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Sud Quotidien N° 6426 du 2/10/2014

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L’ex Premier ministre Aminata Touré sur le compagnonnage de l’APR avec ses alliés de "Benno Bokk Yakaar": "Qu’ils se déterminent par rapport à 2017"
Publié le vendredi 3 octobre 2014   |  Sud Quotidien


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© aDakar.com par MC
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Dakar, le 9 Mai 2014- C`est le top départ d`un mois de forte activités culturelles. Dakar abrite à partir du 9 mai la 11 édition de la biennale (Dakar 2014). La biennale s`est imposée en Afrique comme la plus importante manifestation culturelle. Ph. Aminata Touré, Premier Ministre du Sénégal


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Dans ce dernier jet de l’entretien accordé aux équipes de Sud Quotidien et de Sud Fm, l’ex Premier ministre, Mme Aminata Touré, pose l’exigence d’une réévaluation du compagnonnage du parti présidentiel (l’Alliance pour la République (Apr)) avec ses alliés de Bennoo Bokk Yakaar. Pour elle, ces derniers doivent se déterminer par rapport à la présidentielle de 2017, en s’engageant clairement dans la dynamique de réélection du Président Macky Sall. L’ex Premier ministre est d’avis que l’Apr doit un peu revoir sa manière de fonctionner. Elle milite aussi en faveur d’une nouvelle alliance à travers «une nouvelle offre » que devrait, selon Mme Aminata Touré, lancer le Président Macky Sall, en faveur des Sénégalais qui ne se reconnaissent pas dans des partis politiques. L’ex Premier réaffirme son ancrage à l’Apr qui doit, selon elle, «s’intégrer dans quelque chose de plus grand », en se départissant des « petites querelles de clocher qui cassent le dynamisme»

Vous avez récemment déclaré que vous êtes toujours à l’Apr. Comment alors comprendre la poursuite de vos activités politiques en marge de votre parti?

Vous m’avez souvent vue à Grand Yoff qui est ma base politique. Hier (cette interview a été réalisée le jeudi 18 septembre), j’ai rencontré les jeunes, les responsables, les femmes et notre député. Je suis toujours militante. Je continue mes activités. Je reste dans l’Apr, un parti dans lequel je me suis totalement investie.
J’aurai pu militer à Kaolack où mes deux parents sont nés, ou à Gossas. J’habite Grand Yoff. Je l’ai choisi parce que c’était le challenge à la hauteur de ma position de Premier ministre. J’ai estimé qu’il fallait aller là où c’est difficile. Je ne recule pas lorsqu’il faut aller au charbon et j’en assume les responsabilités.
J’étais téméraire et casse-cou quand j’étais plus jeune. Les engagements ne me font plus peur. Je n’ai pas peur de prendre des risques avec des conséquences qui ne sont pas toujours agréables. Ainsi va la vie. Il faut oser, tout en mesurant les risques qui sont inévitables en matière de politique.

L’Apr est membre de la coalition Benno bokk yakaar. Quel est l’état des rapports avec vos alliés ?

Il est clair qu’il faut régulièrement faire l’évaluation du compagnonnage avec les alliés en fonction des objectifs. Maintenant, c’est le moment de réévaluer un peu l’état de cette alliance en direction de 2017. J’estime que le président de la République devrait pouvoir compter sur ses alliés en direction de 2017. Et définir de manière claire avec qui il veut engager la dynamique de sa réélection. A mon avis, il n’y a rien de plus normal que cela. C’est bon de le faire pour justement construire une alliance qui répond à cet objectif.

Pouvez-vous être plus explicite en parlant de la nécessité de réévaluer le compagnonnage avec vos alliés ?

Il faut réévaluer l’état de cette alliance parce que l’objectif pour le régime en place, c’est que le président de la République soit réélu en 2017. Qui est d’accord avec cette perspective ? Qui veut être candidat ? Il faut que l’on sache, car pour moi on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Je donne mon opinion en tant que Aminata Touré, mais je pense qu’à un moment, la clarification devrait se faire. La démocratie prévoit cela. Il ne faut pas que les gens, parce qu’ils ne sont plus ensemble, se vouent une haine. Avec la prochaine présidentielle, si les alliés veulent aller ensemble, ils doivent l’annoncer, à mon avis, maintenant. Ceux qui veulent avoir leur schéma séparé le feront en toute légitimité.

L’Apr ne s’est pas encore structurée. Il n’y a quasiment pas de rencontres. Et vous revendiquez d’appartenir à un tel parti. N’est-ce pas manquer d’ambition ?

Ils se réunissent quand même, mais pas régulièrement. Il s’agira de trouver des cadres de discussions, animer la vie publique de ce pays, porter des questions essentielles, comme celle de la réforme des institutions. Elle devrait, par exemple, faire l’objet d’un débat public animé par la majorité présidentielle. La question des options économiques fondamentales de ce pays pour les prochaines années à venir, devrait aussi faire l’objet de débat public
C’est cette pédagogie qu’il faut apporter pour convaincre les Sénégalais et à mon avis, elle doit être prise en charge par l’Apr qui doit un peu revoir sa manière de fonctionner. Mais aussi par une nouvelle alliance. Je pense que le chef de l’Etat Macky Sall devrait lancer une nouvelle offre. Il y a beaucoup de gens qui s’intéressent à la vie de cette nation, mais qui ne se reconnaissent pas dans des partis et souhaiteraient accompagner ce qui se fait. Quand on dit bonne gouvernance, beaucoup de Sénégalais sont d’accord qu’il y a des difficultés. Il faut leur offrir un espace de contribution, mais pacifié. Il ne s’agit pas de reprendre les guéguerres qui se passent dans les partis politiques et qui n’intéressent personne. Il faudrait que l’intelligentsia de ce pays puisse contribuer. On ne peut pas être dans une campagne électorale continuelle.

Vous n’avez pas assisté aux dernières rencontres de la direction de l’Apr. Pourquoi ?

Oui, je n’ai pas assisté aux dernières réunions. Je le dis, quand on quitte une position on a besoin de recul, de pendule. Mais j’étais active. Je suis d’accord qu’il faut dépasser le cadre Apr. Ces petites querelles de clocher cassent le dynamisme. Il y a des centaines de militants convaincus qui se sont engagés partout pour qu’il y ait cette alternance, qui croient au discours de rupture et qui sont peut-être frustrés.

A vous entendre, c’est comme si vous avez quitté la maison Apr ?

Vous tenez vraiment à me sortir de l’Apr. (Rires…).

Vous êtes à l’Apr ou pas ?

J’y suis et je vous ai dit que j’ai même convoqué une réunion, hier avec mon ami, le député Abdoulaye Ndiaye et nos responsables de Grand-Yoff. Nous sommes tous de l’Apr. Je rencontre très régulièrement des responsables de la diaspora qui sont là, avec qui je déjeune ou dîne. Je n’ai pas quitté l’Apr, je souhaite qu’elle se renforce, se réorganise, se pacifie. Je pense que c’est le maître-mot. Et encore une fois, je le dis, nos petites querelles de clocher peuvent éclipser les grandes réalisations du gouvernement et c’est dommage ! Mais c’est normal, c’est un parti jeune avec une base assez jeune. Mais de toute cette turbulence, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y’a une énergie extraordinaire qui doit être organisée et exploitée.

Un parti ou un simple mouvement ?

C’est un parti. Il a un récépissé du ministère de l’intérieur.

Le parti n’est pas structuré. Il n’y a que le président de l’Apr ?

Oui, il faudra qu’on y avance, c’est clair. Il faudra réorganiser ce parti, qu’il ait des structures qui fonctionnent et une philosophie de parti attitré. Mais il faudra que l’Apr s’intègre dans quelque chose de plus grand et j’insiste sur ce quelque chose de plus grand. Ma conviction, c’est que les partis politiques vont rapidement être dépassés. Lorsque vous parlez aux Sénégalais de partis politiques, la première chose qu’ils vous disent, c’est : je ne suis d’aucun parti. Mais généralement, c’est des gens qui ont beaucoup de choses pour l’intérêt du pays, il ne faut pas les laisser chez eux. Il faut les amener dans un espace qui inspire confiance, un espace où on peut discuter des problèmes du pays et trouver des solutions.

En toute franchise, êtes-vous toujours à l’Apr ?

Ceux qui me connaissent bien, savent que je suis franche. Si je ne veux plus être responsable de l’Apr, j’écrirais au président de la République pour lui demander de me libérer.

Ah bon ?

Je vous le répète, avec toute la conviction que j’ai, je suis de l’Apr, je n’ai pas quitté l’Apr. Je suis militante de l’Apr. Je ne suis pas la seule à penser qu’il faut réorganiser l’Apr, qu’il faut la pacifier, qu’il faut des structures, un cadre plus large qui intègre une nouvelle alliance, plus grande.

Qui, selon vous, essaie de dévier l’Apr de sa trajectoire ?

Je vous ai expliqué que l’Apr est un jeune parti et ça vient avec des contraintes. Vous savez, les partis qui sont sur place, ils ont au minimum 10 ans, 12 ans et 15 ans. Le plus jeune, c’est peut-être l’Afp, mais les autres ont quarante ans d’existence. L’Apr a quatre ans, on peut comprendre qu’il y ait une maladie infantile à l’époque qui n’est pas encore guérie. Ce sont des militants jeunes qui n’ont pas encore l’expérience politique, ce qui explique ces choses. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que c’est un parti jeune dans un pays essentiellement jeune. Vous regardez l’électorat, 75% des électeurs ont moins de trente cinq ans. L’Apr a cette force et ce dynamisme et ça personne ne peut le lui dénier. Il faut maintenant en faire un atout, il faut l’organiser, former les militants surtout pour qu’ils comprennent qu’un parti a des responsabilités, qu’il y a une posture à avoir quand on est dans un parti au pouvoir. C’est ce qui rassure les Sénégalais au travail, c’est ce qu’il faut faire. De ce point de vue, je n’ai aucune hésitation

Beaucoup de choses ont été dites, du temps où vous étiez aux affaires, au sujet de vos rapports avec les religieux. Certains sont allés jusqu’à dire que vous les combattez. Est-ce vrai ?

On a dit beaucoup de choses, mais ce n’est pas important, si vous êtes à un certain niveau de responsabilités. Si vous avez peur des critiques, ce n’est pas la peine de commencer. Je suis d’une famille religieuse. Mon maître coranique venait à la maison. Les religieux sont des leaders qui sont à l’écoute de la population. J’ai toujours été impressionnée par leur degré de compréhension de la situation sociale et économique. Evidemment, je pense qu’il est important de leur expliquer la démarche. Mais au contraire, beaucoup des engagements en matière de bonne gouvernance recoupent les préceptes de notre religion et ils le comprennent et l’acceptent. Cependant, je pense qu’il est important de communiquer avec des termes appropriés et d’expliquer les messages. Cela facilite la discussion. Vous allez dans n’importe quelle cour de marabouts, vous verrez des gens qui viennent prier et d’autres qui viennent exposer leurs problèmes.

Certains religieux n’ont pas beaucoup apprécié le fait qu’une femme soit à la Primature ? Quel commentaire ?

Ça, c’est une minorité. Je crois que c’est une infime minorité. Je crois que si vous occupez une certaine fonction, on ne vous voit plus comme femme ou homme. On vous voit comme l’occupant du poste. Le plus important c’est de savoir si vous faites bien le travail ou pas. J’ai passé dix mois à la Primature. Ça fait une année scolaire ou une année universitaire.

Pourquoi avoir fait cette visite après votre départ de la Primature ?

Mais je l’ai faite avant. Je les ai rencontrés, parce que tout ce qu’on fait ne se dit pas sur la place publique. J’ai des familles très proches parmi eux, même des cousins. Jai pris beaucoup de temps. Le temps de m’asseoir, de passer même des week-ends et je pense qu’ils comprennent très bien la société d’une part, ça c’est très important. Je pense qu’on a besoin de ça aussi, lorsque vous êtes à des niveaux de responsabilité élevée. Vous pouvez perdre le réel. Je crois que c’est une bonne chose de redescendre sur terre une fois que tout est dégonflé et d’essayer vraiment de comprendre ce qui se passe. Et j’en profite également pour rencontrer les personnalités locales. C’est un peu une manière de garder le contact avec le pays.

Vous étiez fonctionnaire internationale en poste aux Etats-Unis. Après les dix mois passés à la Primature, vous ne faites plus rien. Dur d’être au chômage, après avoir tout plaqué pour se lancer en politique ?

Vous savez, la vie politique est bien avec une dose de risques. Ça, je l’ai dit dès le départ. Cela fait partie de l’action politique elle-même. Je ne suis pas tout à fait au chômage. Je m’exerce différemment, pas dans la sphère de l’Etat. On n’a pas d’assurance vie en politique. Celui ou celle qui est intéressé par une garantie de contrat à durée indéterminé n’a rien à faire en politique. Un poste de ministre, de Premier ministre, est à durée déterminée. Ce qui est important à mon avis, c’est comment on se projette dans l’avenir. J’ai choisi d’être dans le champ politique parce que j’estime que c’est un outil qui peut permettre à notre pays de se transformer. On peut le transformer par les idées, par les engagements politiques. Je parlais d’élargir le bassin des acteurs publics et politiques.
On a parlé de cette alliance qui devrait être large, en intégrant des acteurs non conventionnels, des associations professionnelles des élus locaux. J’en ai vu beaucoup pendant la campagne des locales. Vous avez des artistes, des agents culturels. Tous ceux-là intéressent le pays. Chacun dans le secteur qui le concerne. Donc, à mon avis, il s’agit de réinventer la politique. Ça c’est ce qui m’intéresse dans les prochaines années. Je pense que les Sénégalais sont fatigués de voir cette politique politicienne depuis Senghor, etc. Ils veulent qu’on s’intéresse aux problèmes du pays, à leurs problèmes et que les politiciens portent cela. Tout cela à mon avis exige de faire la politique autrement, de tenir des discours qui s’adressent aux problèmes auxquels nous sommes confrontés et apporter des solutions. Si on s’engage dans cette direction, on va avoir un tamis, les Sénégalais reconnaitront ainsi les politiciens porteurs de véritables idées.

Vous allez à l’étranger pour quelque temps. Peut-on savoir les motifs de ce voyage ?

Je pars à l’étranger parce que j’ai beaucoup d’amis. J’ai une carrière internationale d’une vingtaine d’années. Je suis invité à des conférences de haut niveau. J’irai à l’Assemblée nationale des Nations unies, au forum des femmes leaders convoqué par la Présidente de Chili.
J’irai également à Londres, où je donne une conférence chaque année. J’ai un forum sur la bonne gouvernance, etc. La connexion internationale est importante pour voir les expériences qui s’y passent, parce qu’il y a des pays qui inaugurent de nouvelles stratégies qui marchent. Donc, il faudra être à ce niveau et revenir partager ici toutes ces expériences. Je reverrai mes camarades avec beaucoup de plaisir.

Vous partez pour combien de temps ?

Quatre à cinq semaines.

Que dites-vous à vos militants ?

On s’est rencontré, on va continuer le travail. Et à l’extérieur, il y a également des militants que je vais rencontrer. A New York, par exemple, je voudrais saluer l’association des Sénégalais d’Amérique. Je vais participer à l’inauguration de leur grand siège qu’ils ont pu acheter et à l’époque, j’ai modestement accompagné ce projet qui paraissait impossible. Et ils ont pu acquérir une grande bâtisse par eux mêmes, et il se peut que je sois à l’inauguration.

Cette tournée que vous entamez à l’étranger, n’est-ce pas une manière de tisser votre toile, comme l’a fait du reste Macky Sall en 2008. Ce qui nous amène à vous demander si vous êtes toujours à l’Apr ?

(Rires), Vous tenez vraiment à me séparer de mon parti. Vous le dites d’ailleurs en souriant. Mais je suis à l’international depuis très longtemps, depuis une vingtaine d’années, où je comptais beaucoup d’amis. Je vais d’ailleurs vous révéler que j’étais le responsable de la coalition qui a élu Abdoulaye Wade à Abidjan. J’ai vécu au Burkina Faso, aux Etats-unis. J’étais aussi toujours une militante active, même si ma fonction m’interdisait de le faire, parce qu’on a le droit de réserve quand on est fonctionnaire des Nations unies.

Au lendemain de votre départ de la Primature, vos partisans vous ont invité à créer un mouvement ou un parti politique. Que leur répondez-vous ?

C’est normal. J’ai une base affective à Grand Yoff et ailleurs. Les gens vous expriment leur sympathie et vous accompagnent. C’est ça la philosophie des mouvements. Ce n’est pas nécessairement pour protester contre quelque chose. C’est d’ailleurs l’expression d’une nouvelle forme de citoyenneté dans le pays. On l’a vu avec les élections municipales, avec des milliers de listes citoyennes. Parce que, quelque part, les Sénégalais sont fatigués avec la politique politicienne. Tout le monde est fatigué du comportement de certains politiciens qui n’est pas le plus exemplaire. Et les gens cherchent d’autres formes d’organisation pour participer à la vie publique. Il faut l’encourager. Je pense qu’on va aller vers la fin des partis dans les années à venir. En tout cas, de nouvelles formes d’organisations, plus libres, attireront des citoyens qui veulent participer à la gestion de la chose publique. Mais ils ne seront pas dans la tourmente des partis traditionnels où c’est plutôt la guerre de positionnement permanente et illimitée qui devient la réalité.

Ces militants frustrés attendent, peut-être, que vous leur annonciez la direction à prendre ?

C’est cette discussion qu’on est en train d’avoir. J’observe et on est en train de procéder à plusieurs concertations, j’espère que ça aboutisse. Il y a la réforme des institutions ; à quoi notre pays va ressembler dans les dix prochaines années ? On espère un renforcement de la démocratie. Quelles sont les politiques essentielles émergentes ? Quelle place dans l’espace Uemoa, dans l’Afrique… ? Voilà les questions qui devraient être discutées dans cette nouvelle plateforme pour que les Sénégalais silencieux disent : oui, j’ai un mot à dire, je veux m’engager.

Tout laisse croire que vous êtes séduite par cet électorat silencieux ?

Il est fondamental, ce sont des Sénégalais qui votent. Et ceux qui sont dans les partis ne font que 10% des électeurs. Ce sont des Sénégalais qui gagnent leur vie honnêtement, qui s’informent, tout en ayant le besoin d’avoir une plus belle vie , qui s’intéressent à ce que l’Etat leur propose pour que l’école, qui est dans une situation de crise permanente, connaisse un peu de normalité et de quiétude. Le système sanitaire, comment l’améliorer ? Ce sont des questions qui intéressent le citoyen.

Vous suggérez une nouvelle offre et une nouvelle alliance. Irez-vous jusqu’à créer un mouvement pour mobiliser cet électorat ?

A mon avis cet électorat devrait être motivé par cette nouvelle offre du président de la République.

Si ce n’est pas le cas ?

Il faut le laisser apprécier. Je pense qu’aux élections de 2017 une nouvelle coalition devrait s’organiser pour faire le bilan sur les réalisations et dessiner les contours d’une réélection. Mais il faudra aller au-delà de l’Apr, de Macky 2012, s’ouvrir à d’autres pans de la société. La classe politique doit le comprendre. Les Sénégalais s’intéressent de moins en moins aux querelles politiciennes, cela se traduit par un taux d’abstention élevé. Si la désaffection des Sénégalais face à la chose politique continue, on peut aller vers l’aventure et ce n’est pas une bonne chose. Il faut que la citoyenneté s’exprime, que les Sénégalais retrouvent des cadres larges où discuter. Ils ont également le droit de penser différemment, critiquer positivement, tout cela dans l’intérêt du pays.


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