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Le Quotidien N° 3509 du 13/10/2014

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Candidature à la présidence de la Bad : Makhtar Diop recule pour mieux sauter
Publié le mardi 14 octobre 2014   |  Le Quotidien


Sommet
© aDakar.com par DF
Sommet du NEPAD sur le financement des infrastructures en Afrique à Dakar
Dakar, le 15 Juin 2014- Le Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique s’est ouvert à Dakar, dimanche matin, en présence de trois chefs d’Etats d`Afrique de l`Ouest. Ils ont insisté sur la nécessité de briser toute dépendance vis-à-vis de l’extérieur, en privilégiant les financements sur ressources propres dans la mobilisation de ressources pour la réalisation de projets. Photo: Makhtar Diop, vice-président de la Région Afrique de la Banque mondiale


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Le saut d’obstacles était vraiment périlleux, avec des embûches tendues à chaque pas. Et au bout, le risque de ne pas gagner la présidence de la Bad, et de perdre définitivement la vice-présidence de la Banque mondiale. Le Sénégalais Makhtar Diop a préféré jeter l’éponge.
Babacar Ndiaye sera encore, pour l’histoire, et pour un bon moment encore, le seul Sénégalais à avoir dirigé la Banque africaine de développement (Bad). Un communiqué de presse du ministère de l’Economie, des finances et du plan, publié hier depuis Washing­ton, a annoncé que «le Sénégal ne présentera pas la candidature de M. Makhtar Diop au poste de président de la Bad». Le document précise que la décision a été prise après concertation avec l’intéressé, avec lequel le ministre de l’Economie Amadou Ba, qui est par ailleurs, gouverneur du Sénégal pour la Banque mondiale et pour la Bad, a échangé en marge des Assemblées annuelles du Fmi et de la Banque mondiale, qui se déroulent actuellement dans la capitale américaine.
En fait, il semblerait que, loin d’être un désaveu de la part de son pays, le retrait de la candidature de M. Diop soit le fruit de la volonté de ce dernier.
Au regard de la multiplicité des candidatures, en plus du tollé provoqué par son intention de concourir pour le poste, il semblait que Makhtar Diop serait allé au-devant de très grandes difficultés. D’abord, en raison de la forte dispersion des voix des pays sur lesquels il aurait dû pouvoir compter, celles de l’Afrique de l’Ouest. En plus du Sénégal, le Mali, le Cap-Vert et le Nigeria ont des candidats déjà déclarés, ce qui en fait trop pour la sous-région. Par ailleurs, Macky Sall, qui avait sollicité en son temps le soutien de la Côte d’Ivoire, s’était entendu répondre par le président Alassane Dramane Ouattara que cela ne pouvait être possible, parce que «la Côte d’Ivoire avait déjà pris d’autres engagements».
S’il ne s’agissait que de son profil, Makhtar Diop n’aurait à rougir devant personne, son Cv parlant largement en sa faveur. Malheureusement, on sait qu’une candidature du type du président d’une institution internationale comme la Bad fait intervenir d’autres considérations, souvent plus politiques que techniques. Et sur ce point, tout rentre dans le domaine de la subjectivité.
Cette subjectivité a été ressentie il y a moins d’une quinzaine, quand il a été convenu qu’il devait prendre congé de son poste de vice-président de la région Afrique à la Banque mondiale. Il se dit que des pays africains se seraient plaints que, du moment qu’il a déclaré sa candidature à la Bad, le fait que Makhtar Diop occupe un poste où il est appelé à rencontrer des ministres des Finances des différents pays appelés à voter pour le président de la Band, le mettait dans une position de concurrence déloyale par rapport à d’autres de ses concurrents.
Par ailleurs, que le Nigeria et l’Afrique du Sud, deux des plus gros contributeurs africains, aient chacun son candidat, rend encore plus difficile la situation d’un candidat d’un pays moins lourd sur le plan géopolitique. Et même le soutien du Roi du Maroc serait à nuancer, si l’on sait que la Tunisie, pays maghrébin, a un candidat, et pourrait invoquer la solidarité régionale.
Au regard de cette situation, si Makhtar Diop a persisté à vouloir se présenter, il aurait couru le risque de perdre sur deux tableaux. Il n’est pas évident que, pour le prestige, il aurait été bien vu qu’une personne désavouée sur le plan africain, aurait pu continuer à être crédible dans ses fonctions de vice-président de la Banque mondiale… D’autant plus que son poste est lorgné par plusieurs personnes, au sein même de son institution.
Tous ces éléments ont été pesés hier, avant que Makhtar Diop ne convainque Amadou Ba que le retrait de sa candidature était la meilleure option. D’autant plus que le gouvernement sénégalais, malgré sa bonne volonté, n’avait même pas encore mis en place un comité de candidature pour faire la promotion de son candidat.
Il reste maintenant à savoir si le Conseil d’administration de la Banque mondiale fera la même analyse et replacera Makhtar Diop dans ses fonctions dont il a été provisoirement relevé.

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