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Interview : El hadji Mamadou Diao, responsable politique de l’APR à Kolda
Publié le dimanche 28 septembre 2014   |  setal




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La volonté du président de réduire son mandat à cinq ans, va poser de « grands problèmes de droit ». C’est le responsable de l’Alliance Pour la République à Kolda qui fait cette alerte. Dans une interview en exclusivité avec Direct Info, El Hadji Mamadou Diao estime que si cet « engagement moral » de Macky Sall est rendu effectif, il risquera d’ « ouvrir des brèches pour d’autres dirigeants ». Sur la dernière actualité de la mouvance présidentielle, le directeur des Services régionaux des impôts et domaines déclare que le cas PS le laisse « dubitatif ». Il s’est aussi prononcé sur l’attitude de Khalifa Sall et le mutisme de l’ancien président, Abdoulaye Wade. Direct Info : Comment appréciez-vous, en tant que cadre de l’APR, la démarche politique du président Macky Sall de redynamiser les deux principales coalitions qui le soutiennent (Benno Bokk Yakaar et Macky 2012) ? El Hadji Mamadou DIAO : Je me réjouis de la prise d’initiatives du président de la République, là en sa qualité de chef de l’APR. Pour la bonne et simple raison que j’avais dit, lors d’une de mes sorties, que le grand problème que nous avons au sein notre coalition, c’est un déficit de communication. Un déficit de communication qui s’analyse sous deux angles. Le premier ayant trait à la communication gouvernementale qui puisse mettre en exergue les réalisations du président de la République. Et, la deuxième phase de ce déficit de communication est liée à la bonne marche et du parti et des relations entre le parti et les autres alliés de la mouvance présidentielle. Vous avez pu constater qu’il n’y avait pas de cadre organiquequi puisse permettre au président de la République de discuter avec ses alliés de la « coalition Macky2012 » et de la coalition Benno Bokk Yakaar. Il est en train de rectifier le tir par rapport à cela ; parce que justement, quand il faudra aller aux élections, c’est vrai, il faut défendre un bilan, mais il faut des hommes pour porter ce message. Si ce que nous souhaitons continue, nous pensons qu’il y aura une candidature de cette même mouvanceprésidentielleparce qu’elle sera appelée à défendre un même bilan. Cette dynamique qui commence à naître, pourra créer des liens de travail, mais aussi pourra impulser une dynamique de solidarité qui fassent qu’ensemble, on défende un bilan, et qu’ensemble on aille à la conquête du suffrage des Sénégalais. C’est pourquoi, il faut s’en réjouir.Il est bon que le président de la République prenne l’initiative pour pallier ce manquement. Il est bon que les autres partis aussi jouent franc jeu dans ce cadre-là. Arrêtons-nous un peu sur le cas du Parti socialiste, dont certaines voix autorités disent qu’il est hors de question de ne pas avoir un candidat à la présidentielle à venir. Comment analysez-nous l’attitude de ce parti qui se trouve être l’une des locomotives de Benno Bokk Yakaar ? L’attitude du Parti socialiste me laisse dubitatif sur certains points. Normalement, dans les partis structurés,les délibérations qui sont prises sont acceptées par toutes les parties. On se rend compte que celui qui, aujourd’hui, est la personne morale du Parti socialiste, défend sans ambages le président de la République, qui n’est pas quelqu’un qui porte une critique sur la place publique. En tout cas,dans le cadre des relations de travail qu’ils ont. C’est Ousmane Tanor Dieng. A côté, il y a eu une équipe qui est là, qui veut peut-être porter un destin ou une candidature présidentielle pour un autre animateur du Parti socialiste et qui porte des critiques parfois plus virulentes que celles de l’opposition. Cela me laisse dubitatif. Il faudrait qu’on comprenne que si on est dans la même dynamique de parti, on doit pouvoir respecter le même mot d’ordre. On sent toujours qu’il y a une stratégie derrière, mais les Sénégalais ne sont pas dupes. Ils savent aussi que le Parti socialiste est peut-être le parti le mieux servi parmi les alliés de la coalition présidentielle. Ils savent donc que le Parti socialiste doit être comptable de ce qu’a pu faire le gouvernement du président Macky Sall au soir de la reddition des comptes en vue de la quête du suffrage des Sénégalais. Donc, qu’ils comprennent que c’est un combat qu’on mène ensemble, mais tant qu’on est ensemble on ne doit pas pouvoir se mettre en perspective de prévoir une rupture, et de pouvoir peut-être demain dire aux Sénégalais : « oui, pendant même que nous étions dedans, nous étions là à porter certaines critiques ». Ils ne portent en réalité que des critiques politiciennes ou des critiques qui concernent leurs propres leaders qui peuvent, aujourd’hui, dire qu’ils ont le suffrage des Sénégalais dans le cadre des collectivités locales. C’est cela qui n’est pas bien.Il est bon que les gens puissent s’asseoir, qu’ils puissent se parler. Il est incompréhensible que des personnes qui tiennent des discours beaucoup plus virulents que Idrissa Seck, puissent aujourd’hui se réclamer de la mouvance présidentielle. On a même l’impression que la liste Taxawu Dakar ne fait pas partie de la coalition Benno Bokk Yakaar alors que les animateurs de cette listes sont essentiellement des militants ou des responsables du Parti socialiste. Qu’ils sachent que devant l’histoire, les Sénégalais jugeront. Voulez-vous faire allusion à Khalifa Sall qui serait pressenti comme candidat du Ps en 2017 ? Mais la vérité du terrain est là. Les élections locales n’ont pas la même dimension qu’une élection nationale. Faisons un peu d’analyse politique. Et dans l’histoire politique de nos pays en Afrique, en général la candidature d’un parti pour élection présidentielle est portée par son secrétaire général national, en tout cas par sa personne morale. Je n’ai pas vu aujourd’hui, dans l’histoire politique d’un pays, quelqu’un,qui sort quelque part dans un parti, présenter une candidature qui est autre que celle de son secrétaire général national. Attendons le PS poser son débat à l’interne ! De toutes les façons, une candidature du PS à l’élection présidentielle ne peut pas nous inquiéter parce que nous serons comptables du même travail. Et, je pense que le niveau d’implantation,aujourd’hui, du président de la République, des animateurs de l’APR et des autres alliés qui vont le soutenir, est de loin plus grande que la plupart des leaders. C’est pourquoi, il a pu dire qu’il ne pense pas trouver un adversaire sérieux lors de sa réélection. Je le pense sincèrement, moi aussi. Comment analysez-vous le silence de l’ancien président, Abdoulaye Wade, dont le procès du fils Karim s’est ouvert depuis le 31 juillet dernier ? Parce qu’il n’y a plus matière à redire. Nous devons faire confiance aux institutions de la République. Le pouvoir judiciaire est un pouvoir codifié, je ne pense pas qu’il puisse y avoir quelqu’un qui influence le cours de la justice de notre pays. Je connais des magistrats, ils ont été formés à la même école que nous, et je les connais assez indépendants pour dérouler sans pression aucune,de quelque forme qu’elle soit. L’attitude de l’ancien président de la République est une attitude sage. Il a compris que les Sénégalais ne vont pas s’embarquer dans un climat d’instabilité inutile à notre pays parce que tout est en train de fonctionner. Il va rester stoïque, il va attendre la décision de la justice sénégalaise. Le ministre de l’Économie et des Finances a, lors d’une rencontre, évoqué la question du régime indemnitaire des agents de l’Etat qui, selon lui, mériterait d’être revu. Qu’est-ce qui peut justifier une telle annonce qui a suscité des grincements de dents ? Le ministre des Finances est parti d’une analyse des différentes rubriques qui concernent la masse salariale au Sénégal. Il a considéré que le régime indemnitaire devait pouvoir faire l’objet d’une attention particulière. Ecoutez, toutes les mesures concernant la réduction du train de vie de l’Etat, tant qu’elles ne touchaient que la Présidence de la République, l’Assemblée nationale ou certains ministères,étaient acceptées de tous. Mais là, quand elles doivent toucher certains corps,peut-être de l’élite ou de l’Administration de notre pays, elles peuvent poser débat. Est-ce que nous devons accepter que les sacrifices qui doivent être faits au bénéfice des Sénégalaisne le soient que dans quelques cercles du pouvoir ou est-ce que ces sacrifices doivent être faits par l’ensemble des franges de la population ? L’important,c’est que justement, toutes les économies de ressources qui vont être faites vont être distribuées aux Sénégalais qui sont dans des situations les plus difficiles. C’est un débat qui est ouvert ; il n’y a pas encore de position tranchée. Le président de la République a définitivement clos le débat sur la réduction de son mandat. Vous faîtes partie des responsables de l’APR qui sont contre une telle décision. Est-ce que vous maintenez toujours votre position ? Le président a donné sa position, et il est ferme. Mais comprenez qu’il ne revient pas au président de la République de changer les textes. En fait, je raisonne par l’absurde. Si, à l’état actuel de notre démocratie, il est possible pour un président élu de réduire son mandat de deux ans, il doit pouvoir être possible pour ce même président de pouvoir le rallonger de deux ans. C’est cela, la grande question. Moi, je pars du principe simple. Monsieur Macky Sall, candidat au second tour, a pris l’engagement moral, de dire qu’il va réduire le mandat en cours de deux ans. Et il est train de tout faire pour le réaliser. Mais quand on soutient quelqu’un, quand on aime quelqu’un, il arrive qu’on le défende contre lui-même. Parce qu’il ne faut pas ouvrir la boîte à pandore, il ne faut pas demain créer les conditions de dérives institutionnellesde notre propre pays. Parce que je dis et je le répète, par l’absurde, si on permet à Macky Sall de pouvoir réduire son mandat de deux ans, ne soyons pas étonnés un jour qu’un autre président dise : « je voudrais prolonger mon mandat de deux ans ou de quatre ans ». Et il sera dans son bon droit. Est-ce que maintenant l’engagement moral qu’il a pris a une valeur juridique supérieureà la norme qui lui a permis d’être là aujourd’hui, à savoir la constitution ?Il a donné une position. S’il soumet cette question au peuple, nous nous battrons pour qu’au moins, lui, sa position passe, mais en attendant qu’on la soumette, je dis : il faut qu’on repose cette question,qu’on en débatte au sein des instances de l’APR, sans avoir peur d’émettre un avis contraire à celui du président de la République. Parce qu’il y va de l’animation de la nation sénégalaise. Dès l’instant que le débat est posé à l’interne, on pourra voir comment défendre cette position, si elle est maintenue. On court un gros risque, que le président veuille coûte que coûe maintenir sa position.Qu’on aille au référendum et que les Sénégalais disent : « d’accord, nous acceptons que Macky réduise son mandat de deux ans ». Les animateurs de l’opposition vont dire que voilà la preuve que les Sénégalais veulent abréger leurs « souffrances » par rapport à leur collaboration avec Macky Sall. Cela va se retourner contre nous. S’il ne tient pas parole, on va dire aussi qu’il ne tient pas parole. Cela va aussi se retourner contre nous. C’est pourquoi je dis, nous autres, c’est à nous d’avoir une démarche scientifique à l’interne, poser le débat d’abord entre l’engagement moral du président de la République et sa volonté ferme, et voir le cadre institutionnel qui le permet. Si c’est possible, on le fera. Mais il n’est pas possible à l’état actuel de dire de façon claire et précise,que la volonté du président de la République pourra être effective,parce qu’elle va poser de grands problèmes de droit. Et elle va ouvrir demain d’autres brèches pour d’autres dirigeants qui seront moins regardants sur ce qui va se passe et qui voudront prolonger à leur guise leurs mandants. Faisons attention à tout cela ! Réalisée par Boubacar Demba SADIO direct info
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