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Sud Quotidien N° 6395 du 26/8/2014

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Lamine Diack, président de l’IAAF: "Le Sénégal ne peut pas tomber plus bas"
Publié le mercredi 17 septembre 2014   |  Sud Quotidien


Lamine
© aDakar.com par DF
Lamine Diack, président de l`IAAF, décoré par le Chef de L`Etat Macky Sall
Le 16 Avril 2014- La réunion du Conseil exécutif de l’Association internationale des fédérations d`athlétisme (Iaaf) s’est achevée mardi à Dakar. Le séjour dans la capitale sénégalaise a été le prétexte pour le président de la République pour élever Lamine Diack au grade de Commandeur de l’Ordre national du Lion alors que huit de ses collaborateurs ont été élevés aux grades d’Officiers et de Chevaliers de l’Ordre national du Lion. En retour, le Conseil a décerné à Macky Sall, l’Ordre du Mérite d’Or de l’Iaaf « au nom de la famille de l’athlétisme ».


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(MARRAKECH, Maroc) - «Nous avons touché le fond». Cette phrase de Lamine Diack avait fini de réveiller les autorités footballistiques sénégalaises. La suite est connue. Un CNF avait été mis en place avant de déboucher sur une fédération sans cooptation, avec un mandat olympique. Pour l'athlétisme, le président de l'IAAF soutient que «le Sénégal ne peut pas tomber plus bas».

«Le Sénégal ne peut pas tomber plus bas en athlétisme» qu’à son niveau actuel. C’est la conviction du président de l’Association internationale des Fédérations d’athlétisme (IAAF).

Lamine Diack, en veut pour preuve l’absence de sprinteurs, l’absence de l’athlétisme au niveau scolaire, la non participation des écoles publiques dans les compétitions, comme c’était le cas, jadis à leur époque.
Visiblement las, de rabâcher le même discours, le patron de l’athlétisme mondial demande à ses compatriotes de passer aux actes.

«On doit arrêter de parler et agir», tranche-t-il d’emblée face aux Envoyés Spéciaux sénégalais.
Et d’ajouter : «nous avons déjà fait des séminaires, des journées d’études. Mais, quand je le faisais, je ne savais même pas qu’il n’y avait plus d’athlétisme au niveau scolaire, que des écoles publiques ne participaient plus à des compétitions. Quand un pays, en arrive là, on ne peut pas tomber plus bas».
«Au niveau du lycée Delafosse, par exemple, souligne-t-il, on te dit qu’il y a 3000 élèves, mais personne ne fait de l’athlétisme. Les maitres vous disent, on n’en fait pas parce qu’on doit être à l’éducation nationale. Donc, on ne fait plus du sport. Voilà où est tombé notre pays».

Pour autant, il ne baisse pas les bras et conseille à la nouvelle génération de tenter de reprendre les choses en mains.
«Il faut reprendre tout ça. Il appartient à d’autres de jouer. Nous avons fait ce que nous avions à faire (rires). On ne va pas continuer à prêcher dans le désert. Il faut que quelqu’un dise, j’en fais mon affaire. Certains continuent même de me demander comment j’ai fait pour devenir président de l’IAAF ?»

«Je réponds : “parce qu’en y allant, ce n’était pour avoir une cravate et me faire appeler vice-président“. J’y suis allé pour changer les choses. Et je les ai changées. Quand, il a fallu choisir un président (suite au décès de Nebiolo, Ndlr), les gens ont dit : “c’est Lamine Diack“. C’est parce que j’ai fini de montrer que j’étais capable de changer les choses qui semblaient immuables. Elles ont changé. C’est la même chose qui doit animer les jeunes en se disant, je suis dirigeant, j’ai un sport qui bat de l’aile. Il y a des efforts à faire, à mon niveau d’abord et au niveau de toutes les personnes qui partagent la même passion que moi».
«Quant aux autorités, indique-t-il, il faut savoir leur mettre la pression».

«L’Asie est le continent de demain»

L’universalisation de l’athlétisme a été au cœur du magistère de Lamine Diack qui prend fin, après les championnats du monde de Pékin en 2015.
«J’ai voulu que tout le monde soit à même de faire des événements. Tout le monde parle de la Diamond League, mais, elle ne peut pas être un événement majeur de certains pays. Ça ne peut pas être une priorité. Quand on n’a pas d’athlétisme, on ne doit pas s’assumer à vouloir accueillir la Diamond League. Elle est organisée dans certaines villes et capitales. Mais, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est que chaque continent puisse avoir un circuit de meeting dans lequel les athlètes du continent se produisent», a tranché le président de l’IAAF face à l’obsession affichée par certains pays d’accueillir cette course. Mais pour lui, l’urgence est ailleurs.
«L’Asie par exemple, fait-il remarquer, est le continent de demain. C’est 40% de la population mondiale. Ce sont des pays extrêmement riches, mais ils sont encore en arrière. Il y a encore rien en athlétisme. Nous avons un travail à faire à ce niveau là».
«Avant de se lever pour dire je veux une Diamond League, il faut commencer à bâtir par la base», indique le président Diack.

«Kids Athletics, une rêve accompli»

«Au niveau national (Sénégal), mon rêve est de dire, j’ai fini en beauté avec la création de kids athletics, des 8-12 ans. C’est généraliser. Tout les pays ont adopté ce système pour bâtir un athlétisme et ont arrêté de chercher un phénomène ou un oiseau rare qui est souvent dans la rue ou à l’école», a soutenu Lamine Diack. Et d’jouter : «Donnons leur la chance de s’exprimer pour qu’ils puissent réussir».

«Je veux juste que les gens prennent conscience que l’athlétisme est le vrai sport. Pour réaliser des performances, il faut les préparer. Il faut donner goût à l’effort et aux jeunes», a-t-il déclaré.
«A notre époque, confie le président de l’IAAF, nous pensions que quelque soit le sport, il fallait d’abord commencer par l’athlétisme. Ce qui fait que nous nous sommes amusés à tout faire : du volleyball, du basket, du football etc. Nous avons gagné des titres en faisant de très bonnes études aussi».
«Maintenant, regrette-t-il, ce n’est plus possible. Pour jouer au football, on te dit qu’il ne faut faire que du football. Or, il faut reconstruire à partir de l’école, en inculquant aux jeunes des valeurs que véhicule le sport. Le reste, viendra tout seul».

Bénévolat et mécénat

Faire du sport nécessite des moyens. Un aspect que Lamine Diack ne perd pas de vue non plus. Même si, relève-t-il, à leur époque, ce sont les dirigeants qui mettaient la main à la poche.
«A l’époque, c’était nos poches. Ce n’était pas l’Etat. Dans les clubs, il y avait des dirigeants qui étaient dévoués à quelque chose. Ils étaient prêts de mettre quelque chose», indique Lamine Diack.
Et de poursuivre : «actuellement il y a également un énorme mouvement de volontaires autour du sport qu’il faut valoriser. Il y a aussi une bonne réaction. Il y a même des athlètes qui disent qu’ils veulent faire quelque chose».

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