si on veut nous considérer comme une communauté mineure, on se trompe lourdement. Je précise que nous n’avons aucun problème avec Macky Sall. Personnellement, j’entretiens des relations très anciennes avec lui et je vous renvoie à cette lettre du Président qui date de 2004. La dernière lettre date du 31 juillet 2014. (Il montre la lettre). Voici une interview que j’avais accordée à un journal de la place le 19 novembre 2008. J’avais dit : «Seydina Issa Laye Thiaw ne cautionne pas l’utilisation des institutions de la République pour des règlements de comptes politiques et crypto-personnels.» J’avais fustigé à l’époque la manière dont Macky Sall a été éjecté de la tête de l’Hémicycle parce que pour moi les hommes passent et les institutions demeurent.

La plupart des familles religieuses sont souvent avec le pouvoir. La vôtre échappe-t-elle à ce constat ?
Nous soutenons les pouvoirs, mais pas aveuglément. Layène n’est pas dans une logique d’approuver tout ce que le Président pose comme acte. Lors des conférences que j’animais au dernier mois de ramadan, devant Yakham Mbaye, j’ai conseillé au Président de descendre sur le terrain afin de mieux s’enquérir des problèmes des populations qui fondent beaucoup d’espoir en sa personne. Le titre de marabout n’est pas un métier ; j’ai une profession. J’ai la ferme conviction que mes parents m’ont orienté vers le droit chemin.
Je ne monnaie pas ma communauté et d’ailleurs on doit éviter le chantage au Sénégal. Mes compétences et mes relations me confèrent le droit de servir mon pays. Si le Président me demande des conseils, je les lui ferai en toute honnêteté sinon je le payerai devant Dieu. Combien de chefs d’Etat sont tombés à cause de leur entourage qui leur faisait croire que tout allait bien. Quand ils se sont rendu compte de la réalité, c’était trop tard. Moi je ne le ferai jamais.

La promesse des autorités politiques de conférer un statut spécial à Touba est en passe de devenir une réalité. La famille layène va-t-elle, elle aussi, réclamer un statut spécial ?
La famille layène, dans les faits, dispose déjà d’un statut spécial. Comme vous pouvez le remarquer ici à Camberène, il y a des impôts non payés. Cela date de très longtemps. Si Touba doit être doté d’un statut spécial parce qu’il le faut, je n’y trouve aucun problème. Des réalités sociologiques, il y en a à Touba. Les autorités religieuses de cette localité peuvent donc légitimement réclamer un statut spécial. Je n’ai pas d’autres commentaires à faire. Après tout, les familles religieuses du Sénégal sont unies. Les gens profitent de cette question de statut spécial pour créer des divergences au sein des confréries.

Comment appréciez-vous le contexte politique du Séné­gal ?
Dans l’interview que Macky a accordée à Jeune Afrique, il parlait des inégalités sociales. Et ce n’est rien d’autre que la demande sociale qui est toujours là d’ailleurs. Mais le Sénégal doit revoir sa politique parce qu’on ne doit plus suivre les bailleurs de fonds et parce que ce sont les populations qui vont en pâtir. Et pour la bourse familiale, il y a toutes sortes de commentaires. Vous pouvez décliner 25 mille francs, mais d’autres peuvent en avoir besoin parce qu’ils n’ont même pas 25 francs. Des efforts ont été faits sur la question du loyer et de la demande sociale de manière générale. Aujourd’hui, s’il y a des améliorations à faire, c’est dans le sens de l’emploi des jeunes. Le président de la Répu­blique doit chercher à alléger davantage la demande sociale. Il faut noter aussi que des changements sont intervenus et le concept de la bonne gouvernance est devenu une réalité. Ce que je déplore en revanche, c’est le niveau d’évolution des idées. J’ai l’impression qu’il y a une seule élite qui détient le monopole du débat. Ce qui est malheureux chez nous, c’est que les gens critiquent sans rien proposer à la place. J’ai l’habitude de dire que les Sénégalais font plus de 13 millions et 10 personnes seulement d’une classe dite politique veulent les tenir en otage et manipuler le pays selon leurs propres intérêts.

Pensez-vous que Benno bokk yaakaar puisse porter Macky Sall en 2017 si on sait qu’un parti comme le Ps clame urbi et orbi qu’il aura son candidat à la prochaine Présidentielle ?
Benno bokk yaakaar est une coalition qui a porté le Président Macky Sall lors du second tour de la Présidentielle de 2012, de même qu’aux Législatives de la même année avant de connaître des couacs lors des dernières Locales de 2014. C’est comme la Cap 21. J’ai entendu des gens qualifier cette coalition de Soupou kandja. Mais le véritable problème de Bby, c’est qu’on ne sait pas qui est qui ? C’est une coalition qui fait son bonhomme de chemin. Mais le danger est que ceux qui ne sont pas servis grondent et se font entendre. C’est le partage du pouvoir qui unit Benno bokk yaakaar. Rien d’autre.

D’aucuns disent que vous avez transhumé à l’Apr, que vous soutenez le Président Macky Sall. Vous le confirmez ?
Mon statut de fils aîné et porte-parole du Khalife général des Layènes ne me permet pas de m’opposer à un pouvoir étatique. Je n’ai aucun intérêt à le faire d’ailleurs. J’ai toujours eu de bons rapports avec le Président Macky Sall. Si le fait de remercier un président de la République est un acte de compatir à son parti politique, alors je suis Apr. Si un jour, je sens le besoin d’acheter une carte de membre de l’Apr, je le ferai sans calcul. Macky Sall a beaucoup fait pour la famille de Seydina Limamou Lahi. Mamadou Faye de Petrosen, Maïmouna Ndoye, l’actuel ministre de l’Energie, le ministre conseiller Seydina Kane, Aminata Tall du Cese, pour ne citer que ceux-là, sont des membres de la famille layène. Le lycée des Parcelles Assainies a été rebaptisé Seydina Issa Rohou Lahi. Il faut être reconnaissant. Je fais confiance à Macky Sall et invite les membres de sa coalition à se rassembler largement autour de lui. J’ai mûri ma réflexion. Je soutiens sa candidature pour 2017. Je crois qu’il est en situation d’être réélu.

Votre statut de porte-parole est contesté au sein de la famille layène. Qu’en pensez-vous ?
Au-delà même de mon statut de fils aîné du khalife général des Layènes que j’assume à merveille au sein de la famille de Seydina Abdoulahi Thiaw Laye, je vous dis que je suis la seule porte d’entrée chez le khalife. J’ai la bénédiction de mon père. Il faut que ça soit clair pour tout le monde. Personne d’autre ne devrait parler en son nom. Je suis le seul et unique intermédiaire entre Yoff Layène et le Palais. Certaines manœuvres sont aussi indécentes que dévastatrices. C’était le cas à la veille des élections locales, quand des voix se sont levées pour dire que mon père soutient le candidat de Taxawu Dakar (Khalifa Sall). Ce n’était pas avéré. Je pense que j’en avais suffisamment parlé. Les gens avaient fait des commentaires personnels tout faux. Entre les partis politiques et la famille layène, les relations sont à la normale. Nous ne voulons plus de trafiquants d’influence entre Yoff et le Président Macky Sall ou même les autres hommes politiques.

Vous faites allusion à qui ?
A tous ces gens qui parlent au nom du khalife et qui n’en ont pas les prérogatives. C’est grave et dangereux. Maintenant, il y a une nouvelle mentalité qui s’est développée chez les citoyens.

D’aucuns remettent même en cause l’unité au sein de la famille des Layènes…
Quelles que soient nos divergences d’opinions, on doit préserver notre unité et ne pas la marchander. La famille de Seydina Abdoulahi Thiaw Laye est une et indivisible. Personne ne doit s’aventurer à saper ces acquis.

Au lendemain de la visite de Khalifa Sall à Yoff, des voix se sont levées pour dire que le khalife général des Layènes soutient le candidat de Taxa­wu Dakar. A l’époque, vous aviez déclaré que ces propos n’engagent que ceux qui les ont tenus…
Au lendemain de cette audience, j’avais accueilli Youssou Ndour et le président du groupe parlementaire de Benno bokk yaakaar Moustapha Diakhaté dans mon salon. Je leur ai clairement dit que les propos que l’ont prête au khalife ne sont pas les miens et l’information n’était pas avérée. D’ailleurs, un journal avait titré le fils aîné du khalife dément et menace. Si Khalifa Sall avait perdu, les gens diraient que le Khalife des Layènes a été désavoué. La cérémonie officielle de l’Appel de Seydina Limamou est la tribune la plus importante dans les manifestations religieuses de la famille layène et à chaque fois, c’est moi qui détiens la parole.

Vous voulez dire qu’il n’y a jamais eu de soutien supposé ou affirmé…
Le khalife général des Layènes est impartial. Le marabout est là pour tout le monde. Il considère tous les Sénégalais comme faisant partie intégrale de sa propre famille. Il ne saurait y avoir de traitement différencié pour les uns ou pour les autres. J’ai de bons rapports avec l’actuel maire de Dakar. Je faisais parti du Conseil municipal de Dakar. Mon père n’a jamais donné une consigne de vote en faveur du maire de Dakar. Il n’a jamais été question d’un quelconque soutien de la famille layène à Khalifa Sall. Il ne faut pas se leurrer. C’est une bataille médiatique et cela n’intéresse pas la famille. Je vous dis, sans risque de me tromper, que des gens tapis dans l’ombre ont voulu se faire de l’argent sur le dos du khalife. C’est ce qui avait motivé certaines déclarations. Les propos qui ont été tenus n’engagent que leurs auteurs.

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