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Sud Quotidien N° 6395 du 26/8/2014

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Principales causes du problèmes d’assainissement dans certaines zones de Dakar: Vétusté du réseau, incivisme et extension des maisons...
Publié le samedi 20 septembre 2014   |  Sud Quotidien


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Suite à la publication d'un article intitulé «Maristes - Eaux usées des fosses sceptiques dans les rues, prolifération de moustiques...: Les habitants craignent pour leur santé», dans l'édition du samedi 6 septembre 2014 de Sud Quotidien, l'Office National de l'Assainissement du Sénégal (ONAS) a organisé une visite-guidée hier, jeudi 18 septembre, pour tirer au claire et situer les responsabilités.

9h30 minutes. Sous le soleil chaud, la voiture quitte la Direction générale de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS). Destination les Mariste où il quelques jours, des populations ont décrié les eaux usées des fosses sceptiques qui se déversaient dans les rues, craignant ainsi pour leur santé. Le véhicules arpente les différentes ruelles, malgré une chaleur pénible se dégageait tout au long de la route. La fumée qui se dégage des pots d’échappement de nombreuses voitures croisées ou qui nous dépassent, renseigne largement de la vétusté de leurs moteurs qui peinent à vider les déchets. L’oxyde de carbone rejeté dans l’air est évocateur. S’en mêlent le ronronnement des moteurs, la poussière et la chaleur qu’ils occasionnaient.

En effet, dans plusieurs zones de la capitale du Sénégal, l’assainissement, notamment l’évacuation des eaux usées, constitue véritable problème. Conséquences, dans nombre de quartiers, ces eaux envahissent les rues, s’elles ne remontent pas dans des maisons, causant des désagréments aux populations. Et dans beaucoup de ces cas, l’Office nationale de l’assainissement du Sénégal est indexé. A tord ou à raison?

Dans une dynamique de transparence, l’ONAS a organisé une visite-guidée au niveau des sites où ces désagréments sont notés, notamment aux Maristes et à la Patte d’Oie, pour, en plus de montrer les actions menées sur le terrain, édifier sur l’incivisme et le sabotage de ses installations par des populations et autres individus malintentionnés. Le constat est alarmant: couvercles et tuyaux volés, constructions sur le réseau entrainant l’affaissement de regards, branchements clandestins, dépôts d’ordures, de chargements de sable ou de gravats sur les regards, bloquant du coup la circulation des eaux, etc.

Réseau vétuste, un héritage couteux

Aux Maristes, à une ruelle du centre de santé (de Hann Maristes), le véhicule s’arrête. Ici, la puanteur et les eaux stagnantes ne constituent plus qu’un vieux souvenir. Une équipe technique de l’ONAS a soulagé les populations. Mais à l’angle, une fosse ouverte sert de collecteur des eaux évacuées par une motopompe en activité à quelques mètres de là. Un tuyau du système de pompage logé dans la conduite ouverte facilite l’évacuation de l’eau. Le système prend en charge plusieurs demeures et constitue une alternative en attendant que des solutions durables et fiables soient adoptées. Le réseau est connecté à un ouvrage principal sis au croisement de Cambérène, non loin de la Station d’épuration (STEP).

Néanmoins, «ce sont des mesures conservatoires en attendant que les travaux entrepris arrivent à échéance», nous fait savoir Pèdre Sy, chef du service Dakar 2 de l’ONAS, qui regroupe les Parcelles Assainies, Grand-Yoff, Nord-Foire, Ouest-Foire, et les Maristes. Par ailleurs, les agents de l’ONAS ont souligné la vétusté du système de pompage sur place. «Il date de 1995 et cela pose un réel problème car le réseau est obsolète. Nous l’avons hérité de la Scat Urbam. Chaque jour, nous avons plus de 20 cas à gérer et ce n’est pas une tâche facile».

Les mairies et l’AGEROUTE compliquent la tâche

Aussi, en plus de l’affaissement des regards qui est une des premières sources d’ennuis, la nappe phréatique n’étant qu’à deux mètres au dessus des regards n’allège pas la tâche. «Il faut un dispositif spécifique pour atteindre les regards sous l’eau avant de procéder à leur réfection. Le budget de l’Etat en souffre car un seul regard nécessite au moins dix millions et ça beaucoup de citoyens ne le savent pas», renchérit M. Sy. S’en suit le coinçage des conduites d’eau dû aux déchets déposés dans le circuit. En atteste le groupe électrogène installé dans l’une des ruelles et qui se substitue au système de pompage.

Au-delà de ces problèmes, l’ONAS est confronté à d’autres facteurs notamment le fait que des mairies ne jouent pas leur rôle, l’incivisme des populations mais aussi les extensions notées au niveau des constructions. M. Sy rappelle que «la gestion doit être intégrée. Si le désensablement et le ramassage des ordures ménagères sont assurés par les communes, cela devraient amoindrir un peu les dégâts». En attendant, du béton, du sable de construction et des gravas, se retrouvent dans les égouts. De même des fosses sont ensevelies, engouffrées par les travaux de l’AGEROUTE qui dépassent de loin les regards. Dès lors se pose un problème de nivellement.

Deux maisons «reçoivent» les eaux usées de…

Cap sur les HLM Patte d’Oie. Ici également, d’énormes dégâts sont visibles: puanteur et eaux dégoûtantes vous souhaitent la bienvenue. A hauteur d’une ruelle tellement étroite, deux maisons sont le réceptacle des déchets liquides provenant de plusieurs autres concessions. Selon les habitants, le phénomène dure environ onze mois et est causé par une extension excessive des constructions (près de six mètres) sur le réseau. Et, la présence d’autres services comme la SDE accentue le calvaire.

Samba Diallo Sow, propriétaire de l’une des deux maisons, confesse: «ici, les habitations sont édifiées sur le réseau de l’ONAS. Les occupants (de ces maisons), malgré l’intervention de plusieurs notables du quartier, sont indifférents à la situation que nous vivons, car ils ont élaborés leur propre réseau. L’abondance de l’eau usée fait qu’on faisait recours à des camions pour évacuer les lieux. Mais, actuellement, avec l’intervention de l’ONAS, la situation commence à se décanter», souligne-t-il.

Une famille «chassée» par les déchets des voisins

D’ailleurs, à l’intérieur de la demeure, des agents de l’ONAS s’activent à sonder l’endroit où se situe le réseau pour pouvoir créer un nouveau circuit en vue de détourner (l’écoulement) les eaux. Le mur de la maison est perforé pour accélérer le débit de l’eau. Dans la deuxième maison par contre, il n’y a pas l’ombre d’une personne, les occupants ayant préféré quitter. «Ils ont tous déménagé à cause des eaux usées qui engloutissait tout leur matériel», informe le vieux Samba Diallo Sow.

«Chaque année, des interventions d’envergure sont opérées dans ces zones, notamment Sicap, Dieupeul, HLM... L’Etat dépense beaucoup de millions là-dessus. Nous ne pouvons pas accélérer le rythme étant donné qu’il y a des menaces d’effondrement qui pèsent», conclut M. SY.

Cette situation est déplorée par bon nombre de citoyens Sénégalais. Si l’ONAS doit y jouer le plus grand rôle pour inverser la tendance, il reste que l’incivisme des populations elles-mêmes ne facilite pas la tâche à ce secouriste. S’y ajoute que la concertation doit être de mise entre les différents acteurs notamment l’aménagement du territoire, les travaux publiques, l’AGEROUTE, la SONES et SDE, SENELEC, SONATEL, etc. pour harmoniser leurs action sur le terrain au bénéfice des populations qui doivent aussi s’ériger en sentinelle pour la protection des ouvrages (à leur service).

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