Désamorcer la bombe écologique constituée par le connecteur Hann-Fann qui s’étale sur environ 8 km est une des priorités auxquelles devraient s’attaquer les conclusions du Programme sectoriel eau et assainissement (PSEA) lancé par le PEPAM.
Il faudra agir et très vite. La conduite qui s’étale sur 7,8 km reliant les quartiers de Hann à Fann et datant de 70 ans est une bombe écologique dont l’explosion serait dommageable à des milliers de Dakarois. Cette conduite remplie d’eaux usées et sur laquelle les populations ont construit des maisons et 3 mosquées, secrète plusieurs gaz mortels. Un danger latent qui a été au cœur du lancement du Programme sectoriel eau et assainissement (PSEA), lancé hier à Dakar par le Programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire (PEPAM).
De l’avis du Premier Ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, parmi les projets du PSEA, les études techniques environnementales et sociales pour le renouvellement du connecteur Hann-Fann constituent une priorité et une urgence du gouvernement. Il a soutenu hier que les conclusions qui en seront issues, permettront de mettre en œuvre les travaux de réhabilitation du connecteur. L’emprise de ce dernier, dit le PM, ‘’est actuellement occupée le long de son tracé par des établissements humains exposés non seulement aux différents risques d’effondrement mais aussi à ceux liés à l’intoxication du gaz émanant de la conduite’’. Le Premier ministre de demander aux populations qui sont sur le tracé de la conduite de comprendre les risques qu’elles encourent. Il promet que le gouvernement prendra toutes les dispositions pour diminuer ces risques. Selon lui, c’est un problème de sécurité qu’il urge de régler.
Un programme chiffré à 29,5 milliards CFA
Mahammed Boun Abdallah Dionne de saluer aussi l’apport de la BAD dans le cadre du PSEA pour finaliser les études techniques en vue du démarrage de la construction de la réhabilitation de la conduite. Un apport estimé à 19 milliards de F CFA dont 4 milliards sous forme de subvention. Le coût total du programme est chiffré à plus de 29,5 milliards de F CFA, avec une participation de l’Etat du Sénégal de 10 milliards sous forme de contrepartie. Cette nouvelle intervention constitue la troisième opération financée par la BAD dans le cadre du Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM).
Aussi, à travers ce financement axé sur la période 2014-2018, le PSEA, contribuera à ériger des infrastructures tendant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations dans les régions de Louga, Kaffrine, Tambacounda ainsi que dans les régions de Ziguinchor et de Dakar.
L’objectif global du PSEA vise à atteindre les OMD par l’accès à l’eau et à l’assainissement ainsi que le renforcement de la disponibilité en eau pour tous les usagers. Selon le Directeur du PEPAM, Amadou Diallo, plusieurs infrastructures sont prévues aussi bien en milieu rural qu’urbain. Ainsi, le programme prévoit notamment la réalisation de 17 mille latrines familiales et 40 édicules publics en zone rurale ainsi que le renouvellement de 20 km de réseaux d’assainissement et la construction de 22 km de nouveaux réseaux d’assainissement en milieu urbain.
Plus de pénurie d’eau à Dakar à partir de 2017
Pour sa part, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, s’est dit optimiste par rapport à l’atteinte des OMD en matière d’assainissement. Aux dires du ministre et maire de Saint-Louis, d’importants efforts ont été faits pour atteindre ces objectifs au plus tard en 2017. ‘‘Nous allons régler le problème de déficit de production en matière d’eau. Et avec le programme d’urgence et de désalinisation de l’eau de mer, Dakar ne connaîtra plus de pénurie d’eau à partir de 2017 / 2018’’, a promis M. Faye avant d’indiquer que tous les autres centres urbains connaîtront la même dynamique.
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