Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Walf Fadjri L’Aurore N° du 18/12/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Protestation grève des gardes pénitentiaires de Rebeuss
Publié le jeudi 26 decembre 2013   |  Walf Fadjri L’Aurore


Maison
© Autre presse par DR
Maison d`arrêt de Rebeuss


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Lundi d’hier a été décrété journée sans repas et sans visite à la prison de Rebeuss. Cela découle d’un mouvement d’humeur des gardes pénitentiaires. Avec en toile de fond, l’arrestation de deux matons dans l’affaire Mawlany Sané.



Le fait est si rare qu’il attire toutes les attentions. Grève des gardes pénitentiaires de la prison centrale de Rebeuss. Dans la journée d’hier, pas un seul repas n’a a été introduit à l’intérieur de la maison d’arrêt. Du coup, les prisonniers se sont contentés de s’alimenter à l’aide des nourritures jugées d… de la prison. Venue apporter un déjeuner à un membre de sa famille incarcéré, Ndèye Sow s’en offusque : «Les gardes refusent même de recevoir les repas apportés aux prisonniers par leurs familles. On m’a intimée l’ordre de rebrousser chemin et d’amener le repas ailleurs».
Même cette vendeuse du nom de Adja Seck qui alimentait les prisonniers en sandwich a vu son chiffre d’affaires revu à la baisse. Par la même occasion, aucune visite n’a eu lieu hier. Les quelques personnes postées aux alentours du pénitencier de Rebeuss, détentrices des permis de visite, ont tout bonnement rebroussé chemin en attendant la levée du mot d’ordre. Mais de quoi se plaignent les matons au point de priver de nourriture les détenus et d’outrepasser l’interdiction de grève assignée aux fonctionnaires judiciaires ? Ils s’insurgent contre l’arrestation de deux de leurs collègues impliqués dans le meurtre du prisonnier Mawlany Sané, décédé le 1er décembre dernier. En effet, vendredi dernier, deux éléments de l’administration pénitentiaire ont été mis aux arrêts, sur enquête ouverte par la Chancellerie. Ils sont perdus par le rapport d’autopsie qui affirme la thèse de la strangulation.

«Nous ne sentons plus l’appui de l’Etat»
Aujourd’hui, ces troupes démoralisées cherchent protection. Traduits en justice dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, ils exposent leurs plaintes et complaintes suite à l’arrestation de leurs frères d’armes. Une situation qui n’est pas sans susciter un grincement de dents. A Rebeuss, des gardes pénitentiaires craignent pour l’autorité de ce corps paramilitaire qu’est l’Administration pénitentiaire qui, selon eux, est en voie de connaître un écroulement. «Nous sommes de moins en moins protégés alors que nous sommes investis d’une mission de service public. Nous sommes aujourd’hui démoralisés et indignés car, nous ne sentons plus l’appui de l’Etat, du commandement et de la hiérarchie. Nous avons le moral au ras des talons. On ne peut plus faire correctement notre travail. On a tout le temps l’arrestation de nos collègues sur la conscience», dénonce un gardien de prison.

«Il ne faut pas gérer l’affaire de manière politique»
Sous le couvert du droit de réserve, un surveillant de prison regrette ce qu’il appelle «la gestion politique des bavures pénitentiaires». «Un agent de l’administration pénitentiaire est avant tout un être humain qui a ses forces et ses faiblesses. Il peut être amené à commettre un acte qualifié de répréhensible dans l’exercice de ses fonctions. On doit ranger les bavures sous ce registre. Nous ne nous croyons pas être au-dessus des lois et règlements du pays. Mais il ne faut pas que les gens gèrent ces affaires de manière politique», suggère l’interlocuteur de Wal Fadjri.

«On nous jette en pâture»
Un gréviste ajoute : «Si cela continue, c’est l’autorité de notre corps paramilitaire qui risque de s’effondrer comme un château de cartes. Conséquence : les populations civiles vont se révolter et protester. Ce sera alors la porte ouverte à toutes sortes de dérives. Cette situation peut entraîner l’anarchie et l’insécurité dans un pays. Il ne faut pas que l’on nous jette en pâture aux populations en nous présentant comme des tortionnaires et en nous jetant en prison trop facilement. L’arrestation de nos deux camarades est incompréhensible».

Pape NDIAYE

 Commentaires