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Le Quotidien N° 3485 du 13/9/2014

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La Cour se déplace à la clinique : Bourgi n’éclaire pas le CREI
Publié le dimanche 14 septembre 2014   |  Le Quotidien


Ibrahim
© Autre presse
Ibrahim Abou Khalil dit Bibou Bourgi est le principal co-accusé de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis.
Ibrahim Abou Khalil dit Bibou Bourgi est le principal co-accusé de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis. Il a été obligé de se présenter au tribunal sur une civière.


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Bibo Bourgi n’a pu être auditionné hier à son lieu d’internement par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). En cause, son état jugé «assez inquiétant et dégradant» par ses conseils. La Cour a renvoyé l’audition. Et la défense en a profité pour introduire une nouvelle requête pour l’évacuation de son client en France.
Ibrahima Abou Khalil Bour­gi, apparu ces derniers jours comme un prévenu en retrait, a reçu la visite des membres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le magistrat Henri Grégoire Diop et l’un de ses assesseurs, Maguette Diop, ont fait le déplacement hier à la clinique du Cap pour s’enquérir de la situation du Franco-libanais et éventuellement l’entendre. Mais l’audition n’a pas eu lieu. Les témoignages du co-prévenu de Wade-fils n’ont finalement pas été recueillis en salle de soin. Il n’a pas pu être interrogé à cause de son état jugé «assez inquiétant et dégradant» par ses conseils.
Bibo Bourgi a été «gêné», selon son avocat, par des problèmes cardiaques, contractés au fil des consultations. De l’avis de Me Baboucar Cissé, la Cour a été «contrainte d’annuler l’audition» de son client parce que l’état de santé de ce dernier «ne s’est pas amélioré». «Ce matin (hier, Ndlr), la Crei a voulu faire d’une pierre deux coups : s’enquérir de la situation de Bibo Bourgi, tout en faisant avancer les choses, c’est-à-dire l’entendre sur procès-verbal (Pv). Mais les membres de la Cour ont constaté sa maladie», explique Me Cissé qui indique que les juges ont «compati à sa douleur, en lui souhaitant un bon rétablissement». L’avocat de M. Bourgi ajoute que Henri Grégoire Diop et Cie «s’en sont tenus tant bien que mal aux avis des médecins» de son client qui étaient sur place. Toutefois, la Cour a assuré qu’il n’était pas question d’une annulation complète de l’audition. Bibo Bourgi sera interrogé dès qu’il y aura une amélioration de son état de santé.
Les avocats de l’Etat, eux, disent ne pas être au courant d’une audition de Bibo Bourgi. «C’est vous qui me l’apprenez, je n’étais pas au courant et mes confrères de la partie civile non plus», a dit Moussa Félix Sow, joint par téléphone. Le Parquet spécial de la Crei lui reproche d’avoir, à Dakar, de 2000 à 2012, en tout cas avant prescription de l’action publique, aidé Karim Wade dans la «consolidation de l’enrichissement illicite», délit pour lequel il est poursuivi.
Nouvelle requête pour l’évacuation de Bourgi
Les avocats de Bibo Bourgi ont introduit hier une requête auprès de la Crei pour son évacuation d’urgence. Me Baboucar Cissé et Cie ont profité du «constat fait sur place» par les magistrats eux-mêmes de l’état de santé de leur client pour espérer une réponse positive à cette énième demande. M. Bourgi souffre d’insuffisance rénale et de problème cardio-vasculaire, selon ses avocats. Le présumé complice de l’ancien ministre a contracté, souligne-t-on, une bactérie au cours de son intervention chirurgicale. Ce qui aurait aggravé son état de santé pour lequel ses avocats estiment que cela nécessite une évacuation en France. Dans les quatre rapports d’expertise médicale, composés entre autres du certificat d’hospitalisation, il est fait état des différentes pathologies dont souffre Bourgi. Au premier jour du procès de Karim Wade, il avait comparu sur une chaise roulante, sous perfusion, accompagné de spécialistes de la santé.

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